All Chapters of Le parfum de l’omega : Chapter 121 - Chapter 130

Alice la fixa longuement, puis se leva pour l’aider à choisir une tenue. — Viens, on va te préparer. Tu vas y aller belle, digne, forte… enceinte aussi. Ryse sourit. Un vrai sourire, doux et confiant. Pour la première fois depuis longtemps, elle n’avait pas peur de ce que l’avenir lui réservait. Ce soir, elle allait dîner avec Nigel, chez Léonie. Ce soir, une page allait peut-être se tourner ou s’écrire. Ryse tenait la main de Rygel alors qu’ils remontaient doucement l’escalier menant aux chambres d’amis. Le petit garçon, repu et joyeux, babillait des histoires sans fin. Léonie les observait du pied des marches, le regard tendre, presque inquiet. Elle attendit que Ryse revienne seule, une fois Rygel endormi. La jeune femme redescendit, silencieuse, le visage apaisé par la douceur d’un moment avec son fils, mais le cœur toujours tendu. Léonie l’attendait dans le salon, une tasse de thé fumante à la main. — Viens t’asseoir un instant, Ryse, murmura-t-elle. Juste un moment.

La soirée touchait doucement à sa fin dans la grande demeure des Harris. Le dîner s’était bien déroulé, dans une ambiance paisible et presque irréelle tant la vie de Ryse semblait enfin se stabiliser. Elle avait ri, elle s’était sentie légère, entourée de ceux qu’elle aimait. Nigel ne la quittait pas des yeux. Depuis qu’elle lui avait dit qu’elle réfléchirait à sa demande, il était patient, présent, tendre. Elle n’était plus la petite oméga brisée d’autrefois, mais une femme forte, aimée, convoitée. Et pourtant, une ombre planait sans qu’elle ne s’en doute encore.Rygel, lui, s’amusait dans le jardin, sous la surveillance de la gouvernante et d’un garde. Il aimait courir sous les lampes allumées, attraper les lucioles, faire semblant de les enfermer dans un bocal imaginaire. Son rire cristallin s’élevait, doux et innocent, ignorant la tempête qui s’approchait.Dans une voiture garée non loin, cachée derrière une haie, une silhouette observait la scène avec intensité. Éloïse. Ses trait

Elle ne le lut pas, mais elle savait d’instinct d’où il venait. De Nigel. Ou de Ryse. Ou même de Leonie.Ils avaient remarqué la disparition. Ils la cherchaient déjà. Ils avaient sûrement déjà appelé la police. Ils étaient peut-être même en train de suivre la voiture, là, maintenant.Et au milieu de tout ça, il y avait Rygel. Le petit garçon qu’elle avait, un jour, considéré comme son fils.Le même petit garçon qui sanglotait maintenant dans l’obscurité de la voiture, serrant son sac contre lui comme une bouée au milieu d’un cauchemar.— Maman va venir… elle va venir me chercher… je le sais…Ses mots résonnaient en boucle, comme une prière. Et Éloïse se sentit sombrer.Pendant ce temps, chez Leonie, c’était le chaos. La maison était pleine de cris, de mouvements précipités, de téléphones qui sonnaient sans cesse. Nigel avait sorti sa voiture et préparait une équipe pour passer au peigne fin tous les axes de sortie du quartier. Ryse, les jambes flageolantes, s’était effondrée dans le s

Il y eut un silence. Un long silence. Rygel tremblait dans les bras de la femme, ses sanglots à peine audibles. Ryse avança d’un pas.— Éloïse… donne-moi mon fils. Tu peux me faire du mal, si tu veux. Me haïr jusqu’à la fin de tes jours. Mais ne le mêle pas à ça. Laisse-le partir.Le regard d’Éloïse s’embua. Elle regarda l’enfant, puis Ryse. Un éclair de conscience traversa ses yeux, mais aussitôt balayé par la folie de la douleur.— Non. Si je ne peux pas l’avoir… alors personne ne l’aura.Dans un mouvement brusque, elle repoussa Rygel au sol. Le petit tomba sur les genoux, hurlant. Éloïse s’élança comme une furie, les yeux fous, les bras levés, brandissant le couteau avec la rage d’une femme blessée jusqu’à l’âme.Ryse n’eut qu’une fraction de seconde pour réagir. Elle se jeta sur le côté, évitant de justesse la lame qui frôla sa joue, lui entaillant légèrement la peau. La douleur fut vive, mais elle l’ignora. Tout ce qui comptait, c’était de rester debout, de ne pas se laisser a

Elle baissa la tête. Une larme glissa le long de sa joue.— Je n’ai pas su m’arrêter. Je me suis laissée dévorer par la peur de te perdre. Par la honte… Tu m’as préférée parce qu’elle n’était pas disponible. Et quand elle est revenue… j’ai su. J’ai toujours su.Nigel hocha lentement la tête.— Et moi, je n’ai rien fait pour t’aider. Je n’ai rien fait pour te rassurer. Je t’ai laissé t’enfoncer. Et je ne t’ai même pas donné le respect de la vérité.Un silence.Puis Éloïse murmura :— Est-ce que tu l’aimes ? Ryse ?— Je l’aime plus que tout. Je crois que je l’ai toujours aimée. Mais… je ne t’en parle pas pour te faire du mal. Je te le dis parce que tu dois savoir que je suis enfin prêt à être honnête. Même si c’est trop tard.Elle releva les yeux vers lui. Il y avait une fatigue dans son regard, mais aussi une étrange paix.— Tu vas être père, encore une fois, dit-elle. Tu crois que tu feras mieux cette fois-ci ?— Je ne sais pas, répondit-il avec sincérité. Mais je vais essayer. Avec t