Semua Bab Une Fausse Mariée : Bab 31 - Bab 40

Deux ans s’étaient écoulés depuis ce jour où Ismène avait quitté le palais, ce jour où elle avait été arrachée à son ancien monde pour se retrouver dans ce village perdu, loin de tout ce qu’elle avait connu. Le temps avait agi comme un baume, guérissant lentement les blessures de son âme et apaisant la douleur de son corps. Elle avait appris à accepter sa nouvelle vie, à se reconstruire pièce par pièce. Le regard des autres, au début empli de curiosité, s’était adouci et était devenu respectueux. Elle n’était plus simplement une étrangère, une veuve enceinte abandonnée ; elle était Ismène, une femme forte, une mère qui élevait son fils avec dignité.Kalem, son fils, avait grandi en un garçon vif et curieux, avec les yeux brillants d’intelligence. Il avait les traits de son père, mais son sourire et son esprit appartenaient à Ismène. Elle l’élevait dans la simplicité de la vie rurale, mais elle lui donnait tout l’amour et l'attention qu’elle n’avait pas pu recevoir. Il était tout pour

Deux jours.C’est le temps qu’elle passa dans l’obscurité froide de son cachot, son corps et son esprit fatigués, rongés par l’angoisse.Deux jours à se demander quel sort l’attendait.Puis enfin, la porte s’ouvrit.Des gardes l’attrapèrent sans ménagement. Elle n’eut même pas le temps de se recoiffer ou d’arranger sa tunique froissée avant qu’on ne la traîne hors de la prison.Le couloir était silencieux. L’odeur du bois brûlé et de l’encens emplissait l’air.Le jugement.On la fit avancer à travers les couloirs jusqu’à une grande salle où l’attendait son destin.Naïla était déjà là.Assise sur un tapis de velours, les poignets entravés, elle affichait un air froid et digne. Ses cheveux parfaitement tressés contrastaient avec l’éclat fiévreux de son regard.Ismène sentit un frisson lui parcourir l’échine.Naïla n’avait rien perdu de sa superbe, même face à l’humiliation.Elles étaient là, toutes les deux, face aux figures les plus puissantes du royaume.Les hauts dignitaires.Les sag

Et toi ? demanda-t-elle d’une voix tremblante, mais teintée de provocation. Tu penses que tu as gagné ? Que tu vas te débarrasser de moi et oublier tout ça ?Kael ne répondit pas immédiatement. Il l’observa avec une froideur implacable avant de dire :Il n’y a rien à oublier. Seulement à réparer.Un rire amer s’échappa des lèvres de Naïla.Réparer… Tu crois que cette catin peut réparer ce que j’ai brisé ?Ses yeux se posèrent sur Ismène, qui restait silencieuse, le regard baissé.Elle n’est qu’une ombre. Une erreur que tu as prise pour moi cette nuit-là.Kael s’approcha lentement d’elle, son regard toujours aussi dur.Alors pourquoi as-tu si peur d’elle ?Naïla s’immobilisa.Je n’ai pas peur d’elle.Si.Un silence pesant s’installa entre eux. Puis, d’un geste sec, Kael fit signe aux gardes.Emmenez-la.Naïla, les poings serrés, ne protesta pas. Mais au moment où elle franchit le seuil de la porte, elle se tourna une dernière fois vers Ismène.Tu ne pourras jamais être moi.Puis elle d

Sa voix était un ordre.Ismène inspira profondément.J’avais peur.Kael éclata d’un rire amer.Peur de moi ? Ou peur de la vérité ?Les deux. Avoua-t-elle à demi-mot.Kael tourna la tête vers elle, ses yeux perçants scrutant son profil.Et pourtant, tu es là aujourd’hui.Ismène sentit sa gorge se serrer.Parce que je n’ai plus le choix.Le silence retomba entre eux, seulement brisé par le bruit des sabots sur la terre battue.Après des heures de chevauchée, ils atteignirent enfin la rivière de Bakari. L’eau scintillait sous le soleil, et un vent léger faisait danser les feuilles des baobabs alentour.Kael descendit de cheval le premier, puis tendit une main vers Ismène.Elle hésita avant de la saisir.Mais lorsqu’elle posa pied à terre, il ne lâcha pas sa main immédiatement.Ismène…Elle leva les yeux vers lui, troublée par le ton de sa voix.Si tu avais eu le choix… serais-tu quand même partie ?Le cœur d’Ismène se serra.Elle aurait voulu répondre « non ».Mais elle savait que ce se

Un silence. Puis Oumou soupira et baissa d’un ton.Beaucoup disent que tu as trahi quelqu’un d’important. Que si les gardes sont venus te chercher, c’est parce que tu as fait quelque chose… de grave. Elle hésita encore, puis ajouta : Mariama ne voulait pas attirer l’attention sur l’enfant. Alors elle est partie.Le choc la frappa de plein fouet.Kael s’était approché, écoutant en silence. À présent, il s’adressa à Oumou, sa voix calme mais tranchante.Sait-on où elle a été vue pour la dernière fois ?Oumou secoua la tête.Personne ne sait vraiment. Certains disent qu’elle a été vue sur la route de Gadiaga, mais ce sont juste des rumeurs…Ismène sentit ses jambes faiblir. Mariama et Kalem… partis. Disparus. Parce qu’ici, on les croyait en danger.Elle posa une main sur son ventre noué, cherchant son souffle.Kael, lui, se redressa et fixa l’horizon.Alors on va suivre ces rumeurs, dit-il simplement.Il se tourna vers Ismène, son regard perçant le sien.On va les retrouver.Elle hocha l