All Chapters of Aphrodite : Chapter 91 - Chapter 100

Le jour tant attendu arriva plus vite qu’elle ne l’aurait cru. Dix-sept jours après l’opération, Viel put enfin quitter l’hôpital. Le soleil brillait dehors, l’air était frais, et une brise légère faisait frissonner les feuilles des arbres. Pour la première fois depuis des semaines, elle respirait l’air libre sans l’odeur stérile des désinfectants.Elle portait une robe ample, simple, d’un bleu doux que sa mère lui avait apportée quelques jours plus tôt. Ses cheveux, laissés libres, encadraient son visage encore pâle, mais illuminé par un sourire sincère. Une infirmière l’aida à s’installer dans le fauteuil roulant, selon le protocole de sortie, et Maxime attendait déjà à l’entrée, adossé à la voiture, un bouquet de lys blancs dans les bras.— Pour la plus belle femme du monde, dit-il en s’agenouillant légèrement pour lui tendre les fleurs.— Tu me fais rougir, murmura Viel en riant.— C’est l’objectif.Ils rirent doucement tous les deux. Ce rire-là était devenu une nouvelle habitude.

Ils passèrent l’après-midi à rire, à grignoter, à raconter des anecdotes anciennes. Martine ressortit de vieilles photos d’eux, dont certaines que Viel n’avait pas vues depuis des années. Elle lui montra un petit cadre qu’elle avait préparé, avec une photo récente de Viel collée à côté de l’ancienne, en dessous des mots : “Elle l’a toujours été.”Le silence qui suivit fut rempli d’émotion. Maxime passa un bras autour des épaules de Viel et l’embrassa sur la tempe.— Tu veux danser un peu ? proposa Martine, soudainement légère pour changer l’ambiance.Ils dansèrent. Un slow, puis un zouk un peu maladroit, puis de l’afrobeat qui les fit rire à s’en plier. Viel n’avait pas ri comme ça depuis si longtemps. Ce n’était pas qu’un soulagement, c’était une renaissance. Entourée des deux personnes les plus importantes de sa vie.Quand le soleil commença à descendre, ils s’installèrent dans le canapé, fatigués mais heureux.— J’ai l’impression que c’est la première fois que je peux respirer libr

Il y a des rencontres qui ressemblent à un accident du destin. Pas un accident grave, non : plutôt un petit accrochage drôle, bruyant, inattendu, qui change la trajectoire d’une vie sans qu’on s’en rende compte.C’est exactement ce qui s’était passé entre Viel et Martine.✦ Maternelle Le début du chaos organiséÀ quatre ans, Viel était déjà un enfant discret. Trop discret, selon les maîtresses. Toujours assis au même endroit, toujours en train de dessiner des fleurs, des princesses, des rubans. Déjà à cet âge, il ne rentrait pas dans la case qu’on avait essayé de lui assigner.Et puis, il y avait Martine.Martine était… tout le contraire : une tornade miniature. Elle arrivait tous les matins avec un sac trop grand, des couettes mal attachées et une voix qui pouvait réveiller les morts.Leur première rencontre ?Un classique devenu légendaire.Viel dessinait tranquillement une robe rose fuchsia quand un gros bruit retentit. Martine venait littéralement de tomber — non, de s’écrase

Le soleil déclinait, teintant les murs du salon d’une couleur dorée.Viel berçait doucement le bébé dans ses bras, tout en écoutant Maxime ranger nerveusement la cuisine. Ce soir-là, il jetait des coups d’œil à la porte toutes les trente secondes, comme si quelqu’un devait surgir d’un moment à l’autre.Viel finit par sourire.— Tu stresses ?— Non… j’anticipe, répondit-il en essuyant un verre qu’il avait déjà essuyé deux fois.— Maxime.Il s’arrêta, soupira, posa le verre sur la table.— C’est la première fois qu’Élisabeth vient. La première. Alors qu’elle vit à vingt minutes d’ici.Viel sentit son cœur se serrer pour lui.Élisabeth.L’ancienne petite amie de Viel.La sœur de Maxime.La femme qui avait involontairement déclenché leur rencontre.Et qui, depuis la naissance du bébé, n’était venue… qu’en messages.Jamais en personne.Maxime passa une main dans ses cheveux, nerveux.— J’ai envie qu’elle soit fière. Qu’elle m’écoute. Qu’elle comprenne cette famille. Notre famille.Vi

Un livre où elle n’était plus seule.La maison sentait la cannelle, le sucre chaud et l’exagération. Beaucoup trop d’exagération.Vielle resta immobile dans l’entrée, les bras croisés sous sa poitrine, et observa Maxime traverser le salon avec un rouleau entier de guirlande dorée qui traînait derrière lui comme une queue de paon.— Maxime… soupira-t-elle.— Oui ? répondit-il en accrochant une guirlande supplémentaire sur une étagère déjà entièrement recouverte de guirlandes.— On n’habite pas au Pôle Nord.Il se retourna, les yeux brillants, le sourire fier.— Aujourd’hui si. Aujourd’hui, c’est Noël. Notre premier Noël à trois. Alors je veux que la maison brille comme ton sourire quand tu regardes Lucas.Cette phrase la désarma immédiatement.Elle baissa les yeux, un sourire léger soulevant ses lèvres. C’était si facile pour Maxime. Tout semblait naturel pour lui : aimer, rire, exagérer, recommencer. Alors que pour elle… tout demandait du courage.Un petit bruit aigu attira leur