Chapitre 1

A Paris, il faisait froid en mars.

Camille était allongée sur le lit avec sa fille dans les bras. Sous ses pieds, il y avait deux bouillottes, mais elle avait encore froid.

Auparavant, elle avait pu utiliser des plaids, mais sa belle-sœur avait, à cause du prix élevé de l’électricité, bouché tous les trous des prises de courant avec du ciment.

En pleine nuit, elle avait entendu le bruit de la dispute entre son frère et sa belle-sœur.

« Puisque je suis enceinte, ne laisse pas ta sœur et sa fille bâtarde vivre ici ! Bien que le tempérament de Lucas ne soit pas bon, il se fiche de son passé et il est prêt à nous donner un demi-million en dot. Avec cette somme, nous pourrons acheter une plus grande maison, n’est-ce pas ? Tiens ! Demain, je demanderai à Lucas d’organiser la cérémonie de mariage. »

Camille a sorti les bouchons d’oreille cachés sous son oreiller et les a enfoncés dans les oreilles de sa fille.

Au clair de lune, quand elle contemplait sa fille endormie, la peine l’a envahie.

Lucas Lepetit était cavaleur et impudent. Elle ne se permettait pas, pour le bien de sa fille, de l’épouser.

Camille, dans le but de téléphoner à l’homme qu’elle avait sauvé il y a cinq ans, a sorti son téléphone portable.

Cet homme, lui, il s’appelait Simon Durand. Il était engagé dans l’armée.

En causant avec lui, Camille a appris que Simon était célibataire, alors elle a demandé :

« Pour me remercier de t’avoir sauvé la vie, peux-tu te marier avec moi ? »

Camille ne s’attendait pas à l’acceptation immédiate de Simon. Face à cette gentillesse, elle ne voulait pas le tromper. « J’ai une fille qui a quatre ans cette année. »

Ayant peur que Simon la méprise en raison de sa fille, elle s’est empressée de reprendre : « Je ne te harcèlerai pas et je ne te demanderai pas de nourrir ma fille. Ma fille et moi, nous, ne te causerons aucun problème. Je suis dans le pétrin et j’ai besoin de me marier. Quand l’affaire sera réglée, je promets de divorcer avec toi. »

Après avoir attendu longtemps avec appréhension, elle a reçu la réponse de Simon. Il lui a dit d’arriver à la mairie à 9 h 30 le lendemain matin.

…

Au petit matin du lendemain, Camille a aidé sa mère à ranger les rayons de son supermarché, a pris son petit-déjeuner, puis a monté sur son vélo pour envoyer sa fille à l’école maternelle.

Arrivée à l’entrée de l’école, Lily a demandé à Camille d’une voix basse : « Maman, qu’est-ce qu’un bâtard ? Pourquoi ma tatie et mes copains du jardin d’enfants disent-ils que je suis un bâtard ? »

Il s’est avéré que Lily avait tout entendu la nuit dernière mais elle avait fait semblant d’être endormie.

Camille était émue. Quoique jeune et petite, sa fille était tellement sage. Elle a caressé le visage de Lily et a dit doucement : « Tu n’es pas un bâtard. Tu as ton propre père, mais il est mort avant ta naissance. Lily, ne te soucie pas de ce que disent les autres, ne laisse pas les rumeurs affecter notre humeur et notre vie. »

Lily était mécontente. La tête baissée, elle a dit : « Après ton mariage, est-ce que cet homme-là me détestera en raison de mon indocilité ? »

« Bien sûr que non ! Tu es la mieux élevée et la plus agréable ! »

Camille, en retenant ses larmes, a entouré sa fille de ses bras. Absolument, elle ne laisserait jamais une telle chose se produire. Elle tenait sa fille comme à la prunelle de ses yeux, personne n’était autorisé à la dédaigner.

…

Arrivée à la mairie, Camille a envoyé un message à Simon.

Peu de temps après, un bruit d’hélices s’est fait entendre. Trois hélicoptères volaient en rase-mottes au-dessus de la mairie.

Les passants ont levé la tête et ont constaté que l’hélicoptère en tête était un chasseur militaire à la forme ultra-technologique. Des gens se demandaient : « Est-ce qu’une guerre est sur le point d’être déclenchée ? »

Soudain, les passants étaient sur les nerfs.

Dans la seconde qui suivait, les trois avions se sont envolés au loin.

Camille n’était pas d’humeur à prêter attention à quoi que ce soit d’autre. Elle avait attendu Simon pendant près d’une heure et il n’a pas répondu ni à son appel ni à son message.

Se pourrait-il qu’il ait regretté d’avoir accepté de l’épouser ?

Camille était déçue et s’apprêtait à partir quand un taxi s’est arrêté devant la mairie.