Chapitre 0003

OLIVIA

Quand j'étais dans la cellule, mes pensées se sont tournées vers ma grand-mère. Qu'allait-il lui arriver maintenant quand j'étais emprisonnée ? Ma poitrine s'est serrée en pensant à elle et à sa santé fragile. Si elle a appris cette nouvelle, ça allait la tuer.

Nick s'est tourné vers le policier. « Elle ne doit avoir aucune visite et aucune sortie. Laissez-la pourrir dans cette cellule. Elle peut mourir ici, je m'en fiche ! »

Mon cœur s'est brisé en mille morceaux. J'avais chaud et peinais à respirer. Comment ma grand-mère saurait-elle que j'allais bien si je ne pouvais pas recevoir de visites ? Cela allait la tuer ! Ma gorge se serrait, menaçant de couper ma respiration. J'ai envie d'abandonner. Mais j'ai vu la lueur de satisfaction dans les yeux de Sandra. La détermination est revenue en moi. Je n'allais pas laisser cette sorcière gagner.

À ce moment, j'étais trempée de sueur, les yeux grands comme des soucoupes. J'étais sûre d'avoir l'air pâle comme un drap blanc.

Le policier gentil avait l'air terrorisé. « Monsieur, elle ne peut pas respirer. Devrais-je appeler le médecin ? »

Peut-être je devais dire à Nick que je porte son bébé ? « Nick, en fait... »

« Pourquoi appelleriez-vous un médecin ? » Nick a demandé, s'adressant au policier. « Elle simule tout ça pour me manipuler -- elle est experte dans ce domaine-là. »

Les larmes continuaient de couler sur mon visage. C'était l'homme qui n'avait jamais supporté de me voir blessée, et maintenant, c'était la même personne qui me causait le plus de douleur.

Qu'est-ce que Sandra a exactement fait à mon mari pour le changer autant ? J'aurais aimé savoir ce qu'elle avait utilisé et comment, étant donné qu'elle avait Nick dans le creux de sa main pendant six mois.

Je n'aurais jamais dû lui demander de rester avec nous quand elle a été revenue d'étranger. J'aurais dû l'aider à trouver sa propre place à louer. Si j'avais su ses intentions véritables, je me serais tenue à distance avec elle. Mais je pensais aider ma meilleure amie, j'avais même supplié Nick de lui donner un travail dans son entreprise.

Il a fini par céder et lui a donné un travail dans le service financier. En travaillant là, elle est parvenue à faire croire à Nick que j'avais volé.

« Sandra ? », j'ai dit, voulant une fois de plus la supplier de dire la vérité.

Nick s'est tourné vers moi, la protégeant avec son corps, ce qui a encore plus transpercé mon cœur. Il était déjà si protecteur envers elle.

« Je t'ai dit de te taire, n'est-ce pas ? » Il a incliné la tête de côté, interdisant de me dire un autre mot. J'ai avalé les mots qui essayaient de s'échapper. « Tu as assez blessé cette femme. Tu n'as pas le droit de lui parler maintenant. Et je te jure, Olivia, je te ferai payer pour ça. »

J'avais envie de parler, de le supplier pour m'écouter. Je voulais lui demander de ne pas le dire à ma grand-mère, de mentir un peu et de lui dire que j'étais en voyage ou quelque chose comme ça. Il savait que sa santé était fragile, et cela allait la tuer.

Soudain, la musique à la radio de la garde a cessé et la voix d'un reporter s'est fait entendre. Après une brève introduction, j'ai entendu des mots qui ont fait sentir que mon monde était vraiment en train de déraper. « La femme du propriétaire de Jones Entreprises a été arrêtée ce soir. L'épouse de la famille Jones et ancienne directrice financière de l'entreprise est accusée d'avoir volé des millions. Des sources disent que M. Jones a appelé la police et l'a fait arrêter. Nous vous donnerons plus d'informations au fur et à mesure. »

« Non ! Nick, s'il te plaît, non ! Ma grand-mère va entendre ça ! Je ne veux pas qu'elle se remette à être malade. Tu sais qu'elle est fragile. S'il te plaît, Nick, va la voir. Invente quelque chose — dis-lui que ce sont tous des mensonges. Dis-lui que tout va bien pour moi. »

Mon cœur se brisait. Ma grand-mère était tout ce qui me concernait maintenant après que j'avais perdu Nick. Je ne pouvais pas la laisser mourir, j'avais encore besoin d'elle.

« Tu aimes beaucoup parler, n'est-ce pas ? » Nick a ricané, « Dis encore un mot, et je m'assurerai personnellement que ta chère grand-mère apprenne tout de suite que sa petite-fille est une voleuse. Je te montrerai à toutes les deux un côté de moi que tu n'as jamais vu. »

J'ai ouvert et fermé la bouche, trop effrayée pour parler. Au lieu de cela, j'ai choisi de laisser mes yeux supplier. Mais Nick s'est simplement retourné et est parti.

Je l'ai regardé jusqu'à ce qu'il tourne le coin, puis je me suis mise à sangloter, un nœud dans la gorge me rendant la respiration difficile. L'homme qui avait été mon tout, qui ne pouvait pas rester une heure sans vérifier si j'allais bien, était désormais mon bourreau. C'était comme si j'étais en train de mourir — peut-être que je l'étais mais je ne le savais pas.

Le policier a remarqué et est venu en courant avec de l'eau. Je ne comprenais pas pourquoi il m'aidait, mais j'étais reconnaissante. J'en avais besoin.

« Je ne sais pas ce que tu as fait pour croiser un homme comme ça », il a dit en me tendant la bouteille, « mais il semble que tu aies fait une grosse erreur. »

J'ai accepté son offre avec des mains tremblantes, puis j'ai avalé l'eau. Mes mains tremblaient tellement que l'eau s'est renversée sur mon menton, trempant ma poitrine. J'ai donné au policier un sourire triste. « Ce que j'ai fait, c'est aider ma meilleure amie », je lui ai dit, « et elle l'a retourné contre moi. Si j'avais su qu'elle allait faire ça, je ne l'aurais jamais aidée. »

J'ai ri amèrement. Je n'étais plus la femme protégée et aimée de la famille Jones. Maintenant, j'étais la risée de Nouveau Village, la femme qui avait été envoyée en prison par son propre mari pour avoir volé des millions. J'étais pitoyable, en effet.

Mon rire s'est transformé en sanglots une fois de plus.

« Oh, mademoiselle », le policier a dit, « les gens peuvent être cruels. Je suis désolé que vous appreniez ça de la manière la plus dure. »

Quelqu'un a applaudi, et le policier s'est retourné pour regarder. Sandra était là, affichant un sourire narquois.

« Tu es bonne, Olivia », elle a dit. « Je te le concède. Maintenant, tu as réussi à convaincre cet idiot que tu es la victime. Qu'as-tu promis ? Coucher avec lui ? Parce que nous savons toutes les deux que tu as perdu. Ton corps est tout ce qui te reste. »

Entendre sa voix m'a fait envie de tendre la main et de l'étrangler. « Je ne suis pas comme toi », j'ai craché.

Le policier est parti, nous laissant dans l'intimité que je ne voulais pas.

« Oh, tu penses encore être meilleure que moi ? Même après tout ce que je t'ai pris ? » Elle a ri, clairement en profitant de mon malheur.

Pourquoi je n'avais pas vu qui elle était vraiment ? « Tu es ignoble », j'ai dit, « et cela ne va pas durer. Je vais sortir d'ici, blanchir mon nom, et ensuite je te poursuivrai avec tout ce que j'ai. »

Elle a cessé de rire, son expression se durcissant d'une manière qui m'a secouée jusqu'au fond de moi. « Écoute-moi, Olivia. On n'est pas au lycée ou à l'université. Je suis grandie, j'ai vécu et j'ai vu des choses. Je ne suis plus la même Sandra qu'avant. Je suis changée. Et je jure que si tu oses me chercher, je ferai plus que te faire accuser de vol. Je te tuerai. »