Le silence du ryokan pesait comme un étau, un poids qui comprimait la poitrine de Deborah et pulsait comme un tambour dans ses tempes. Elle ne parvenait pas à trouver le sommeil, les yeux rivés sur les ombres des shojis, où la lumière argentée de la lune traçait des motifs mouvants. Le futon, trop ferme sous son dos, et les draps, d’une douceur presque clinique, accentuaient son malaise. L’odeur du tatami, légèrement herbacée, mêlée à celle du bois ancien, lui rappelait qu’elle était ailleurs, loin de tout – de leur maison, du cabinet, de cette vie qu’elle naviguait à tâtons. Le Japon, ce rêve qu’elle avait toujours caressé, était là, tangible, mais il la laissait plus désorientée que jamais.Elle rejeta les draps, incapable de rester allongée. Ses pieds nus effleurèrent le tatami, frais et texturé, alors qu’elle traversait la pièce à pas feutrés, le cœur battant un peu trop vite. Le ryokan, avec ses murs de papier et ses planchers qui craquaient à peine, semblait retenir son souffle,
Last Updated : 2025-08-17 Read more