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Chapitre 57 – Le Baron

Penulis: Déesse
last update Terakhir Diperbarui: 2025-05-24 03:12:51

Elena

L’Italie ne m’a jamais manqué.

Elle a l’odeur de l’enfance détruite.

De l’huile sur le pavé. De l’encens pourri dans les églises.

Et maintenant, elle a le goût de la vengeance.

Les rues de Naples me griffent la mémoire.

Tout est trop chaud. Trop bruyant. Trop vivant pour ce que j’ai à faire ici.

Mais je suis prête.

Je suis l’ombre revenue à la lumière.

Et la lumière, aujourd’hui, va brûler.

Dante

On remonte la piste depuis des semaines.

D’abord les noms. Puis les lieux. Les comptes offshores. Les faux passeports.

Gabriel Moretti.

Un baron, oui. Mais pas du genre noble.

Du genre à acheter le silence avec des liasses, des menaces et des cercueils.

Un homme dont on ne prononce pas le nom à voix haute.

Un homme qui possède tout, sauf ce qu’on vient lui prendre.

Elena

Il vit dans une villa fortifiée au sommet d’une colline.

Vue sur la baie. Odeur d’oliviers. Apparences trompeuses.

Portails en fer forgé, jardins géométriques, soldats déguisés en domestiques.

La beauté comme camouflage
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  • À l'ombre du parrain    Chapitre 57 – Le Baron

    ElenaL’Italie ne m’a jamais manqué.Elle a l’odeur de l’enfance détruite.De l’huile sur le pavé. De l’encens pourri dans les églises.Et maintenant, elle a le goût de la vengeance.Les rues de Naples me griffent la mémoire.Tout est trop chaud. Trop bruyant. Trop vivant pour ce que j’ai à faire ici.Mais je suis prête.Je suis l’ombre revenue à la lumière.Et la lumière, aujourd’hui, va brûler.DanteOn remonte la piste depuis des semaines.D’abord les noms. Puis les lieux. Les comptes offshores. Les faux passeports.Gabriel Moretti.Un baron, oui. Mais pas du genre noble.Du genre à acheter le silence avec des liasses, des menaces et des cercueils.Un homme dont on ne prononce pas le nom à voix haute.Un homme qui possède tout, sauf ce qu’on vient lui prendre.ElenaIl vit dans une villa fortifiée au sommet d’une colline.Vue sur la baie. Odeur d’oliviers. Apparences trompeuses.Portails en fer forgé, jardins géométriques, soldats déguisés en domestiques.La beauté comme camouflage

  • À l'ombre du parrain    Chapitre 56 – Les Mains Sales

    ElenaBarcelone pue le luxe frelaté.Les rues étroites crachent leurs souvenirs.Les façades colorées mentent. Derrière les murs, c’est la même crasse qu’ailleurs.Juste mieux dissimulée.C’est un décor de carte postale pour des crimes sans visages.Sofia Rojas habite au sommet d’un immeuble en verre.Une tour prétentieuse avec des portiers muets, des codes biométriques, des ascenseurs privés tapissés de cuir blanc.Elle vit dans une cage dorée, bâtie pour ceux qui croient que l’argent blanchit tout.Je les connais, ces tours.J’en ai vu d’autres.On y enferme les monstres en leur offrant la vue.Et parfois, un majordome pour les border.DanteJe la regarde se transformer.Elle ne marche plus.Elle plane.Froide. Inaltérable.Elena, c’est un scalpel dans une vitrine.Belle. Tranchante. Silencieuse.Ses gestes sont millimétrés. Sa colère, contenue.Elle a le regard d’une survivante à qui on a promis une dernière bataille.Et elle la veut.Pas pour se venger.Pour purger. Pour clore.Po

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    DanteOn roule encore.Toujours vers l’Est.Les villes se succèdent comme des cicatrices mal refermées, des coulées de béton fissuré rongées par les lampadaires blêmes. Les enseignes clignotent, indifférentes à notre passage. Chaque panneau, chaque carrefour nous rapproche de ce qu’on ne pourra plus reculer.Elena ne parle pas.Mais je la sens.Chaque kilomètre abattu alimente sa fièvre. Elle bout. Une tension sourde monte en elle, méthodique, précise, comme une lame lente qui cherche sa cible sans jamais trembler. Son silence est plus chargé que n’importe quel cri.Quand je m’arrête devant cette maison, j’ai un haut-le-cœur.Trop sage. Trop blanche.Des géraniums rouges sur les rebords, un vélo d’enfant abandonné contre le mur comme une offrande naïve.Un monde propret, en carton.Une mise en scène.Je coupe le moteur.Elena— C’est lui. Il vit là. Sous un autre nom. Nouvelle femme. Nouveau gosse.Dante— Tu veux les épargner ?Elle ne me répond pas tout de suite.Son regard fixe la

  • À l'ombre du parrain    Chapitre 54 – Le Livre des Noms

    DanteLe vent cogne contre la carrosserie.Une tempête sans pluie. Juste de l’électricité dans l’air, comme une menace suspendue.Le genre de nuit où le monde retient son souffle. Où même les ombres hésitent à respirer.Je roule sans parler. Les pneus tracent leur route sur l’asphalte trempé, une litanie de frottements sourds et réguliers.Les phares ouvrent un tunnel pâle dans l’obscurité, un couloir aveugle vers ce qu’on ne peut plus éviter.À côté de moi, Elena est immobile.Pas une parole. Pas un mouvement.Mais elle vibre.Comme une corde tendue au bord de la rupture.Ses yeux sont fixés devant, mais elle ne regarde pas la route.Elle regarde ailleurs.Dans le passé.Dans un souvenir qui colle à la peau, qui infecte encore chaque battement de cœur.Elle murmure un nom. Presque sans voix. Comme une blessure qui ne guérit pas.Elena— Arrête-toi ici.DanteJe pile.La voiture glisse un peu. Le moteur tousse, proteste.Elle sort avant même que je coupe le contact.On est dans une im

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    DanteLe matin ne s’est pas levé.Je l’ai forcé à s’agenouiller.Le soleil peut bien crever à l’horizon, je ne vois plus que ses blessures.Et cette fureur, immense, silencieuse, qui n’a plus de cage.Je suis assis sur le bord du lit, le dos voûté sous le poids de ce qui s’en vient.Elena est blottie contre moi. Son corps s’est réfugié dans le mien sans le vouloir, par réflexe, par instinct. Mais son âme, elle, est ailleurs.Je le sens à la tension de ses muscles, à ce souffle qui ne se relâche jamais entièrement.Comme si le sommeil n’était plus qu’un mirage qu’elle feint de toucher.Je la garde contre moi. Parce que c’est tout ce que je peux faire pour l’instant.La retenir.La contenir.L’empêcher d’exploser.Je pense à ceux qui lui ont fait ça. À ceux qui ont pensé qu’elle plierait.À ceux qui l’ont regardée se débattre sans lever un doigt.Ils ont fait une erreur. Une seule.Ils ont oublié qu’elle m’appartient.Et moi, je ne pardonne pas.Je l’ai protégée autant que j’ai pu. Mais

  • À l'ombre du parrain    Chapitre 52 – L'incendie sous la peau

    ElenaJe ne savais pas qu’on pouvait survivre à ça.À l’attente. Au silence. À la morsure du temps qui se tord autour de tes poignets comme des chaînes invisibles.Ils m’ont arrachée à lui. Brutalement. Comme on arrache un cœur d’une poitrine encore vivante. Ils ont cru que me séparer de lui suffirait à me briser. Que son absence creuserait un vide si profond qu’il m’engloutirait. Mais on ne détruit pas une femme qui a aimé un homme comme Dante.On la retient. On la frappe. On la mutile à l’intérieur. Mais on ne l’éteint pas.J’ai compté les heures. Les coups. Les regards qui me disséquaient. Les menaces, crachées comme du poison. Le goût du sang dans ma bouche. Le froid qui s’infiltrait jusque dans mes os.J’ai encaissé. Pas pour moi. Pour lui.Parce que je savais. Je le connaissais.Je savais qu’il viendrait. Qu’il traverserait l’enfer pour me retrouver. Qu’il brûlerait les murs, les hommes, le ciel s’il le fallait. Et je savais aussi que, quand il arriverait, il ne parlerait pas.D

  • À l'ombre du parrain    Chapitre 51 – L’homme qui marche dans les flammes

    DanteJe sens encore son parfum sur ma peau.Fugace. Insupportablement doux. Une note de miel, de nerfs à vif, de lumière volée. Chaque inspiration me déchire la poitrine. Chaque battement de cœur me rappelle qu’elle n’est pas là. Qu’ils l’ont prise. Qu’elle a disparu sans un mot, sans un cri. Et que moi… je suis resté.Pas pour longtemps.Je suis silence.Je suis tempête.Et je suis en train de les traquer.La ville s’ouvre devant moi comme un corps que je vais éventrer. Quartier après quartier. Ruelle après ruelle. Il n’y a pas de limites. Pas de règles. Plus maintenant. Je ne cherche pas des réponses. Je cherche des coupables. Des têtes à faire tomber. Des noms à rayer un par un. Des bouches à faire parler.Je ne pense plus. Je calcule.Je ne pleure pas. Je tue.La nuit est mon alliée. Elle me couvre, m’enveloppe, m’efface. Le feu dans mes veines éclaire chacun de mes gestes. Chaque pas me rapproche d’eux. Chaque seconde sans elle est une agonie. Les murs transpirent la peur. Les t

  • À l'ombre du parrain    Chapitre 50 – Ce qu’ils croient briser

    ElenaJ’ai mal.Pas cette douleur vive et brutale qui fait hurler. Non. Une douleur sourde, rampante. Celle qui s’infiltre entre les côtes, qui pulse dans les tempes, qui engourdit les bras et brouille la pensée. Une douleur qui s’installe, familière, presque intime. Comme si mon corps reconnaissait cette souffrance. Comme si elle avait toujours été là, tapie sous la surface, attendant son heure.Je suis allongée sur un matelas rêche, posé à même le sol d’une pièce sans fenêtres. Le plafond est bas. Les murs en béton brut suintent l’humidité. Une lumière blafarde pend du plafond, vacillante, comme si elle hésitait à rester allumée ou s’éteindre définitivement. Elle grésille par intermittence. Chaque clignement éclaire un peu plus l’horreur tranquille de cet endroit.Il fait froid.Pas seulement physiquement. Un froid plus profond, plus insidieux. Celui qui vient du regard des hommes qui m’ont amenée ici. Celui qui plane dans l’air, dans les silences, dans le métal des chaînes qu’ils o

  • À l'ombre du parrain    Chapitre 49 – L’éclat d’une disparition

    DanteJe me réveille en sursaut.Le silence est trop lourd. L’obscurité trop calme. L’air semble figé, presque étranger. Mon corps me signale aussitôt qu’il manque quelque chose. Quelqu’un.Je tends la main. Le lit est vide.Ses draps sont encore tièdes, froissés comme si elle venait de s’en extraire. Mais elle n’est plus là. L’absence me frappe en pleine poitrine. Elle est brutale, glacée. Comme une lame invisible qu’on enfonce lentement entre mes côtes.Je me redresse d’un bond, le cœur déjà cabré.« Ella ? »Ma voix est rauque, endormie, mais déjà tremblante. J’appelle encore. Plus fort. Comme si la forcer à m’entendre allait suffire à la faire apparaître.« Ella ! »Aucune réponse.Je traverse l’appartement à grandes enjambées. Chaque pièce me renvoie son vide comme une gifle. Le salon est désert. La salle de bain silencieuse. La cuisine, muette, immobile. Je pousse la porte du placard, du débarras. Je fais le tour deux fois, trois fois, jusqu’à ce que l’absurdité devienne certitu

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