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Aвтор: Heart flower
last update Последнее обновление: 2025-10-27 15:33:21

Le réveil fut un choc brutal, un passage violent du monde des rêves à une réalité cauchemardesque : la lumière crue du jour filtrait traîtreusement entre les lamelles des stores, et l’écran de mon téléphone affichait un 8h27 impitoyable. Mon cœur fit un bond désordonné dans ma poitrine. 8h27 ! Mon premier vrai jour, et j’étais déjà en retard.

« Non, non, non ! » Je me précipitai hors du lit, les jambes emmêlées dans le drap. La nuit avait été trop courte, peuplée de chiffres dansants et du regard perçant de Nathakrit Srisombat. Vingt-cinq ans, et je n’avais toujours pas appris à dompter un réveil. C’était une pensée honteuse qui me fouetta tandis que je courais vers la salle de bain.

Les gestes furent rapides, désordonnés. Une douche express, les cheveux attachés en un chignon hâtif d’où s’échappaient des mèches rebelles. Le maquillage ? Un minimum vital : un peu de correcteur pour cerner les traces de fatigue, un coup de mascara. La tenue ? Le tailleur-pantalon bleu nuit de la veille, repassé à la va-vite la nuit dernière. Il était un peu froissé, mais c’était le cadet de mes soucis. J’avalai un café brûlant debout dans ma petite cuisine, me brûlant la langue, puis je fourrai mon ordinateur portable et quelques affaires dans mon sac, mon cœur battant la chamade comme un tambour de guerre.

Je dévalai les escaliers de mon immeuble, mes escarpins à la main, pour ne pas perdre une seconde. Ce n’est qu’une fois dans la rue, haletante, que je les enfilai, m’appuyant contre un mur pour garder l’équilibre. La honte me brûlait les joues. Quelle impression vais-je donner ? La petite nouvelle indisciplinée qui ne sait même pas gérer son sommeil ? La bienveillance de la veille au soir, l’accueil chaleureux de l’équipe du Marketing, tout cela me semblait soudain très loin, effacé par la peur panique de décevoir, et surtout, de le décevoir, lui.

Le trajet en taxi fut une torture. Chaque feu rouge était une éternité, chaque embouteillage un supplice. Je fixais ma montre, calculant et recalculant l’heure d’arrivée. 9h07, 9h12… Je ne serais jamais à l’heure pour le début officiel à 9h00.

Quand le taxi s’arrêta enfin devant le gratte-ciel étincelant de Gaysorn, il était 9h19. Je balayai ma carte d’accès au portique, le souffle court, et me ruai vers l’ascenseur, évitant le regard des hôtesses d’accueil dont le sourire matinal me semblait maintenant une accusation silencieuse.

L’ascenseur me parut monter avec une lenteur exaspérante. Quand les portes s’ouvrirent enfin sur le dernier étage, je fis irruption dans l’open space, essayant de composer un visage calme alors que mon intérieur était en tempête.

L’espace était silencieux, baigné d’une lumière matinale propre et froide. Les bureaux étaient occupés, chacun plongé dans son écran. Personne ne leva la tête à mon arrivée, mais je sentis le poids de regards furtifs, la conscience aiguë que mon entrée n’était pas passée inaperçue.

Jonny était à son poste, une tasse de café à la main, en train de discuter calmement avec une collègue. Il tourna la tête à mon approche, et son sourire habituel s’estompa légèrement, remplacé par une expression de curiosité teintée d’une pointe d’inquiétude.

« Petite ! On commençait à se demander si le dragon t’avait retenue dans son antre pour le petit-déjeuner », dit-il, mais sa blague manquait de sa chaleur habituelle.

« Désolée, Hia Jonny, j’ai… le réveil a fait des siennes », bredouillai-je, horriblement consciente de la pauvreté de mon excuse.

Il hocha la tête, sans commentaire. « Pas de souci. Mais dépêche-toi de t’installer. Khun Sopin de la Comptabilité est passée il y a dix minutes. Elle attend les dossiers financiers que le boss t’a confiés hier. La réunion de coordination budgétaire est à 10h00. »

Une boule de glace se forma instantanément dans mon estomac. Les dossiers. Ceux que j’avais triés, classés, annotés jusqu’à une heure avancée. Je les avais laissés bien en évidence sur mon bureau, prêts à être remis.

« D’accord, je les lui apporte tout de suite », dis-je en m’élançant vers mon espace de travail.

Mais en approchant de mon bureau, mon cœur cessa de battre. La pile soigneusement ordonnée n’était plus là. À sa place, il n’y avait que mon ordinateur portable, mon carnet de notes, et… rien d’autre.

Un vertige me saisit. Où étaient-ils ? Je regardai sous le bureau, dans les tiroirs, fouillant frénétiquement. Rien. Le sang se retira de mon visage. Les avais-je égarés ? Oubliés chez moi ? Dans le taxi ? Cette dernière pensée était un cauchemar.

« Quelque chose ne va pas, Chloé ? » La voix de Jonny, derrière moi, était maintenant sérieuse.

Je me retournai, le visage décomposé. « Les dossiers… Ils ont disparu. Je les ai laissés ici, hier soir, je le jure ! »

Le regard de Jonny se fit plus perçant. Il jeta un coup d’œil autour de nous, puis se pencha vers moi, baissant la voix. « Sopin n’est pas patiente. Et elle déteste par-dessus tout l’amateurisme. Si ces dossiers ne sont pas dans ses mains dans les cinq minutes, ta réputation ici sera entachée avant même d’avoir commencé. Le boss va l’apprendre. C’est inévitable. »

La panique m’envahit, pure et paralysante. Je sentais les regards de mes autres collègues, Pim et Thanwa, les deux autres assistants, se poser sur moi. Leurs expressions étaient neutres, mais je pouvais deviner le jugement derrière leur politesse. La nouvelle, la petite assistante qui perd les documents confidentiels du PDG dès son premier jour.

« Respire, petite », murmura Jonny, voyant sans doute ma détresse. « Retrace tes pas. Tu es sûre de les avoir laissés ici ? »

J’essayai de calmer le tremblement de mes mains, de rassembler mes esprits en déroute. La veille… J’étais partie après Jonny. J’avais rangé mon stylo, éteint la lampe… Et puis ? Un détail émergea soudain de la panique. En partant, j’avais croisé la femme de ménage, une dame d’un certain âge avec un chariot. Elle m’avait souri, et j’avais répondu par un signe de tête pressé. Avait-elle pu… ?

Sans un mot, je me précipitai vers le local de reprographie et d’archivage, une petite pièce située à l’arrière de l’open space. C’était un endroit encombré de rames de papier, d’imprimantes et de classeurs. Et là, posée sur une table basse, à côté d’une poubelle à papiers, se trouvait ma pile de dossiers.

Un immense soulagement, aussitôt suivi d’une vague de honte, me submergea. La femme de ménage, pensant qu’il s’agissait de documents à jeter ou à archiver, les avait déplacés. Je les serrai contre ma poitrine comme des enfants perdus et retrouvés.

« Je les ai ! » annonçai-je à Jonny qui m’avait suivie, la voix tremblante d’émotion.

Il ne sourit pas. Son regard était grave. « Bien. Maintenant, cours. Et prépare-toi. Sopin n’aime pas qu’on la fasse attendre. C’est ton premier vrai test. »

Je me ruai vers le bureau de Khun Sopin, situé dans l’aile des « Mammouths ». Son bureau était aussi impersonnel et ordonné que je l’imaginais. Aucune photo, aucun objet personnel. Juste un ordinateur, un téléphone, et des classeurs parfaitement alignés.

Khun Sopin elle-même était une femme dans la soixantaine, aux cheveux gris tirés en un chignon sévère et des lunettes à monture d’acier. Elle ne leva pas les yeux de son écran quand j’entrai, après avoir frappé timidement à la porte ouverte.

« Khun Sopin ? Je vous apporte les dossiers financiers pour la réunion de 10h00. Je suis désolée pour le retard. »

Elle laissa passer un long silence, pendant lequel seul le cliquetis de son clavier brisait le calme. Puis, enfin, elle tourna son regard vers moi. Ses yeux, derrière ses lunettes, étaient d’un gris aussi froid que l’acier.

« Kim, n’est-ce pas ? » Sa voix était neutre, sans inflexion. Elle prit la pile que je lui tendais et en vérifia rapidement la première page. « 9h35. La ponctualité est la politesse des rois, et la condition sine qua non de l’efficacité en finance. Vous travaillez pour M. Srisombat maintenant. Vos retards deviennent les siens. Comprenez-vous ? »

Chaque mot était un petit coup de marteau. « Oui, Khun Sopin. Je comprends parfaitement. Cela ne se reproduira plus. »

Elle hocha brièvement la tête, son regard s’attardant sur moi, analysant, jaugeant. « Bien. Vous pouvez disposer. »

Je battis en retraite, le corps raide, le cœur encore lourd de l’affront. De retour à mon bureau, je tombai sur ma chaise, vidée. Le premier défi n’avait même pas été un défi professionnel en soi, mais un piège trivial de la vie de bureau, et j’y avais presque laissé ma crédibilité.

Jonny s’approcha et déposa un nouveau gobelet de café sur mon bureau. « Alors ? »

« Elle me déteste », soupirai-je, découragée.

« Non. Elle t’a testée. Et tu as réussi. Tu as retrouvé les dossiers et tu les as apportés. Tu as tenu ton regard sous le sien. C’est ça qui compte. Maintenant, elle sait que sous ton air un peu ébouriffé, tu as du cran. » Il sourit enfin. « La prochaine fois, quand tu pars le soir, range les documents importants dans un tiroir fermé à clé. Leçon numéro un. »

Je bus une gorgée de café, la leçon amère mais nécessaire. J’avais évité le désastre, mais je sentais que la marge d’erreur était désormais réduite à zéro.

C’est alors que l’interphone de mon téléphone sonna. La ligne interne affichait « N. Srisombat ».

Une nouvelle décharge d’adrénaline me parcourut. Je pris une profonde inspiration avant de décrocher.

« Allô ? »

« Mademoiselle Kim. » Sa voix, grave et directe, ne trahissait aucune émotion. « J’ai besoin du rapport de synthèse sur le projet "Aether" pour 11h00. Il se trouve dans les archives électroniques, dossier "Projets Stratégiques". Vous le trouverez, vous en ferez une synthèse de deux pages maximum, et vous me l’apporterez. »

Le projet "Aether" ? Je n’avais aucune idée de ce dont il s’agissait. Les archives électroniques ? Je savais à peine naviguer dans le système.

« Oui, monsieur. Tout de suite », répondis-je, espérant que ma voix ne tremblait pas.

Il raccrocha sans autre formalité.

Mon premier vrai défi professionnel venait de tomber. Et il était colossal. Non seulement je devais trouver un document inconnu dans un système inconnu, mais en plus, je devais en faire une synthèse intelligente et concise pour le PDG en… je regardai l’heure… une heure et vingt minutes.

La panique menaçait de revenir, mais je la repoussai. Je n’avais pas le choix. Je devais me montrer à la hauteur.

Je me plongeai dans l’interface de l’ordinateur, cherchant désespérément le dossier "Projets Stratégiques". Les minutes s’égrenaient, rapides, impitoyables. Le système était une forêt labyrinthique de dossiers et de sous-dossiers. Après quinze longues minutes de recherche infructueuse, la sueur commençait à perler sur mon front.

Pim, l’assistante dont le bureau était face au mien, leva les yeux de son écran. Elle avait dû entendre ma conversation téléphonique.

« Projet "Aether" ? » dit-elle doucement. « C’est dans le drive partagé "Direction", sous-dossier "Innovation". Le mot de passe est "Srisombat-2023". »

Je la regardai, stupéfaite et infiniment reconnaissante. « Je… Merci, Pim. Merci beaucoup. »

Elle eut un petit sourire timide. « On s’entraide, ici. La première semaine est toujours la plus dure. »

Avec son aide, je localisai le fichier. C’était un rapport dense de cinquante pages, bourré de données techniques, de graphiques complexes et d’analyses de marché. Deux pages ? C’était mission impossible.

Je me mis au travail, lisant à toute vitesse, surlignant les points clés, essayant de comprendre l’essence du projet une plateforme de vente en réalité augmentée pour le luxe. Mon esprit tournait à plein régime, triant, priorisant. J’oubliai le temps, le bruit autour de moi, ma fatigue. Il n’y avait plus que le défi, le texte, et la nécessité absolue de réussir.

À 10h55, j’imprimai les deux pages de synthèse. Mes mains tremblaient, mais cette fois, c’était d’excitation et de concentration. C’était clair, concis, et j’espérais, pertinent.

Je me levai, prenant une profonde inspiration, et me dirigeai vers le bureau du directeur. Je frappai à la porte.

« Entrez. »

Sa voix était toujours aussi autoritaire. Je poussai la porte et le trouvai assis à son bureau, en train de signer des documents. Il ne leva pas les yeux.

« Monsieur, voici la synthèse sur le projet "Aether" », dis-je en posant les feuilles sur son bureau.

Il continua d’écrire un moment, puis posa son stylo et prit les pages. Son regard parcourut le texte, rapide, analytique. Je retenais mon souffle, attendant le verdict, le cœur battant à tout rompre.

Son visage ne trahit rien. Il lut la première page, puis la seconde. Le silence était assourdissant. Puis, il reposa les feuilles.

« Bien. » Un seul mot. Sec, mais sans critique. « C’est exactement ce dont j’avais besoin. Vous pouvez disposer. »

Le soulagement fut si intense que je faillis chanceler. « Merci, monsieur. »

Alors que je me retournais pour partir, il ajouta, sa voix un peu moins coupante.

« Mademoiselle Kim. »

Je me figeai sur place, me retournant lentement. « Oui, monsieur ? »

Il avait repris son stylo, mais son regard était levé vers moi. « La prochaine fois, essayez d’arriver à l’heure. La ponctualité est une marque de respect. Envers votre travail, et envers les autres. »

Son regard croisa le mien. Il n’y avait pas de colère, mais une attente claire, un standard à atteindre. Et, peut-être, une infime lueur de… défi ? Comme s’il voulait voir si j’étais capable de le relever.

« Oui, monsieur. Cela ne se reproduira plus », affirmai-je avec une conviction que je ressentais profondément.

Je quittai son bureau, la porte se refermant derrière moi avec un léger clic. Cette fois, je ne m’adossai pas au mur. Je marchai droit jusqu’à mon bureau, la tête haute. La rencontre avec Khun Sopin, la course contre la montre pour la synthèse, la remarque sur ma ponctualité… Ça n’avait pas été parfait. Loin de là. Mais j’avais survécu. J’avais relevé le défi.

Je m’assis, prenant une longue inspiration. La peur du matin s’était dissipée, remplacée par une détermination froide. Il allait me falloir être plus forte, plus rapide, plus intelligente. Je devais maîtriser cet environnement, ses règles, ses pièges.

Je levai les yeux vers la fenêtre, vers la ville grouillante d’ambition. Mon premier défi professionnel était passé. Il m’avait mise en échec, puis je l’avais affronté. Et j’avais gagné. Pas une victoire éclatante, mais une victoire néanmoins.

Je souris intérieurement. D’accord, Nathakrit Srisombat. Vous voulez voir de quoi je suis capable ? Je branchai mon ordinateur, prête pour le prochain round. L’aventure, décidément, ne faisait que commencer.

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