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Chapitre 7
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2025-05-02 18:03:38Chapitre 7
Un dossier mal refermé, une étagère laissée entrebâillée, un élan incontrôlable de curiosité. Lana n’aurait jamais dû entrer dans ce bureau. Pas sans autorisation. Mais quelque chose, un instinct qu’elle ne comprenait pas, l’avait poussée à franchir cette limite.
Elle commença par les papiers dispersés sur le bureau. Des contrats, des relevés financiers, des noms qu’elle ne connaissait pas. Puis, son regard fut attiré par une photo. Un visage juvénile, des traits familiers, mais marqués par une innocence qui n’existait plus. Alexander.
Un bruit derrière elle. Elle se retourna brusquement, le cœur battant. Mais personne. Juste son imagination, amplifiée par la tension de ce qu’elle faisait.
Dans un tiroir, elle trouva une clé. Elle la tourna machinalement dans la serrure d’une armoire verrouillée. Le contenu la surprit. Pas des documents, pas des objets précieux. Mais des souvenirs. Une montre cassée. Un livre aux pages écornées. Une lettre dont l’écriture tremblante témoignait d’une douleur profonde.
Elle lut les premières lignes. « Mon fils, je t’écris ces mots avec l’espoir que tu comprendras un jour pourquoi… » Elle n’eut pas le temps d’aller plus loin.
La porte s’ouvrit brutalement.
— Que faites-vous ici ?
La voix d’Alexander était glaciale, mais son visage trahissait autre chose. De la peur ? De la colère ?
— Je… Je voulais juste…
— Sortir.
Elle hésita, mais son regard lui faisait comprendre qu’il n’y aurait pas de discussion. Elle sortit, mais pas sans emporter avec elle les mots de cette lettre.
Quelques heures plus tard, Alexander la trouva sur la terrasse. Il s’assit sans un mot, une tension palpable entre eux.
— Vous n’auriez pas dû fouiller, dit-il finalement.
— Peut-être pas. Mais vous non plus, vous n’auriez pas dû me laisser dans l’ignorance.
Il soupira, un son qui semblait porter le poids d’années de secrets.
— Ce que vous avez vu… Ce n’est pas quelque chose que je partage facilement.
— Peut-être que vous devriez essayer, murmura-t-elle.
Il resta silencieux, les yeux fixés sur un point invisible. Puis il parla.
— J’ai grandi dans un monde où tout avait un prix. Y compris les gens.
Elle sentit un frisson la parcourir.
— Mon père… Il était le genre d’homme qui croyait que le pouvoir justifiait tout. Même les pires atrocités.
Il marqua une pause, comme s’il hésitait à continuer.
— Je l’ai vu briser des vies, manipuler des âmes. Et quand j’ai eu assez de force pour me libérer, il était trop tard.
Lana ne savait pas quoi dire. Elle n’avait jamais vu cette part de lui.
— Vous pensez que je suis comme lui, continua-t-il. Et peut-être que vous avez raison.
— Non, murmura-t-elle. Je ne pense pas ça.
Il tourna la tête vers elle, surpris.
— Vous pourriez, dit-elle. Mais vous ne l’êtes pas.
Ce fut son tour de rester silencieux.
— Merci, finit-il par dire, sa voix à peine audible.
Leur moment fut interrompu par un bruit en contrebas. Alexander se leva immédiatement, son corps tendu comme un arc.
— Restez ici.
— Qu’est-ce qui se passe ?
— Faites ce que je vous dis.
Elle voulut protester, mais son ton ne laissait aucune place à la discussion.
Elle le regarda s’éloigner, son esprit en proie à une agitation croissante. Quelqu’un ou quelque chose venait de perturber leur fragile équilibre. Une menace qu’elle ne comprenait pas encore, mais dont elle sentait qu’elle était au centre.
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