Share

227

Author: RS WILD
last update Last Updated: 2025-07-15 04:02:43

Le bourdonnement des néons du cabinet d’avocats semblait amplifier le nœud dans l’estomac de Deborah. C’était son premier jour, et chaque détail – l’odeur du café brûlé, le cliquetis incessant des claviers, les murmures des associés derrière les portes vitrées – lui rappelait qu’elle était une étrangère ici. Elle s’était préparée, mentalement et vestimentairement, pour ce poste d’assistante juridique, mais rien n’avait pu la préparer à la sensation d’être observée. Pas par ses nouveaux collègues, non. Par lui. Jonathan. Son mari. Depuis son bureau, la porte grande ouverte, il la fixait, son regard perçant traversant l’open space comme une flèche. Elle pouvait presque sentir son souffle sur sa nuque, même à cette distance.

Elle l’ignora, concentrée sur l’écran de son ordinateur, où un tableur refusait de coopérer. Premier jour, et déjà une pile de dossiers à trier, des contrats à vérifier, et ce logiciel qu’elle ne maîtrisait pas encore. Mais ce n’était pas seulement le travail qui la
Continue to read this book for free
Scan code to download App
Locked Chapter

Latest chapter

  • UN CONTRAT DE MARIAGE EN HERITAGE   227

    Le bourdonnement des néons du cabinet d’avocats semblait amplifier le nœud dans l’estomac de Deborah. C’était son premier jour, et chaque détail – l’odeur du café brûlé, le cliquetis incessant des claviers, les murmures des associés derrière les portes vitrées – lui rappelait qu’elle était une étrangère ici. Elle s’était préparée, mentalement et vestimentairement, pour ce poste d’assistante juridique, mais rien n’avait pu la préparer à la sensation d’être observée. Pas par ses nouveaux collègues, non. Par lui. Jonathan. Son mari. Depuis son bureau, la porte grande ouverte, il la fixait, son regard perçant traversant l’open space comme une flèche. Elle pouvait presque sentir son souffle sur sa nuque, même à cette distance.Elle l’ignora, concentrée sur l’écran de son ordinateur, où un tableur refusait de coopérer. Premier jour, et déjà une pile de dossiers à trier, des contrats à vérifier, et ce logiciel qu’elle ne maîtrisait pas encore. Mais ce n’était pas seulement le travail qui la

  • UN CONTRAT DE MARIAGE EN HERITAGE   226

    Jonathan ne dit rien quand elle entrA.Il se contenta de refermer la porte derrière elle. D’un geste sec. Verrou inclus. Le clac du verrou résonna comme une menace. Comme une promesse.Deborah leva un sourcil, bras croisés.— Un courrier urgent, vraiment ?Il s’approcha. Lentement. Trop lentement. Un pas. Deux. Puis, sans prévenir, il l’attrapa brutalement par le bras.Elle sursauta, mais ne recula pas. Elle le connaissait. Et ce regard-là, elle ne l’avait pas vu depuis longtemps. Le genre de regard à faire monter la température d’un bureau glacial en deux secondes chrono.— Tu te crois drôle ? grogna-t-il, ses yeux noirs comme la tempête.— De quoi tu parles ? demanda-t-elle, faussement candide.Mais il n’avait pas envie de jouer. Pas à ce genre de jeu-là.Il la colla contre le bureau. Violemment. Rapidement. Ses doigts toujours verrouillés autour de son bras, l’autre main venant se caler derrière sa nuque, l’obligeant à soutenir son regard.— Le type de tout à l’heure. Ton sourire.

  • UN CONTRAT DE MARIAGE EN HERITAGE   225

    — Tu veux qu’on déjeune ensemble ?La voix douce de Laly la tira de ses pensées, la faisant presque sursauter. Deborah redressa légèrement la tête, un peu déçue que ce ne soit pas lui qui pose la question.Mais elle hocha la tête malgré tout.— Pourquoi pas, souffla-t-elle.Elle n’eut pas le temps d’en dire plus. La porte du bureau de Léa s’ouvrit d’un claquement sec. Sans accorder le moindre regard ni à Deborah ni à Laly, Léa fila droit vers le bureau de Jonathan… sans frapper. Naturellement.Deborah leva un sourcil. Classique.Au même moment, Romuald sortit de son propre bureau, accompagné d’un client tiré à quatre épingles. Costume sur mesure, lunettes de soleil en main, l’allure d’un type qui savait ce qu’il valait — et qui ne doutait jamais d’être le centre de l’attention.Il croisa le regard de Deborah, lui adressa un petit sourire en coin, poli mais un brin appuyé. Elle hésita une seconde, puis lui rendit un sourire neutre, juste au moment où la porte du bureau de Jonathan s’ou

  • UN CONTRAT DE MARIAGE EN HERITAGE   224

    Jonathan entra dans le cabinet, et Deborah le repéra immédiatement. Difficile de faire autrement : il remplissait l’espace, grand, sûr de lui, avec ce sourire qui semblait dire qu’il avait le monde dans sa poche. Il ajusta sa veste d’un geste nonchalant, saluant d’un signe de tête une secrétaire au passage. Mais avant qu’il ne fasse trois pas, Léa surgit, comme si elle l’avait guetté depuis son bureau. Ses talons claquèrent sur le parquet, et elle se planta devant lui, un sourire éclatant aux lèvres. Sa main effleura son bras – un geste trop calculé pour être innocent – et elle l’entraîna vers son bureau avec une aisance qui fit grincer des dents à Deborah.Léa murmura quelque chose à l’oreille de Jonathan, assez bas pour que personne n’entende, mais assez fort pour que tout le monde remarque. Deborah sentit sa mâchoire se crisper, ses doigts se refermant sur le stylo qu’elle tenait. Elle aurait donné cher pour coller son oreille à la porte de ce bureau, ne serait-ce que dix secondes.

  • UN CONTRAT DE MARIAGE EN HERITAGE   223

    Le cabinet bourdonnait comme une ruche. Les cliquetis des claviers se mêlaient aux sonneries étouffées des téléphones et aux murmures des conversations, rapides, presque mécaniques. Deborah prit une profonde inspiration, son sac serré contre son épaule, avant de pousser la porte vitrée.La standardiste, une jeune femme aux lunettes rondes, lui adressa un sourire automatique tout en continuant de taper sur son clavier.Deborah hocha la tête en retour, traversa le hall et s’engouffra dans l’ascenseur.Les portes se refermèrent avec un ding discret. Elle ferma les yeux une seconde, le temps que la cabine grimpe jusqu’au troisième étage.Quand les portes s’ouvrirent, Romuald était là, planté dans le couloir, un café à la main, son sourire éclatant comme une pub pour dentifrice.— Deborah ! Bienvenue dans la maison, lança-t-il, son ton un peu trop enjoué, comme s’il jouait un rôle. Ton bureau est prêt, dossier informatique activé, badge d’accès en poche. Tu veux que je te fasse le tour du

  • UN CONTRAT DE MARIAGE EN HERITAGE   222

    Le soleil n’était même pas encore levé quand Deborah ouvrit les yeux. Elle ne s’était pas réveillée : elle était sortie du sommeil comme on émerge d’une noyade. Le cœur battant. La gorge sèche. Ses mains, crispées, froissèrent le drap avant qu’elle ne les relâche, comme si elle voulait se débarrasser d’un poids invisible.À côté, Jonathan dormait encore, étendu de tout son long, sa respiration lente et profonde. Sa bouche entrouverte laissait échapper un léger ronflement. Un bras s’était glissé vers elle, les doigts à peine ouverts, comme s’il l’avait cherchée dans la nuit. Deborah l’observa quelques secondes, son regard glissant sur la courbe de son épaule, la chaleur de sa peau sous la lumière pâle qui filtrait à travers les volets. Ça devrait la rassurer, ce calme, cette constance. Mais non. Ça la rendait presque fébrile, comme si un courant électrique lui parcourait les nerfs.Elle se leva doucement, ses pieds nus frôlant le parquet froid. Direction la salle de bain.Sous la douch

More Chapters
Explore and read good novels for free
Free access to a vast number of good novels on GoodNovel app. Download the books you like and read anywhere & anytime.
Read books for free on the app
SCAN CODE TO READ ON APP
DMCA.com Protection Status