Lahat ng Kabanata ng ENTRE CROC ET TÉNÈBRE: Kabanata 31 - Kabanata 40

AelyaLa bataille fait rage autour de moi, mais je suis dans un autre monde. Le vent hurle, les flammes dansent, et tout est flou. Mes sens sont aiguisés, ma vision plongée dans cette lueur dorée qui émane de mes mains, mais mon esprit est ailleurs. Un instant suspendu, figé, un silence intérieur où rien d'autre ne compte que la respiration profonde de mon corps.Ils sont là. L'ombre. Les ténèbres. Mais ils ne sont plus que des ombres, des éclats à peine perceptibles dans le tourbillon de lumière et de chaos. La meute est à mes côtés, Kael, Seressa, Ezra, tous unis par la même volonté, mais je ne les entends plus. Seul le murmure du feu, de mon feu, résonne en moi.Ma peau me brûle, mais j’aime cette douleur. Elle est une certitude, une preuve que je suis vivante, que je me tiens en ce moment, dans l’ici et maintenant, contre tout et contre tous. Ils ont voulu me briser, me faire plier sous leur poids. Mais ce sont eux qui sont fragiles. Parce qu’ils ne connaissent pas la force d’un c

AelyaLa tempête gronde. Le vent hurle dans les arbres, fouettant mes cheveux et soulevant la poussière. La meute est là, autour de moi, unis par la même énergie, par la même pulsion de rébellion. Mais quelque chose n’est pas comme avant. Quelque chose, au fond de moi, gronde également. Un frisson dans mes os, un murmure que je n’arrive pas à ignorer.Je m’arrête. Mon regard parcourt les silhouettes de ceux qui m’entourent. Kael, Ezra, Seressa, chacun prêt à défendre ce nouveau monde que nous venons de forger. Mais au fond de moi, je sens un vide, une fissure dans l’air, comme si la réalité elle-même tremblait, hésitait à se réécrire. Et alors qu’un éclat étrange traverse l’horizon, je le comprends. Ce que je pensais être une avancée, une victoire, n’est en réalité qu’un prélude à quelque chose de bien plus grand. Quelque chose que nous n’avons pas vu venir.Un grondement sourd, puis un éclat de lumière aveuglant.Je me fige, mes yeux fixés sur le ciel. Les nuages se déchirent soudain

AelyaJe me tiens debout.À peine.Mes jambes tremblent, mes tempes battent, ma peau fume encore de l’éclat que j’ai forcé à se plier. Mais je suis là. Présente. Entière. Ou ce qu’il en reste. Car quelque chose a changé. Quelque chose s’est retourné en moi.Ils m’entourent. Kael, Ezra, Seressa. Leurs visages sont marqués. D’espoir. De peur. De ce qu’ils ont vu et de ce qu’ils ne comprennent pas encore.Kael me prend la main.Kael— « Dis-moi que tu vas bien. »Je le regarde.Et je mens.— « Je vais bien. »Mais la vérité, elle, palpite dans mes veines comme un poison ancien.Ezra— « Qu’est-ce que c’était ? Ce que tu as vu ? »Je n’ai pas les mots. Seulement un nom.— « Le Néant. »Un silence s’abat.Seressa— Tu l’as éveillé ? Je hoche la tête. Lentement. Le Néant… ce n’est pas une créature. Ce n’est pas un dieu. C’est l’espace entre toutes les choses. Ce qui existait avant le commencement. Ce que les Anciens ont tenté d’enfermer. Ce que mon sang a réveillé.Et il me parle.Il murmu

AelyaLe nom ne me quitte pas.Il tourne dans ma bouche comme une prière interdite.Arkeos.Il pulse à l’intérieur de moi, comme une veine vivante, un fil tendu vers un ailleurs que je n’ai pas encore vu.Il est là, dans mes songes, dans chaque battement de mon cœur. Il s’impose à moi comme une évidence, comme une plaie que je n’ai jamais refermée.La nuit m’enlace, mais je ne dors pas.Kael respire contre moi. Son corps me retient, m’amarre à quelque chose de doux, de vivant.Sa chaleur m’apaise, et pourtant… il y a cette brûlure, quelque chose d’indomptable qui me ronge de l’intérieur.Comme si quelque chose—ou quelqu’un—m’attendait là-bas, au-delà du monde, au fond du monde.Dans les racines oubliées de tout ce que nous avons tenté de fuir.Je me lève sans bruit.Le tissu glisse contre ma peau.J’embrasse du regard ce corps qui dort encore, et je lutte contre l’envie de me recoucher, de me perdre dans ses bras.Mais c’est plus fort que moi.Je suis appelée.Je suis happée.Je trave

KaelLe matin tarde à venir.Comme si l’aube, elle aussi, hésitait à poser les pieds sur cette terre ravagée.Les étoiles meurent lentement, noyées dans un ciel trop lourd.La nuit n’est pas noire : elle est grise, cendreuse, souillée par tout ce que nous avons traversé.Le feu s’est éteint. Oui. Mais la cendre danse encore, portée par un vent incertain.Un vent qui n’annonce ni paix ni répit. Seulement l’après.Je ne lâche pas Aelya. Pas une seconde.Son souffle est calme, régulier, mais son front perle de fièvre invisible.Elle dort. Ou elle lutte.Elle a ce genre de sommeil qui ressemble à un combat silencieux.Ezra rôde autour du camp, les sens en éveil, la main sur la garde de sa lame.Il ne dit rien. Mais ses pas sont trop précis, trop prudents pour que ce soit anodin.Seressa, elle, reste assise, les jambes croisées, les doigts joints contre son cœur.Elle prie. Pour elle ? Pour Aelya ? Pour le monde ? Je ne sais pas.Mais les mots qu’elle murmure ont la texture d’un adieu.Moi