เข้าสู่ระบบElles s’embrassèrent brièvement, mais dans ce geste, il y avait plus que de simples salutations : il y avait la reconnaissance, l’urgence, la peur partagée.— Viens, assieds-toi, dit Nathalie à voix basse. On a très peu de temps.Léna sentit ses yeux s’embuer.— Je… je n’en peux plus, Nathalie. Je dois partir, loin, avant qu’il ne me retrouve.— Et tu vas le faire, répondit Nathalie fermement. Mais il faut être rapide et malin.Elle sortit un petit plan plié de son sac et le posa entre elles.— On va d’abord te mettre à l’abri. Après, on verra comment sortir du pays.Léna hocha la tête, sentant enfin un mince filet d’espoir se frayer un chemin à travers la peur.Elle n’était pas encore sauvée… mais elle n’était plus seule.La petite chambre d’hôtel où elles s’étaient réfugiées baignait dans une lumière jaune et douce, provenant d’une lampe de chevet branlante.Léna, assise en tailleur sur le lit, tenait Elie endormie contre elle, ses cheveux fins éparpillés sur son épaule.
Elle détourna le regard, laissant planer un silence lourd de sens.Léna, encore tremblante, serra Elie un peu plus fort.La petite, confuse mais apaisée par la chaleur de sa mère, avait posé la tête contre son épaule.Chaque minute qui passait, Léna sentait un poids se détacher de sa poitrine.Elle n’était pas encore en sécurité. Elle ne savait même pas exactement où cette voiture les conduisait. Mais pour la première fois depuis des semaines, elle était hors des murs d’Ilyes.Et, dans la poche intérieure de sa veste, le petit téléphone chargé reposait, prêt à lui permettre de contacter Nathalie.Elle se fit la promesse silencieuse de ne pas gaspiller cette chance.La voiture roulait depuis une dizaine de minutes.Chaque bruit de klaxon, chaque virage un peu brusque faisait bondir le cœur de Léna. Elle ne cessait de jeter des coups d’œil furtifs à travers la vitre teintée, craignant de voir surgir la silhouette familière d’un véhicule noir d’Ilyes.À côté, Dalia semblait parfaite
Elle monta rapidement à l’étage, son cœur battant à tout rompre. En entrant dans la chambre, elle ferma la porte derrière elle. Ses mains tremblaient légèrement lorsqu’elle ouvrit le tiroir caché derrière la pile de draps.Le petit téléphone était là, froid au toucher, comme un secret endormi.Elle le prit avec précaution, presque comme si c’était un objet fragile qui pouvait se briser au moindre faux geste.Elle referma le tiroir, retourna s’asseoir sur le lit, et sortit le chargeur qu’elle avait caché à l’intérieur d’un livre creux.Quand elle brancha l’appareil, l’écran noir s’alluma, projetant une lumière faible mais rassurante.Son cœur se serra à la vue de l’icône de batterie presque vide.Elle resta là, assise, à regarder le petit indicateur grimper lentement, comme si chaque pourcentage gagné était une victoire.Ce téléphone… c’était bien plus qu’un simple appareil.C’était une corde jetée au milieu de son naufrage.Son seul lien avec Nathalie.Son seul espoir d’avoir qu
Car une seule vibration de plus… et cette fois, il n’y aurait pas d’issue.Le dîner de ce soir-là fut l’un des plus longs de la vie de Léna.Ilyes était assis face à elle, parfaitement calme, presque trop. Ses gestes étaient mesurés, ses mots choisis, et chaque fois qu’il levait les yeux vers elle, elle avait l’impression qu’il cherchait à lire directement dans ses pensées.Il parlait de choses banales : un nouveau contrat en cours, une réunion reportée, les problèmes de circulation en ville. Mais sous cette façade lisse, Léna sentait autre chose, comme une lame invisible prête à s’abattre.Elle n’arrivait pas à avaler plus de deux bouchées. Chaque fois qu’elle portait sa fourchette à sa bouche, sa gorge se serrait.Ilyes, lui, mangeait lentement, comme s’il avait tout son temps.— Tu n’as pas faim ? demanda-t-il soudain, brisant le silence.Elle sursauta légèrement.— Si… un peu, c’est juste… je suis fatiguée.Un mince sourire passa sur ses lèvres.— Fatiguée… ou préoccupée
Les mots tombèrent sur elle comme un seau d’eau glacée. Demain matin. Pas aujourd’hui. Toute son anticipation, tout son plan… réduit à néant en une phrase. Elle sentit ses jambes faiblir et se rassit sur le bord du lit, essayant de masquer sa panique. Mais elle savait qu’il voyait tout. — Tu as l’air bouleversée, remarqua-t-il, sa voix douce mais chargée d’une tension sous-jacente. Je t’ai fait peur ? Elle baissa les yeux, cherchant à gagner du temps. — Non… je… je pensais juste… que tu serais parti toute la journée… Il s’approcha, et chaque pas rétrécissait l’espace entre eux comme une menace invisible. Son regard se posa sur le sac ouvert sur le lit, à moitié rempli. — Et ça ? demanda-t-il en désignant le sac. Tu comptais aller quelque part ? Son cœur se serra. Elle aurait voulu inventer une excuse immédiatement, mais ses pensées étaient brouillées par la peur. — Je… je voulais juste… ranger un peu… préparer quelques affaires pour plus tard… Il pencha la tête, c
Mais derrière chaque sourire, derrière chaque éclat de rire mesuré, son esprit tournait à toute allure. Elle ne pensait pas à la robe, ni aux fleurs, ni aux alliances. Elle pensait au moment précis où Ilyes monterait dans l’avion pour ce voyage d’affaires de quatre jours. Ce serait sa seule chance. Sa fenêtre de liberté.Le matin, elle se levait tôt pour préparer le petit-déjeuner, prenant soin de couper les fruits exactement comme il les aimait. Elle déposait le café devant lui, encore fumant, en feignant d’être heureuse de commencer une nouvelle journée à ses côtés. Ilyes semblait comblé par cette version docile et aimante de Léna. Parfois, il la regardait avec une lueur de fierté, comme s’il avait réussi à la façonner à son image.— Dans une semaine, on finalise tout, avait-il dit en consultant son téléphone. Et je partirai le lendemain matin. Trois nuits seulement, et je reviens.Léna avait retenu un frisson. Trois nuits, c’était suffisant. Il croyait la posséder entièrement, et







