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UN CONTRAT DE MARIAGE EN HERITAGE
UN CONTRAT DE MARIAGE EN HERITAGE
Penulis: RS WILD

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Penulis: RS WILD
last update Terakhir Diperbarui: 2025-04-10 23:27:07

1 L’Héritage Inattendu

Deborah Miller avançait d’un pas rapide, enfoncée dans son épais manteau d’hiver, bonnet enfoncé sur la tête et bottes fourrées aux pieds, alors que de gros flocons de neige tombaient autour d’elle. Le ciel était gris et chargé, et une fine couche de neige recouvrait déjà les voitures et le trottoir. Malgré le froid piquant, un léger sourire flottait sur ses lèvres. Il y avait quelque chose de réconfortant dans ces flocons qui dansaient sous les réverbères, lui rappelant les jeux d’enfance sous la neige avec ses frères et sœurs : les batailles de boules de neige, les bonshommes aux nez de carotte… des souvenirs lointains mais chaleureux.

Elle se gara prudemment sur le parking enneigé devant le bâtiment en briques rouges qui abritait le cabinet du notaire. Glissant un rapide coup d’œil à ses pieds, elle veilla à ne pas marcher sur les plaques de glace qui commençaient à se former. En sortant de sa voiture, elle serra son sac contre elle, les épaules légèrement crispées, non pas à cause du froid, mais de la nervosité. Chaque pas qu’elle faisait était effacé presque aussitôt par la neige qui continuait de tomber, comme si sa présence même dans ce lieu devait rester discrète, fugace.

Arrivée à l’ascenseur, elle monta jusqu’au troisième étage, essayant de comprendre encore une fois ce qui se passait. Son parrain, John Carter, était décédé après une longue maladie. Elle avait été présente lors des derniers mois, et pourtant, elle n’avait jamais imaginé qu’elle serait convoquée pour son héritage. À 22 ans, recevoir ce coup de fil la semaine passée l’avait profondément étonnée. Qu’avait-il bien pu lui laisser, et pourquoi à elle plutôt qu’à ses frères ou sœurs ? John s’entendait pourtant très bien avec toute la famille.

Depuis ce fameux coup de fil, elle ne cessait de tourner la question dans sa tête. Était-ce un acte de bienveillance ou y avait-il autre chose, une sorte de piège ? John avait toujours été imprévisible, capable de gestes inattendus. Elle espérait simplement qu’il ne lui réservait pas une mauvaise surprise, lui qui savait si bien dissimuler des intentions complexes sous une apparence avenante.

Deborah ne pouvait s’empêcher de se souvenir de leur relation particulière. Au départ, John avait été comme un second père, prenant son rôle de parrain très à cœur. À chaque fois qu’elle venait voir son père après une mauvaise note ou une remontrance, John était là pour en rajouter une couche, la taquiner sur ses erreurs. Mais un jour, alors qu’elle avait 17 ans, quelque chose avait changé. Après une énième leçon, elle avait craqué, fondant en larmes dans ses bras, confessant qu’elle se sentait incomprise par ses parents. Elle ne voulait pas suivre le chemin tout tracé par sa famille, ni celui de sa sœur aînée. C’est ce jour-là qu’elle avait commencé à tomber amoureuse de lui, sans vraiment s’en rendre compte.

Ce sentiment avait grandi en elle, la poussant à passer plus de temps chez lui, à chercher son attention, espérant secrètement qu’il céderait à ses avances. Mais John, bien qu’amusé par son comportement, n’avait jamais franchi la ligne. Il riait souvent de ses tentatives maladroites, la traitant comme la gamine qu’elle était à l’époque. Pourtant, une fois, lors d’une séance photo anodine, elle avait réussi à lui voler un baiser. Il l’avait laissée faire, un sourire dans les yeux, mais rien de plus. Malgré leurs nombreuses sorties ensemble et la complicité qu’ils partageaient, John restait toujours à distance. Il l’avait même encouragée à sortir avec des garçons de son âge, repoussant ainsi doucement ses tentatives de séduction.

Dans l’ascenseur, Deborah jeta un regard furtif dans le miroir. Ses cheveux châtains ondulés, attachés en queue de cheval, s’étaient légèrement décoiffés lorsqu’elle avait retiré son bonnet. Un peu de rimmel soulignait ses grands yeux bleus, mais son visage trahissait la fatigue accumulée de ces dernières semaines. Entre le décès de John, un stage qui ne la passionnait pas, et son petit ami David qui insistait de plus en plus pour qu’ils emménagent ensemble, Deborah se sentait sous pression. D’ailleurs, elle n’avait même pas pris le temps de prévenir son bureau qu’elle risquait d’être en retard.

Alors qu’elle sortait de l’ascenseur, elle soupira. Elle espérait que cette rencontre avec le notaire serait brève et sans complication, car ses pensées étaient déjà bien assez encombrées.

Elle ne se sentait pas prête à vivre en couple, sachant qu’elle ne l’aimait pas assez pour ça.

Elle cherchait son « John », et cela, elle en était consciente.

Elle était sûre qu’après son installation avec David, il lui demanderait un enfant, et c’était hors de question pour le moment !

Elle arriva dans le petit cabinet de chez Berthaud et Lonoux, s’annonça à la secrétaire qui la dirigea vers la salle d’attente.

Dans la salle d’attente, elle reconnut immédiatement le regard du fils de John, Jonathan Carter, un petit con prétentieux. Qu’il soit là ne l’étonnait pas, c’était son fils, mais se retrouver seule dans la même pièce la mettait mal à l’aise.

Elle ne prit même pas la peine de lui dire bonjour et s’assit sur une chaise. Elle attrapa un magazine qu’elle plaça devant ses yeux, puis leva doucement les yeux vers lui, curieuse de voir s’il continuait de la fixer. Jonathan, exaspéré, leva les yeux au ciel, se leva, s’approcha d’elle et lui prit le magazine des mains.

– À l’endroit, c’est mieux !

Elle se redressa d’un coup, lâchant magasine.

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    Les jours s’écoulaient, lourds et incertains, mais Deborah avait retrouvé refuge dans la peinture. Chaque matin, elle montait au grenier, où la lumière pâle de la fenêtre poussiéreuse caressait les poutres et les toiles inachevées. Ses pinceaux glissaient sur la surface, traçant des courbes audacieuses, des éclats de couleur qui semblaient exprimer ce qu’elle ne pouvait dire à voix haute. La peinture était devenue son exutoire, une façon de recoller les morceaux d’elle-même que les disputes, la jalousie et ce contrat avec Jonathan avaient brisés. La toile qu’elle avait barbouillée de noir dans un accès de rage s’était transformée, des touches de bleu, de blanc et de jaune perçant l’obscurité, comme des éclairs d’espoir dans un ciel d’orage.Ce matin-là, un grondement de moteur devant la maison interrompit sa transe créative. Frisson, couché près du chevalet, dressa les oreilles, un grognement sourd dans la gorge. Deborah posa son pinceau, essuya ses mains tachées sur un chiffon et des

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