All Chapters of Le parfum de l’omega : Chapter 111 - Chapter 120

Son nom, hurlé dans la nuit. Déformé. Suppliant. Elle sursauta. Elle avança lentement vers la rambarde du balcon… et son cœur se serra d’un seul coup. Là, debout devant le portail de verre, sous les reflets blafards des lampadaires de l’entrée, se tenait Nigel. Mais ce n’était plus l’alpha orgueilleux, arrogant et dur qu’elle avait connu. Ce n’était plus l’homme qui la regardait avec mépris et distance. Non. C’était une version effondrée de lui-même. Il tenait un vieux bâton en bois comme appui, son autre main plaquée contre le portail. Ses épaules étaient affaissées, sa silhouette amaigrie, ses joues creuses comme celles d’un mourant. Son regard levé vers la maison brillait d’une fièvre étrange, ses yeux entourés de lourdes cernes sombres. Il avait l’air… vieux. Brisé. Perdu. — Ryse !!! cria-t-il à nouveau en tapant faiblement le poing contre le verre. Je t’en supplie… ouvre-moi… À ses côtés, Charles se tenait là, inquiet, une main posée sur l’épaule de son ami pour l

Le silence de la pièce était oppressant, presque vivant. Nigel fixait le plafond, ses yeux brûlants de fatigue et de chagrin. Il sentait encore son parfum dans l’air, cette fragrance douce et envoûtante qui, autrefois, l’apaisait sans qu’il sache pourquoi… et qu’aujourd’hui, il comprenait si bien. Il ferma les yeux. Chaque battement de son cœur était une gifle. Chaque respiration un rappel brutal qu’il avait tout gâché. Ryse. La vraie. Pas l’ombre qu’il avait rejetée il y a cinq ans, pas l’oméga soumise qu’il croyait dominer, mais cette femme… forte, distante, insaisissable. Cette femme qui l’avait marqué à jamais sans même le vouloir. Et elle ne lui appartenait plus. Un grognement de douleur lui échappa lorsqu’il essaya de se lever. Son corps, aussi meurtri que son esprit, lui refusait tout effort. Pourtant, il rassembla ses forces, s’assit lentement sur le bord du lit, ses pieds touchant le sol froid. Il se pencha, prit sa tête entre ses mains. Et il pleura. Des

Éloïse serra les dents. Une larme de rage lui monta aux yeux. — Non ! Il m’aime ! Il était avec moi ! Il a vécu avec moi, il a dormi à mes côtés ! Il a élevé cet enfant avec moi ! — Un enfant qui n’est même pas le tien, répliqua Léonie froidement. Tu n’as rien fait d’autre que t’approprier ce qui ne t’appartenait pas. — J’ai tout fait pour lui ! hurla Éloïse, hors d’elle. Je l’ai soutenu quand il allait mal, je l’ai soigné, je me suis pliée en quatre ! Et elle, elle revient d’entre les morts et il lui court après comme un chien battu ! — Parce qu’il l’a marquée, Éloïse. Parce qu’il l’aimait. Parce qu’il l’a trahie, humiliée, et que malgré tout… c’est d’elle qu’il a besoin. Ce lien ne se brise pas. Éloïse chancela. Son regard se troubla un instant, puis elle recula d’un pas, secouée par la vérité. Mais elle n’était pas prête à abandonner. — Il me regardait comme une reine, Léonie ! Je ne vais pas rester là à regarder cette… cette Ryse me prendre ce qui est à moi ! — Ce n’

Nigel se tenait devant la porte du bureau depuis plusieurs minutes. Dès l’instant où il avait entendu la voix grave d’Edwin, il s’était instinctivement arrêté, ses poings serrés, son cœur battant avec rage et peur. Il n’aurait pas dû écouter. Mais il ne pouvait pas s’en empêcher. Il avait besoin de savoir. Besoin d’entendre ce que Ryse disait à cet homme qui, visiblement, avait ce qu’il n’avait jamais su offrir : de la stabilité, de la douceur, de la constance.Et puis, il l’avait entendue.« Je suis une oméga encore marquée. »Ces mots l’avaient glacé. Mais ce n’était pas une peur mauvaise. C’était un choc d’espoir. Elle était encore marquée. Par lui. Par leur lien. Et malgré tout ce qu’elle prétendait, malgré toute sa haine, elle n’avait jamais pu vraiment se détacher de lui.Quand elle avait repoussé Edwin, quand elle avait dit qu’elle ne pouvait pas supporter un autre alpha que le sien, son cœur s’était enflammé. Il avait fermé les yeux, les lèvres tremblantes. Elle l’aimait encor

Ryse sentit son cœur se serrer. C’était trop. Trop de tendresse d’un coup après des années de violence. Trop de chaleur là où il n’y avait eu que froid. Elle se leva, lentement, et se couvrit de son peignoir. — Tu devrais partir, dit-elle doucement. Avant que je ne recommence à t’aimer. Nigel voulut protester. Mais elle lui lança un regard ferme, presque triste. —Laisse-moi respirer. Il hocha la tête. — Tu veux que je m’en aille pour toujours ? — Je veux… du temps. Pour savoir si mon cœur peut encore te supporter. Nigel se leva, sans mot. Il s’habilla lentement, en silence. Et avant de franchir la porte, il la regarda encore une fois. — J’attendrai. Même si c’est toute une vie. Ryse ne répondit pas. Elle resta seule, dans la chambre, un bras autour de son ventre. Et pour la première fois depuis longtemps, elle se permit un sourire. Infime. Brisé. Mais vrai. Lorsque Nigel poussa le portail de la maison familiale, le soleil était déjà haut dans le ciel. U