Je remets en place, pour la troisième fois, cette mèche rebelle dans mon chignon. Je maudis déjà mon frère pour avoir voulu me punir en me laissant faire la route à pieds. Prenant une pause, je cherche mon portefeuille dans ma valise, espérant trouver de quoi prendre un taxi mais la malchance a voulu que j’aie de la monnaie seulement pour me payer un café. En soupirant, je reprends ma marche jusqu'à la boutique de madame Xavier.
Son assistante vient immédiatement m'accueillir dès que je pousse la porte d'entrée. Léa a toujours été gentille avec moi, je ne sais pas si c'est sa patronne qui le lui a demandé mais j'apprécie son effort pour être courtoise à chacune de mes venues. Une employée souriante attire les clients. Je pense à ma mère en invoquant cette phrase.
- Tu te vois comment pour ton premier jour?
Je gratte légèrement ma nuque. C'est vrai que je n'y avais pas du tout pensé.
En raison de ma petite corpulence, et de mes nombreuses contradictions morphologiques, je ne trouvais jamais de vêtement qui soit approprié à mon physique ou mon style. Ma mère avait préféré engager madame Xavier pour s'occuper de mon côté vestimentaire, ce qu'elle réussissait à merveille. Il me suffisait simplement de lui donner le type de lieu/de rendez-vous auquel je dois me rendre et elle se servait de sa baguette magique: mes vêtements sur mesure en vingt-quatre heures m'étaient déjà livrés.
- Pardonne-moi, Léa! Je dois te dire que c'est madame Xavier qui s'en occupe habituellement! Est-elle malade?
- Non, mademoiselle Jackson. Elle est avec une cliente.
Je lui souris et lui fais savoir que je compte patienter. Je ne suis pas pressée toutefois si elle n'arrive pas à se libérer, j'irai chercher de quoi me vêtir dans mon dressing pour mon premier jour au travail.
Alors que ma mère me téléphonait pour la sixième fois de la matinée, madame Xavier fait son apparition en souriant:
- Ma petite Nina! Tu es tombée de ton lit ce matin?
Je lui rends son sourire et la salue.
- Ta mère ne m'avait pas prévenu de ton arrivée. Y a-t-il un problème concernant ton récent tailleur?
- Ah non, bien au contraire, madame. Je viens plutôt solliciter votre aide, j'en avais parlé à votre assistante et cette fois-ci, ce sera à mes frais.
Elle hoche la tête et me lance un regard plein de sous-entendus. Elle a bien raison de douter, après tout, je ne suis pas encore une salariée et j'utilise toujours la carte que ma mère finance tous les mois pour mes dépenses personnelles. Techniquement, je vais payer avec ma carte donc aux frais de maman, indirectement.
- Je n'aurai pas le temps de te confectionner une tenue pour demain, par contre, j'ai une robe ici qui devrait te plaire, on pourra toujours ajouter des retouches si tu le désires, ma petite.
Je la suis vers la grande salle où elle arrange ses tenues. En effet, c'est une belle robe rouge, elle fait ressortir l'éclat de ma peau claire et fait sensation avec mes cheveux légèrement marron. Moi qui craignais pour ma coiffure, je vais devoir les laisser attacher un peu plus haut, cette fois. Selon madame Xavier, la queue de cheval me permettra de paraitre un peu plus grande avec ma robe et mes talons, ce qui pourra cacher ma petite taille.
De par ma minceur, elle a dû épingler légèrement la robe à la taille afin de l'ajuster à mon corps. Elle me dit de passer la chercher en fin d'après-midi, et déduit le compte de ma carte.
Il ne me reste plus maintenant qu'à courir vers le salon de beauté où j'avais rendez-vous pour ne pas être en retard. Cette femme a la fâcheuse habitude de s'occuper de quelqu'un d'autre quand un client prenait du retard.
Je franchis exactement la porte pendant qu'elle citait déjà mon nom. Ouf, la chance! Je m'installe vite sur la chaise devant elle.
Mes cheveux, faits!
Mes ongles, faits!
Le shopping, fait!
Je dois passer à un ATM pour retirer un peu d'argent de ma carte. Ce n'est pas pratique de fonctionner sans du cash.
18:57
Mon téléphone sonne encore une fois.
- Maman!
- Où es-tu?
- Au restaurant!
- Quand penses-tu récupérer ta robe chez madame Xavier? Elle n'a pas arrêté d'appeler!
Zut! Comment ai-je fait pour oublier?
Je demande vite l'addition, et sors en courant du restaurant...
Dieu merci! Elle m'avait attendu avant de fermer. Je mets ma robe dans le dressing où elle rejoint les multiples autres tenues confectionnées selon les goûts de maman.
- Nina, chérie! Ton frère est rentré, descends pour le souper!
Je soupire et m'exécute.
- Tu aurais pu m'avertir que tu prendrais ma voiture aujourd'hui, sale gosse!
- Je te rappelle que je suis ton aîné. Ta voiture est revenue en un seul morceau, va vérifier dehors, me lâche-t-il.
- Je m'en fous. La prochaine fois, tu demandes, c'est tout. Tu te dois de respecter mes affaires tout comme je respecte les tiennes, puis ce n'est pas comme si tu étais le plus grand dans cette famille, m'écriai-je.
- Nina, tu te dois d'être plus polie en t'adressant à ton frère. Il avait besoin d'une voiture pour ses déplacements alors il s'est servi de la tienne.
- Ce n'est pas moi qui lui ai demandé de foncer dans un arbre avec la sienne, maman. Aujourd'hui, j'ai dû me démerder comme une dingue pour me déplacer. Il aurait pu me prévenir, j'aurais pensé à prendre de l'argent quand même. Ce n'était en rien de l'impolitesse mais il me devait du respect.
Fred soupire et roule des yeux avant de me présenter ses excuses.
La soirée se termine sans trop de problèmes ou de gamineries. Vient le moment quand je dépose ma tête sur l'oreiller puis je me mets à penser à ma journée. Prenant un livre sur la table de chevet, je me surprends à sourire.
Demain marquera le début d'une nouvelle aventure, ce sera ma prochaine étape pour m'envoler du lit familial. Demain impliquera mon pas vers la liberté. J'ai longtemps attendu ce jour, demain sera le signe que le monde m'appartient.
Sur ce, je pense m'être envolée dans les bras de mon meilleur ami, Morphée.
- Je ne pense pas qu'une présentation soit nécessaire, imagine s'il te vole à moi.Je ris à sa remarque. Reprenant son sérieux, il déclare à son ami:- Franck, ne viens pas te faire des idées. Cette merveille est ma petite lumière. Cependant, je tiens à faire respecter les civilités, voici la belle Nina…Nina, je te présente Franck, mon cousin, ajoute-t-il en se tournant vers moi.Je souris et échange une poignée de main avec son cousin en formulant les "enchanté". David nous excuse auprès de son cousin et m'entraine avec lui vers la grande salle.Alors qu'on discute des décorations de la soirée et des goûts de Delacroix, il m'apprend que ce dernier est un de ses oncles et le père de Franck et que par ailleurs, il est le fils de la sœur du bon vieux Delacroix. La belle histoire!- Mais c'est le crapaud qui fait tâche à la beauté de la princesse!Instantanément, David émet un sourire alors que j'affiche une mine faussement joyeuse. Il me baise la main avant de prendre son neveu dans ses
- Nina, sors immédiatement si tu ne veux pas que je défonce la porte, crie-t-il d'impatience.- Un instant, j'arrive. Je dépose le lisseur sur le muret et ouvre la porte, il entre sans me regarder. Le voyant se tenir devant la cuvette, je reprends mon lisseur.- Tu comptes rester ici alors que je compte pisser?- Dieu merci, ce n'est pas la grosse commission!Il éclate de rire. J'entreprends de coiffer mes petites boucles entretemps.- Je dois me doucher maintenant.- Non, laisse-moi passer avant, lui dis-je.- Regarde-toi, tu en as pour toute la nuit avec ces trucs.- Je suis déjà en serviette alors laisse-moi faire, d'autant plus que j'ai terminé avec mes cheveux.Il lève les yeux au ciel et se lave les mains puis sort. Je souris intérieurement, prenant le lisseur, je le suis. Je le retrouve assis sur le lit avec son téléphone en mains.- J'ignorais que tu avais fait le grand boulevard.- C'était pour des trucs de fille, comment l'as-tu su?- Des photos de toi circulent partout, on
Il se penche légèrement pour ramasser la serviette au sol et vient se mettre sur moi pour essuyer mon visage. Il est d'une telle douceur que j'ai du mal à croire qu'il s'agit du même Roland. Il la lance encore au sol et se remet à m'embrasser alors que ses mains se joignaient à la danse pour me caresser.Il interrompt notre baiser pour me mordiller le lobe de l'oreille me laissant échapper une petite plainte, il continue sa torture en rejoignant le creux de mon cou pour le mordiller, encore une seconde plainte de ma part. Il se redresse et me fixe dans les yeux avant de sourire. Reprenant possession de mes lèvres, je le sens défaire à présent la serviette nouée autour de mon corps.- Il faut toujours que tu sois en serviette quand se présentent ces moments. Tu adores faire fantasmer la gente masculine, me dit-il d'une voix pleine de désir.Ne sachant pas trop de quoi il parle, je préfère ne pas porter attention à ses propos et commence à me préparer mentalement à ce qui allait suivre.
Je me fais vite une tresse. Ma petite robe bleue d'azur, me va comme une princesse, j'enfile des sandales plates et me lance à visiter le peu de ce qu'il me reste à voir de Paris. Prenant des photos pour le bonheur de Julia, je me laisse charmer par toutes ces merveilles.- Mademoiselle Jackson?Une jeune fille s'approchait de moi en souriant.- Vous êtes bien la benjamine Jackson?J'acquiesce de la tête, ne sachant pas trop comment réagir.- Oh mon Dieu! Puis-je avoir une photo avec vous? Bon sang! Vous êtes bien plus jolie en vrai! La Kim Kardashian des Antilles, et votre frère est un vrai régal pour les yeux, dommage qu'il soit fiancé, lâche-t-elle d'un seul coup tout en tapant des mains.Je m'avance pour qu'elle nous prenne en photo puis elle s'est vite empressée de la mettre sur les réseaux sociaux en m'identifiant et ce n'est qu'après, elle me donne son nom puis elle me montre de diverses photos de ma famille prises à plusieurs occasions, entre autres, je pouvais distinguer mon
Ne ressentant pas trop l'envie de travailler, je me laisse aller à me souvenir de mon anniversaire. Deux jours se sont écoulés, il faut dire que depuis, je plane sur un petit nuage. Il est vrai que je n'arriverai à rien avec Roland mais cela m'a fait plaisir qu'il ait voulu se comporter différemment en vue de me faire plaisir pour mon anniversaire.Roland et moi sommes vraiment la preuve vivante que le fameux amour décrit dans les livres est faux, ils te font croire que l'héroïne souffre en silence puis découvre que son homme l'aime en retour mais pour moi, c'est tout à fait l’inverse parce qu'auparavant, il avait préféré se tourner vers les autres filles du lycée et maintenant, il y a une Nathalie qui fait mon grand malheur, ceci sans compter les humeurs de Fred. Décidément, Roland n'est pas celui avec qui je vais passer ma vie, serais-je toutefois capable d'en aimer un autre?Mon téléphone qui se met à sonner me tire de mes pensées, je le prends pour y découvrir des tonnes de notifi
- As-tu aimé?Je me tourne vers lui en souriant, pour toute réponse, je l'embrasse, il prolonge notre baiser pour m'annoncer un second round. Entourant son corps de mes jambes, je le bascule sur moi, il éclate de rire et me murmure à l'oreille:- Ça a été la plus belle nuit de ma vie, merci Nina!Il reprend possession de mes lèvres et je me laisse complètement aller dans ses bras mais il interrompt son baiser pour m'appeler.- Nina! Nina!Je suis dans ses bras, pourquoi crie-t-il?- Nina, il faut qu'on parle.Je me lève en sursaut. Il se tient près de mon lit et pose ses mains sur ses hanches.- Vous avez le sommeil lourd, levez-vous! On doit parler.Ce n'était qu'un rêve! Je deviens folle au point de le rêver en train de me faire l'amour.- Pourquoi me regardez-vous ainsi? Dépêchez-vous de prendre votre douche, je vous attends au restaurant en bas.Je le vois discuter avec un homme qui se tenait de dos. Il rencontre finalement mon regard et le soutient. Je me retiens de ne pas courir
Il délaisse ma bouche pour venir m'embrasser au cou et le sucer. D'une main, il amène mes bras au-dessus de ma tête et de l'autre, il me caresse les cuisses sans pour autant cesser de me torturer avec sa bouche qui descendait le long de mon corps. Il s'arrête sur mon sein droit et affiche un sourire tyrannique avant de le capturer de ses lèvres, j'émets un gémissement le poussant à continuer.Une odeur de whisky me vient quand il revient étouffer mes plaintes en m'embrassant, en jouant avec mon autre sein de sa main. Je me souviens alors qu'il est ivre et que je profite un peu de la situation mais je m'en fiche du moment que je peux me sentir bien dans ses bras.Il écarte mes cuisses de ses pieds et caresse mon mont de vénus en souriant. Me rappelant de ma condition d'inexpérimentée, j'ai voulu les resserrer mais il m'en empêche en se pressant de plus en plus contre moi, il grogne de plaisir et me mordille un téton, surprise, je lâche un gémissement quand je le sens introduire un doig
Sasha me répond finalement d'une voix endormie, je m'en veux pendant une seconde de la réveiller ainsi mais me rappelant le motif de mon appel, j'efface toute culpabilité. Il fallait qu'elle m'éclaire sur sa décision, car si elle aimait vraiment Fred comme elle le prétendait, elle doit avoir une bonne raison pour tout annuler.- Je peux savoir ce qu'il se passe entre Fred et toi?- Comment ça?- Pourquoi le fais-tu autant souffrir? Si tu dis l'aimer autant alors pourquoi diable, as-tu annulé les fiançailles?Je l'entends tousser puis soupirer. Elle essaie surement de s'asseoir vu le bruit qu'elle faisait, d'une petite voix, elle me déclare:- Tu es folle de m'appeler ainsi pour me faire la leçon? Tu aurais oublié le décalage, il n'est qu'une heure chez nous. Alors, rappelle à une heure convenable et on pourra discuter.- Puisque tu es réveillée maintenant et que je n'ai rien à faire autant continuer, pourquoi as-tu annulé les fiançailles?- J'ai mes raisons alors je te demanderais de
Je prends une pause et examine la pièce, une mèche tombe de mon chignon rebelle, en grognant, je la remets en place. Depuis des jours, je suis prisonnière ici à cause de la mauvaise humeur de Roland sous prétexte qu'on doit continuer à travailler sur les dossiers en cours malgré notre voyage.Tandis qu'il sortait la nuit pour s'amuser, il me gardait toujours occupée, je pense plutôt qu'il agisse de la sorte pour me faire oublier la soirée à la maison de la plage. Il faut que je pense à interroger M. Delacroix sur leur soudain désaccord, aussi bien que je m'en souvienne, leur premier contact a été très sain voire même très amical. Mon portable se met à sonner, James me fait ces petites blagues comme toujours, il me parle de ses journées.- Tu as le chic pour te mettre dans des situations insolites! Lui dis-je alors qu'il me racontait un incident avec une prostituée qu'il aurait malencontreusement embrassée, en étant ivre. Fais gaffe, James! Je te jure que si tu me trompes, je couperai