Beranda / Mafia / Velvet chains / Chapitre 2

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Chapitre 2

Penulis: Miss feyti
last update Terakhir Diperbarui: 2025-06-01 16:29:17

Solene

Je suis perdu dans mes pensées

Cela fait presque un an maintenant que j’ai déménagé à Dakar. Les souvenirs de mon père, de notre dernière nuit ensemble, me hantent. Il est partout, dans l’ombre de mes silences, dans les reflets du miroir, dans chaque battement de mon cœur que j’essaie d’endurcir. J’ai perdu le sommeil, le sourire avec. Plus rien ne m’apaise. Pas même le bruit régulier des vagues qui s’écrasent chaque nuit contre les rochers de la Pointe des Almadies.

La vie ici n’a rien à voir avec celle que j’avais.

Finis les petits-déjeuners servis au lit. Fini le personnel prêt à répondre à mes moindres caprices. Finies les escapades dans les capitales européennes, les défilés de mode, les bijoux Cartier. Maintenant, je me lève seule, je fais mon café seule, et je mens seule. Chaque jour.

L’argent que j’ai pris dans le coffre de papa est suffisant pour dix vies. Un milliard de dollars. Une somme qui donne le vertige… mais qui ne rachètera jamais son absence.

Je vis dans un appartement discret, élégant, avec une vue plongeante sur la mer. Ce n’est pas une villa, mais c’est assez pour me rappeler que j’ai connu mieux. Que je suis née pour mieux.

Je n’ai dit à personne qui je suis réellement. À Dakar, je suis Solène Diallo, étudiante en histoire de l’art. Belle, mystérieuse, presque inatteignable. Je ne veux pas qu’on m’associe à mon passé, ni à la tragédie. Et surtout pas à lui.

Lui, c’est Alaric Smith. L’homme qui a tué mon père.

Ici, il est vu comme un philanthrope, un homme d’affaires respecté. À Saly, il est intouchable. Personne ne connaît son vrai visage. Personne ne sait ce qu’il a fait. Mais moi, si.

Je l’ai vu.

Je l’ai regardé tirer.

Je l’ai regardé tourner le dos à mon père, sans même un regard.

Et maintenant, je veux le faire tomber.

Mais pas avec un nom. Pas avec un titre. Pas avec l’argent.

Avec moi.

Je suis mon propre passeport. Mon propre pouvoir. Mon propre piège.

Je suis ce que l’on convoite, ce que l’on désire en silence. Je suis ce que les hommes veulent posséder mais ne savent jamais garder. Je suis une œuvre d’art. Et chaque homme est un acheteur potentiel.

Avec un regard, je les fais vaciller.

Avec un sourire, je les fais plier.

Et avec mon corps… je les ruine.

C’est peut-être narcissique de le dire, mais j’en suis consciente : je suis sublime. Une beauté chaude, profonde, inoubliable. Peau caramel, yeux en amande, lèvres pleines et regard qui transperce. Une beauté qui trouble. Une sensualité qui domine.

Je ne couche pas avec tout le monde. Je choisis. Je manipule. Je prends ce que je veux, et je disparais.

En quelques mois, je me suis fait un nom dans les cercles fermés de Dakar. On me connaît, sans vraiment savoir qui je suis. Je suis cette fille élégante qu’on aperçoit dans les soirées huppées, cette inconnue dans une robe fendue qui sirote du champagne millésimé, cette apparition qui joue avec les hommes comme avec un jeu d’échecs. Et ce n’est que le début.

Maison, or, montres, champagne, voitures de luxe… Ils sont prêts à tout pour moi. Et moi, je suis prête à les dépouiller un par un, jusqu’à ce qu’il ne reste rien.

Tout ça pour me rapprocher de lui.

Alaric.

Ce soir, je sors.

Robe rouge, fendue jusqu’à la cuisse, épousant mes courbes à la perfection.

Talon aiguilles.

Cheveux lâchés, boucles tombantes.

Collier fin qui glisse entre mes seins, accentuant mon décolleté avec une précision chirurgicale.

Un parfum musqué, envoûtant.

Je suis prête.

Merci, mon très cher Alaric. Tu as fait de moi une femme que je déteste… mais que tous désirent.

Je suis Solène.

23 ans.

Je dors peu.

Je mange tard.

Je mens bien.

Je suis ce qu’on appelle une fuck girl, mais avec du goût. La fille qu’on invite en boîte, pas à Noël. La fille qu’on déshabille, pas qu’on épouse.

Et ça m’allait.

Jusqu’à lui.

Ezra DELACROIX

Je croyais avoir tout oublié de lui, jusqu’à ce que son nom réapparaisse dans une conversation mondaine, me ramenant brusquement à Paris, à cet événement luxueux où je l’ai vu pour la première fois, aux côtés de mon père .

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