Semua Bab Là où tout s'effondre : Bab 61 - Bab 70

NATHANLe silence résonne comme une gifle.Léa s’est à peine changée. Sa robe, encore froissée par la soirée, épouse son corps comme une seconde peau, mais ce n’est pas ça que je vois. Ce sont ses yeux. Fuyants. Son corps, tendu. Sa respiration, contenue.Elle est à quelques pas de moi, assise au bord du lit, les bras croisés, les jambes serrées, comme pour se protéger de quelque chose.Et moi, je suis debout.Raide.Prêt à imploser.Parce que je l’ai vue.Je l’ai vue rire.Je l’ai vue vaciller sous le regard d’un autre.Et pire que tout… je l’ai vue hésiter.Un seul pas de plus, et elle n’était plus à moi.Mon cœur cogne, sourd et brutal. La colère monte, mais en dessous, c’est la peur qui hurle. Celle qu’on n’avoue jamais.— Dis-moi la vérité, souffle ma voix, rauque, fêlée. Tu veux m’abandonner, toi aussi ?Elle relève lentement les yeux vers moi. Son regard est dur, mais je vois la faille. Juste là, au fond de ses pupilles. Une émotion qu’elle tente de maîtriser.— Qu’est-ce que t

NATHANJe suis resté là.Assis sur ce lit, les coudes sur les genoux, le visage entre les mains.Et maintenant, la nuit est tombée pour de bon.Les ombres s’allongent sur les murs, mais c’est à l’intérieur de moi qu’elles sont les plus épaisses.Je n’ai pas bougé depuis qu’elle est partie.Je n’ai pas cherché à la rattraper.Je n’ai pas su. Je n’ai pas pu. J’étais trop… vidé. Trop secoué. Trop lâche.Et maintenant, je me déteste.Je fixe la porte. Fermée. Immuable. Faut-il qu’elle l’ouvre pour que je respire à nouveau ? Faut-il qu’elle soit là pour que je me sente encore vivant ?Putain, Léa…Qu’est-ce que j’ai fait ?Je me lève brusquement. Je tourne en rond. Je me prends la tête entre les mains. Mon corps entier vibre de tension. J’ai l’impression que mon crâne va exploser.Je repasse la scène encore et encore.Mes mots.Ses larmes.Ses silences.Ce recul qu’elle a pris. Ce dernier regard. Ce non qu’elle n’a pas crié, mais qu’elle a déposé, calme, comme un adieu en sursis.Et mon cœ

NATHANLe silence s’installe entre nous, lourd, presque palpable, comme une épaisse couverture qui étouffe chaque mot, chaque souffle. Il y a cette attente suspendue, ce vide chargé de non-dits, où ni elle ni moi ne savons par où commencer. Je sens son regard posé sur moi, insistant, mais elle reste immobile. Son corps est là, tangible, mais son esprit semble enfermé dans une pièce que je ne peux ni ouvrir ni franchir.Je m’assois lentement dans le fauteuil en face d’elle, comme si ce geste pouvait me donner un peu de stabilité. Mes mains reposent sur mes cuisses, mes doigts s’entrelacent, nerveux. Je cherche mes mots, mais ils restent coincés au fond de ma gorge, comme une boule d’émotions trop grosse pour passer. Chaque pensée s’embrouille, tourbillonne, et je lutte pour garder un semblant de calme.L’air est lourd, chargé d’une tension presque électrique. La lumière tamisée du salon dessine des ombres sur ses traits fatigués, et je remarque pour la première fois à quel point elle s

NATHANJe dors pas.Pas vraiment.Léa est collée à moi, sa respiration calme qui monte et qui descend contre ma poitrine. Ses doigts me serrent encore un peu trop fort, comme si elle avait peur que je me barre pendant la nuit.Et moi, je fixe le plafond.Enfin non.Je ressens. Tout.Le poids de la nuit.Et de ce qu’on vient de vivre. Ou de retrouver, je sais pas.J’aimerais croire que c’est bon, que ça y est, que c’est réparé. Mais je sais que ça marche pas comme ça. Le silence, ça soigne rien. Et les baisers, c’est beau, mais ça recolle pas les morceaux, pas tout seuls.Et pourtant… y avait un truc, ce soir. Dans ses yeux. Dans sa façon de se donner. Plus de masque. Plus de barrière. Juste elle. Vraie. Fragile. Usée, comme moi.Putain, je l’aime.Je passe une main dans ses cheveux, j’effleure doucement ses boucles. Elle bouge pas. Mais je sens qu’elle dort pas non plus. Je le sens dans la tension de son dos. Dans les battements de son cœur. On se connaît trop pour faire semblant.— T

LÉALe soleil est déjà plus haut quand je sors sur le balcon.Le béton est encore tiède sous mes pieds nus. La ville respire au ralenti. Une rumeur tranquille, faite de scooters, de volets qui claquent et de gamins qui crient un peu trop tôt.Je m’appuie contre la rambarde. Un mug entre les mains. Le café est tiède, mais je le garde contre moi comme un talisman.Derrière moi, l’appartement est vivant. Il y a les bruits de la vaisselle qu’on empile à l’évier, un air de musique qui s’échappe du salon, et la silhouette de Nathan qui bouge sans que je le voie.C’est simple.C’est calme.Et je crois que j’avais oublié comment c’était, le calme.Je ferme les yeux un instant.Pas de message qui sonne.Pas de passé qui cogne à la porte.Pas de plan de fuite mental au cas où tout s’écroulerait.Juste… maintenant.— Tu comptes t’envoler ou je peux encore t’attraper ?Sa voix me tire un sourire. Elle est grave, douce. Éraflée encore du matin.— Tu es déjà là, non ? je réponds sans me retourner.