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La pluie avait laissé place à une brume légère qui enveloppait Venise, ses canaux scintillant sous les lampadaires. Deborah et Jonathan, après une journée marquée par la tension et les disputes, s’étaient réfugiés dans une pizzeria nichée dans une ruelle étroite, loin des foules touristiques. L’intérieur était chaleureux, avec des murs en briques apparentes ornés de photos en noir et blanc de la ville, et des tables en bois couvertes de nappes à carreaux rouges et blancs. Une odeur alléchante de pâte fraîche, de sauce tomate mijotée et de mozzarella fondante flottait dans l’air, mêlée à celle du basilic et du bois brûlant dans le four à pizza au fond de la salle. Les serveurs, en tabliers noirs, slalomaient entre les tables, leurs voix joyeuses se mêlant au cliquetis des couverts et aux rires des clients.Jonathan, vêtu d’un pull en laine gris sous une veste en cuir noir, ses cheveux encore légèrement humides de la pluie, ouvrit une chaise en bois pour Deborah, un geste galant qui con

— Et toi Léa, ça ne te fait rien de le voir avec une autre ? tenta la voix, plus insidieuse encore.Léa rit, un rire que Deborah aurait voulu étouffer dans l’œuf.— Il ne l’est que sur le papier. On continue de se voir, t'inquiète. Elle lui fait pas tout ce que je lui fais ! Un homme non comblé au lit, ça reste jamais fidèle.Deborah sentit son cœur se serrer. Elle n’arrivait pas à croire ce qu’elle venait d’entendre. Était-ce de la provocation ? Ou était-ce Jonathan qui se plaignait auprès d’elle ? Lui qui lui assurait que tout ce qu'ils avaient échangé était "purement professionnel".— Il t’a trompée avec toi ? demanda la voix, plus acerbe.Léa haussait les épaules, comme si tout ça n’était qu’une plaisanterie.— Oh, juste quelques petites gâteries de temps en temps. Elle refuse de lui faire, alors je m'en charge. C’est tout.Les mots de Léa avaient fait l’effet d’un choc électrique. Deborah se sentit brûler de l’intérieur. Son regard se posa sur le sol, sur la brosse à toilettes po

Elle leva la tête, le ciel était étoilé et bien dégagé, c’était super joli à regarder, ça la détendait presque.— Mais lâche-moi !Elle tourna la tête et vit Jonathan revenir avec Léa qu’il poussait plus qu’autre chose.Il vint se placer devant elle.— Léa, y en a marre de tes conneries, dis-lui la vérité que toi et moi ça date qu’on n’a rien fait ensemble !Elle jeta un regard noir à Deborah.— Je ne veux pas lui mentir !Deborah fut super choquée de voir Jonathan lui balancer une baffe en pleine face, la fille poussa un cri de surprise.— Je t’écoute, Léa !— C’est avec moi que tu aurais dû te marier, pas avec cette vache !Il lui en balança une autre direct, Deborah se leva.— C’est bon, lâche-la, je te crois.— Je m’en fous que tu me croies, je veux qu’elle le dise et qu’elle arrête de nous faire chier.Léa avait des sanglots.— C’est vrai qu’on ne fait plus rien... J’étais enceinte de toi, Jonathan, quand tu m’as quittée et je lui en veux.Un silence se fit entendre, il la lâcha.

— Je ne veux pas savoir, dit-il, en insistant sur chaque mot, sa voix douce mais pleine d’autorité. On rentre, ok ?Elle lui sourit, le forçant à sourire en retour, même si cela n’atteignait pas ses yeux.— On rentre. Je suis d’accord, dit-elle en faisant un signe léger de la tête.Ils se dirigèrent vers la grande table où leurs places étaient réservées. Jonathan, d’un ton sec et ferme, annonça à ses beaux-parents :— On va rentrer, j’ai mal à la tête.Son père réagit immédiatement, une expression de préoccupation sur le visage, mais il tentait de cacher son agacement :— Bah, rentre seule, je te ramènerai ta femme si tu veux !Deborah sursauta, ses yeux écarquillés, surprise par l’intervention de Luc, qui les avait suivis et saluait désormais ses parents et amis présents à la table. Luc semblait prendre un plaisir évident à perturber la situation.Son père la regarda un instant, un léger soupir s’échappant de ses lèvres, avant de se tourner vers eux, presque désespéré :— Oui, rentre

Elle sentit son visage s’empourprer à nouveau, mais cette fois, c’était de colère.— En quoi ça te concerne ce que je faisais avant ?Rétorqua-t-elle, sa voix montant d’un cran.— Juste pour savoir, je suis toujours à la recherche d’un bureau, ton père, j’hésite vraiment, mais dans la ville voisine, on m’a proposé et lui, il y est ,expliqua-t-il, son ton redevenu plus calme, mais toujours teinté de suspicion.— Et alors ? Tu as peur que je lui saute dessus ! Lança-t-elle, ironique, essayant de détourner la conversation.— Toi, non, mais lui, tu vois, vu comment il te courait après ce soir, je devrais peut-être voir ailleurs ! Alors ? — insista-t-il, ses doigts serrant le volant un peu plus fort.Léa soupira, sentant qu’il ne lâcherait pas.— Peut-êtreRépondit-elle vaguement, espérant clore le sujet sans trop oser le regarder.— Peut-être, c’est soit oui, soit non ! Alors ?Demanda-t-il, sa voix plus dure, sans lui , la quitter du regard.Elle sentit une bouffée d’agacement l’envahir.