All Chapters of Fracture: Chapter 81 - Chapter 90

Une boule d'angoisse se forme dans mon ventre tandis que nous franchissons les grilles de l'académie, juste au moment où une grande voiture noire se gare devant nous. Elle ressemble à une version allongée d'un Un 4x4 militaire américain, comme ceux qu'on utilise pour les grandes occasions dans le monde humain. J'aimerais que ce soit une célébration. Mais non. Ce véhicule m'emmène dire adieu à la personne qui m'a mise au monde.Nous montons tous les six à l'arrière. Les sièges sont disposés en rectangle, tous face à face. Je suis assise entre Axel et Théo, leurs mains serrées dans les miennes. Axel s'était complètement remis ce matin. Mason, fidèle à lui-même, arbore de nouveau son éternelle moue fermée et s'est installé avec Luke juste en face de nous. M. Collins est seul sur la gauche. Théo le surveille du coin de l'œil, toujours méfiant. Luke me regarde avec inquiétude alors que le trajet démarre dans un silence pesant. On dirait qu'on va à un enterrement… et quelque part, c'est le c

Je ferme les yeux, attendant les mots qui me libéreraient de cette douleur.« Non, Josie… pas comme tu l'imagines. Mais j'espère pouvoir t'apporter un peu de réconfort. Je pense que ce serait bénéfique que tu viennes avec nous dans le monde humain. D'après mon expérience, tu vas probablement revivre cette dernière scène avec ta mère encore et encore pendant ton deuil. Et je ne veux pas que ce soit ça le souvenir qui te hante, » explique M. Collins.« Oui… j'aimerais ça. Merci, » je hoche la tête.« Euh… on vient tous ? » demande Théo.« Si c'est ce que Josie souhaite, alors oui, » répond M. Collins.« Je veux que vous veniez tous… si ça ne vous dérange pas, » je dis en regardant chacun d'eux.« Bien sûr. Ce que tu veux, » répond Luke aussitôt.« Je suis partant, » dit Théo, même s'il a l'air un peu nerveux. « Mace, tu viens ? » demande-t-il, et je regarde Mason. Il hoche simplement la tête.« OK… mais, on n'a pas besoin de lunettes ? » demande Axel.« J'en ai assez pour tout le monde,

Je jette un dernier regard à ma mère. Elle éclate de rire à quelque chose que dit le docteur Black, et mes yeux se remplissent de larmes… mais cette fois, ce sont des larmes de joie. Elle est libre. Et au fond de moi, je le sens : elle ira bien désormais.Nous marchons tous les six en direction du muret qui borde la plage. Ce n'est pas parfait, mais c'est l'endroit le plus discret qu'on puisse trouver sans entrer dans le village. Luke m'enlace et chronomètre parfaitement notre téléportation pendant que les gars agitent la couverture de pique-nique, faisant semblant de la secouer pour nous dissimuler aux regards. Dès que nous arrivons dans le royaume Gris, la nausée me prend. Je ferme les yeux et m'agrippe à Luke jusqu'à ce que mon estomac se calme.« Tu veux attendre dehors ou t'installer dans la voiture ? » demande Luke en traçant des cercles apaisants dans mon dos.« Allons dans la voiture. Je veux lire le reste des journaux, » je souffle. Luke m'ouvre la portière et je grimpe à l'in

« En fait… Passons dans mon bureau. Je préférerais ne pas avoir cette conversation dans un placard à dossiers », gronde la voix de M. Collins. J'évite son regard tandis que Luke me guide hors de la pièce, un bras protecteur autour de mes épaules.Arrivés devant la porte du bureau, Luke me serre brièvement contre lui, déposant un baiser sur le sommet de ma tête, avant de me laisser affronter mon destin. J'entre dans la pièce, et la porte se referme derrière moi avec un clic. L'air devient aussitôt épais de tension. Les yeux rivés au sol, je sens la chaleur de la honte embraser mes joues. M. Collins s'approche, sa présence irradiant une chaleur qui me fait frissonner. Il relève doucement mon menton, m'obligeant à croiser son regard perçant. Mon cœur s'emballe quand nos yeux se verrouillent, et j'ai du mal à avaler la boule d'émotions coincée dans ma gorge.« Il n'y a rien de mal en toi », murmure-t-il, et mon pouls s'accélère. Mon esprit tourbillonne de confusion tandis que je scrute ses

« Organise ça, » approuve M. Collins.« C'est l'anniversaire de ma mère le week-end prochain. Elle organise une fête, on pourra facilement s'y introduire, » soupire Mason.« Parfait. On sera discrets, pas question d'attirer l'attention ou de gâcher son anniversaire, » assure M. Collins. Mason hausse les épaules, l'air de s'en moquer. Je devine qu'il nourrit une certaine rancune envers sa mère… elle ne l'a pas sauvé. J'ai envie d'aller le prendre dans mes bras, de le rassurer, mais je sais que ce n'est pas ce qu'il voudrait. Surtout pas devant tout le monde.« Je peux accéder à internet maintenant ? J'aimerais vérifier deux-trois choses à propos des disparitions, » je demande en regardant M. Collins, espérant détourner l'attention de Mason.« Mange un peu plus d'abord, t'as à peine touché à ton assiette, » dit-il en désignant le plateau. Je lève les yeux au ciel et attrape une autre part de pizza que je mords en m'approchant de son bureau pour utiliser son ordi. Il ouvre une nouvelle pa