— J'en ai assez, William ! Tous ces sacrifices que j'ai faits au nom de notre famille... Était-ce pour ça ? hurla Jane.
Danielle tenta de lui parler :
— Ce n'est pas ce que vous pensez, madame. Croyez-moi...
— Toi, reste loin de moi ! Espèce de dévergondée, j'aurais dû être plus vigilante ! ajouta Jane, furieuse.
Honteux de son attitude, William essaya à son tour de se rapprocher de son épouse.
— Jane... Jane, s'il te plaît, écoute-moi. Je t'aime toujours. Avec elle, ce n'est arrivé qu'une seule fois, dit-il en avançant lentement vers elle.
Comme poussée par la colère, Jane éclata de rire d’un ton narquois, trahissant son exaspération.
— Arrête de mentir, William. Ne m'as-tu pas dit qu'elle ne t'apportait plus rien dans votre couple ? Ne m'as-tu pas dit que je te faisais ressentir à nouveau tout ce dont elle était incapable ?
Puis, Danielle se retourna vers Jane, le regard méprisant.
— Tu veux que je lui dise ce qu'il s'est passé avec le voisin jardinier ? Et toutes les fois où tu m'as confié qu'entre vous deux, ce n'était plus la même chose...
Elle s'approcha de Jane et, à bout de nerfs, s’écria :
— Ça suffit avec les mensonges !
Pendant ce temps, assis dans le salon, jouant avec ses Legos, le petit Jimie ne put s'empêcher d'essayer de comprendre ce qui se passait à l'étage.
— Toi, je vais t'apprendre à faire ce pourquoi tu as été embauchée ! lança Jane, hors d’elle.
Elle s’empressa de jeter Danielle au sol et lui infligea plusieurs gifles.
William intervint rapidement, mais Jane, aveuglée par la colère, parvint à le repousser.
— Je t'ai fait confiance ! Je t'ai confié mes doutes, mes peurs. Je t'ai accueillie chez moi comme ma petite sœur ! Je te faisais confiance ! hurla Jane en continuant à la gifler.
Puis, elle la releva brusquement et la saisit fermement par le bras.
— Tu vas sortir de chez moi, et vite ! Je n’accepterai pas que tu restes ici une minute de plus.
Jimie, entendant les cris et les bruits de pas précipités, tenta de monter voir ce qui se passait. Mais à peine s'était-il avancé qu'il vit Danielle dévaler les escaliers en roulant. Ses yeux s’écarquillèrent devant cette scène.
— Danielle... Qu'est-ce que tu as ? murmura-t-il, inquiet.
— Ce n'est rien, mon p'tit chéri, répondit-elle d’une voix tremblante en se ruant vers la cuisine pour attraper son téléphone.
Jane descendit en furie, passant devant son fils sans même le remarquer.
— Maman... Maman ? murmura Jimie.
Ce n’est qu’à cet instant qu’elle réalisa sa présence.
— Mon bébé, maman est là... dit-elle doucement en se rapprochant de lui.
Pendant ce temps, Danielle, encore sous le choc, composa un numéro d'urgence.
— Allô ? Je suis victime de violences, s'il vous plaît, venez vite !
— Calmez-vous, madame. Où êtes-vous exactement ? demanda l’officier au bout du fil.
— Quartier Nordsun, rue 239. Dépêchez-vous, je crains de ne plus pouvoir supporter ça...
— Nous arrivons, mademoiselle. Tenez bon.
En entendant les bruits venant de la cuisine, Jane accompagna Jimie jusqu'à sa chambre.
— Reste ici, mon amour. Maman revient tout de suite, d'accord ?
Elle referma la porte et redescendit aussitôt, retrouvant William qui tentait encore de la raisonner.
— Jane, arrête tout, s'il te plaît... Essayons de dépasser ça.
— William, hors de ma vue ! Je vais lui faire sa fête à cette traînée. Elle ne m’échappera pas !
— Jane, calme-toi, je t’en prie…
Il tenta de la retenir, mais elle le repoussa violemment pour se précipiter vers la cuisine où Danielle s'était enfermée.
Quelques minutes plus tard, les sirènes de la police retentirent au loin.
— Que se passe-t-il ? murmura Jane, confuse.
Elle se tourna vers William, le regard suspicieux.
— C'est toi qui as appelé la police ? demanda-t-elle.
À ce moment précis, plusieurs officiers de police firent irruption dans la maison.
— Mettez les mains sur la tête ! Où se trouve la victime ?
Ils fouillèrent rapidement les pièces sous le regard ahuri de Jane. Lorsqu'ils trouvèrent Danielle, son apparence était méconnaissable.
— C'est elle ! s’exclama-t-elle en pointant Jane du doigt.
Puis, accentuant ses pleurs, elle ajouta :
— Le monsieur n'a rien à voir là-dedans, au contraire, il essayait de me protéger...
— Mais... Mais c'est faux ! s'écria Jane, révoltée.
— Gardez votre calme, madame. Vous êtes en état d'arrestation pour coups et blessures à l’endroit de cette demoiselle. Passez-lui les menottes.
L’un des policiers s’approcha d’elle, énonçant ses droits :
— Tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous. Vous avez droit à un avocat, au cas contraire, un vous sera commis d’office.
Jimie, malgré l’interdiction de sa mère, était descendu discrètement. Il assista, impuissant, à la scène.
Sa maman, menottée, fut embarquée dans la voiture de police sous ses yeux, sans qu'il comprenne pourquoi.
Danielle, sa nounou qu’il aimait tant, était recouverte de blessures.
Et son père, lui, ne disait rien…
Jimie baissa la tête, perdu.
"Serait-ce la faute de maman ?"
— Oh, Danielle, c’est toi la nouvelle nounou ? s’exclama Jane, subitement moins crispée.Danielle acquiesça d’un hochement de tête.— Oui, madame ! Je m’excuse vraiment d’être rentrée comme ça chez vous sans que nous nous soyons présentées à l’avance, déclara-t-elle, un brin d’inquiétude dans la voix.William s’avança aussitôt vers Jane, un sourire aux lèvres. Une fois près d’elle, il lui prit délicatement la main qu’il serra tendrement. Puis, il se tourna vers Danielle :— Tu n’as pas à t’excuser, Danielle.Puis, il fit de nouveau face à Jane, qui le regardait intriguée.— Jane, Danielle est arrivée ce matin spécialement pour nous rencontrer et, vu que je conduisais le petit à l’école, elle en a profité pour venir avec nous. Comme elle ne pouvait pas repartir sans t’avoir rencontrée, elle a préféré rester et t’attendre.Jane regarda à nouveau Danielle et lui sourit légèrement.— Enchantée, Danielle. Je suis Jane, comme tu peux déjà le savoir, et je suis soulagée que tu te sois enfin
— Oh, vous êtes la nounou ? Mon épouse et moi savions que vous viendriez, mais le jour exact était encore inconnu, déclara William, surpris.— Oui, c’est exact. Vu que je travaillais encore pour une autre famille, il était question de terminer d’ici quelques jours, et comme j’ai déjà achevé mon travail, j’ai trouvé opportun de me rendre directement chez vous pour les présentations, répondit Danielle avec une telle clarté et douceur dans la voix.William sourit légèrement, puis hocha la tête d’un air plutôt satisfait.Soudain, il sursauta :— Oh mince ! Le petit ! Je me rendais déjà à l’école pour l’y déposer.Danielle se pencha un instant, regardant vers le petit déjà assis dans la voiture.— Votre fils est vraiment mignon, souffla-t-elle.— Oui, il l’est. Il a de qui tenir !Danielle poussa un léger rire. William se mit lui aussi à rire.— Vu que je dois le déposer et que vous avez pris la peine de venir, si ça ne vous pose pas de problème, vous pouvez venir avec nous. Comme ça, vous
— Qu’est-ce qui peut lui arriver aussi soudainement ? On aurait dit qu’elle était pressée de partir, pensa Jane en montant les marches jusqu’à sa chambre.En arrivant au couloir, elle vit la porte de Jimie légèrement entrouverte. Elle y alla et le vit endormi, presque tombant sur le sol.— Le pauvre petit…, murmura-t-elle en s’empressant aussitôt de le relever.Une fois mieux redressé, elle l’embrassa sur le front avec plein de tendresse.— Mon petit, tu grandis si vite !, murmura-t-elle, un léger sourire aux lèvres.Puis, elle se leva, lui lança un dernier regard et referma tout doucement la porte derrière elle.Elle se dirigea vers sa chambre. En entrant, les lumières étaient déjà éteintes. Mais dans cette pièce sombre, retentissait la lueur du téléphone de William, encore éveillé.— William, chéri, je croyais que tu dormais déjà, dit-elle en l’enveloppant délicatement de ses bras derrière lui, une fois couchée près de lui.William se retourna instinctivement.— Non Jane, je ne dorm
Jane s’avança, surprise de ne voir personne dans le salon. À peine était-elle partie, et voilà que la maison paraissait vide.— Où êtes-vous ? Alexia ? William ? appela-t-elle, ses yeux parcourant la pièce.Cachés derrière les grands fauteuils qui coupaient la vue, William et Alexia étaient restés blottis l’un près de l’autre, leurs yeux grands ouverts de peur et d’inquiétude. Ils entendaient les pas de Jane se rapprocher, mais ils n’y pouvaient rien. Aucun plan en tête. Aucun moyen de se relever sans se faire remarquer.— William, qu’est-ce qu’on fait ? murmura Alexia, son souffle rapide, presque tremblant.William essaya de bouger légèrement, mais son regard croisa brusquement celui de Jane, qui les cherchait du regard. Pris de panique, il se baissa aussitôt.— Suis ce que je fais. Tout doucement, chuchota-t-il.Petit à petit, il réussit à se dégager. Alexia, maladroite mais attentive, fit de son mieux pour suivre son mouvement. Elle n’était plus allongée sur lui. Mais maintenant, i
— William ?! l’interpella à nouveau Jane, assez intriguée.William avait le regard durci, figé sur Alexia qui, elle, semblait plutôt sereine, un sourire léger sur les lèvres. Son regard reflétait même un certain enthousiasme. Soudain, les poings de William se serrèrent progressivement. Tout à coup, soucieuse de son absence de réponse, Jane avança vers lui. C’est alors qu’il l’entendit se rapprocher. Ses poings se desserrèrent aussitôt et il se retourna face à elle.— William, qu’est-ce qui t’arrive ? Je t’appelle déjà depuis un moment. Qui est-ce à la porte ? demanda Jane avec insistance.William avança tout droit vers elle, son corps imposant toujours devant la porte, un sourire léger sur son visage.— Oh excuse-moi ! Je ne t’avais pas entendue. À la porte… euh… oui, c’est…À peine voulait-il terminer sa phrase qu’Alexia se montra directement à la vue de sa sœur.— Surprise !! C’est moi !!Jane ouvrit grand les yeux, stupéfaite de cette venue imprévue.— Mais attends Alexia ! Tout à
William se réveilla de bonne heure et constata que Jane, elle aussi, était déjà réveillée.Il se leva d’un bond, conscient que la nuit d’hier avait été un peu tendue.Après avoir terminé à l’étage, une demi-heure plus tard, il se dirigea vers la chambre de Jimie et constata que celui-ci dormait encore. Tout doucement, il ouvrit la porte de la chambre du petit et s’avança jusqu’à lui.— Mon grand garçon, tout finira par aller mieux, murmura-t-il en lui caressant tendrement les cheveux.Puis, il se retourna et referma la porte derrière lui.En descendant les marches, la voix de Jane devint de plus en plus audible. William fronça les sourcils, intrigué.« Avec qui peut-elle bien discuter d’aussi bonne heure ? » pensa-t-il.Au téléphone, il entendit clairement :— Oui, oui, le plus tôt sera le mieux. Je ne suis pas non plus très rassurée, mais ça serait mieux d’essayer une nouvelle fois.Lorsque William arriva en bas des marches, elle terminait son appel. Elle posa son téléphone sur la ta