All Chapters of Fracture: Chapter 91 - Chapter 100

« Je peux t'emprunter ça ? » je demande en désignant l'ordinateur portable, comme si de rien n'était.« Non. » il balance du tac au tac.« Pourquoi pas ? » je fais la moue.« Parce que très peu de gens ont le droit d'accéder au monde humain. C'est trop risqué. Tu veux faire quoi avec ? »« J'adorerais parler avec mes potes, mais bon, je sais que c'est pas possible pour l'instant. Ce dont j'ai vraiment besoin, c'est de musique. La musique ici est pas mal, mais c'est pas la mienne. J'ai passé des heures à créer des playlists parfaites pour chaque humeur. Si je pouvais juste les télécharger sur mon téléphone, je serais mille fois plus heureuse ici, » je supplie presque, et franchement, j'ai pas honte de dire que s'il me demandait de me mettre à genoux pour ça, je le ferais. J'ai besoin de ma musique.« Tu devrais entendre sa playlist sexy, » rigole Luke. « Ce genre de musique, on n'en entendra jamais ici. »« Moi je veux l'entendre ! » lance Théo, tout excité.« Si je l'avais, je serais t

Luke me serre fort contre lui pendant que la nausée me submerge. Je me concentre sur ma respiration, j'attends que ça passe.« Vous n'avez rien à faire ici. Partez tout de suite ou j'appelle la police, » lance une voix féminine, surprise et sévère.« On est censés être ici. On est vos amis, on est venus pour vous aider, » répond calmement la voix suave de M. Collins, chaque mot imprégné de sa magie persuasive. « Mais n'en parlez à personne, sinon vous perdrez votre travail. On ne va pas rester longtemps, et on reviendra plus tard. Et vous nous laisserez entrer. »« Bien sûr. Je vous attendrai, » répond la femme, soudain détendue.Je respire encore une fois profondément et ouvre les yeux quand je sens l'odeur familière des livres. Axel s'accroche à une étagère, visiblement au bord de l'évanouissement, et Mason soutient un Théo livide. La bibliothécaire, une femme d'une cinquantaine d'années avec une pile de livres dans les bras, nous sourit comme si elle nous connaissait.« Tout le mond

Je fouille ma mémoire à la recherche de la chanson parfaite, celle qui me permettra de me démarquer au milieu de cette foule en mouvement. Il me faut quelque chose de suffisamment inattendu pour dérouter les autres, une musique sur laquelle la plupart des clubbers ne sauront pas danser – les forçant à se balancer mollement, à ralentir, voire à quitter la piste pour aller se poser ou prendre un verre. Il me faut de l'espace, pour mes mouvements au sol, pour que Côme me voie.Et je sais exactement quelle chanson choisir. Il y a cette chorégraphie, ce solo que j'avais juré de ne plus jamais refaire. Une création née d'une collaboration entre Côme et moi. Une époque remplie de créativité, d'espoir, de rires… et de désir. Jusqu'à ce que tout s'écroule, la veille de notre performance, quand j'ai découvert sa trahison.Toutes ces émotions, cette douleur à l'époque, me semblent maintenant bien lointaines. Ce qui compte vraiment aujourd'hui, c'est la présence de ces hommes incroyables qui sont

Je m'accroupis et prends le poignet de Côme, appliquant une pression à l'endroit que la bibliothécaire nous avait montré. Quelques secondes plus tard, il reprend ses esprits.« Maintiens la pression encore une minute, » je lui dis. Il remplace mes doigts par les siens pendant que je me tourne vers Manon pour faire la même chose. Elle retire violemment sa main avec une grimace et je hausse les épaules.« Comme tu veux, je voulais juste t'aider à te sentir mieux. »Côme se tourne vers elle et lui montre comment faire. Elle s'assied bientôt, l'air bien plus en forme. Ses yeux parcourent la pièce avant de se poser sur moi.« Qu'est-ce qui vient de se passer, bordel ? » demande-t-elle.« On s'est téléportés. C'est horrible, » répond Théo, attirant son attention. Elle le fixe avec méfiance… avant d'éclater de rire.« Je sais, c'est dur à croire. J'ai eu la même réaction, » je lui dis en souriant.« Tu sais ce que nous sommes, pas vrai ? » demande Côme.« Oui. Et toi, tu sais ce que tu es ? »

« Ça va, Monsieur ? »La voix angélique de Josie me frôle comme un baume apaisant, et pendant quelques secondes, je me laisse envelopper par le réconfort que sa simple présence m'apporte. Puis je reprends contenance, je contrôle mes traits et je me retourne vers elle.« Oui. J'ai juste nagé un peu trop fort. Tout va bien ? » je demande, jetant un coup d'œil derrière elle pour voir si quelqu'un l'accompagne. Personne. Elle est seule. Une partie de moi s'en réjouit… l'autre s'inquiète. Ce n'est pas prudent d'être seul avec elle.« Je me suis réveillée en ayant soif, alors je suis allée dans la cuisine chercher de l'eau… j'espère que ça ne vous dérange pas. Puis j'ai eu besoin de prendre un peu l'air. Je ne savais pas que vous étiez ici. Désolée de vous déranger, » dit-elle en souriant timidement. Il me faut une volonté surhumaine pour ne pas aller cueillir ses lèvres parfaites dans un baiser. Et je ne peux pas nier la petite pointe de déception qui me traverse… Elle n'est pas venue me ch