Semua Bab La Luna Indésirable: Bab 61 - Bab 70

Point de vue de TorrenIl existe un silence particulier qui suit la trahison, différent du silence stupéfait de l'incrédulité ou de la pause gênante des secrets qui pèsent encore lourdement sur la langue. C'est un silence froid et envahissant qui s'installe dans l'âme lorsque l'instinct cesse de se demander « si » et commence à décider « comment ».Sophia ne savait pas que je la suivais.Elle n'a pas senti le changement dans l'air, n'a pas senti le souffle du loup dans son dos, dans l'ombre, et n'a pas compris que chaque pas qu'elle faisait loin de la sécurité de sa meute était catalogué, étudié et mesuré.Je ne l'ai pas confrontée.Pas encore.Cela aurait été trop gentil.Car je n'avais pas besoin de la vérité, je la connaissais déjà. Je la sentais dans sa peur. Je la voyais dans ses mains. Je la voyais dans sa façon de trébucher là où elle ne trébuchait jamais, dans sa façon de sursauter à son ombre. Et surtout, je la sentais dans l'air qui changeait autour d'elle.Il y a quelque ch

Le point de vue de LeahIl arrive un moment où votre corps commence à vous trahir, non par malveillance, ni même par faiblesse, mais simplement parce qu'il n'est plus capable de porter le poids des secrets qu'il n'a jamais été conçu pour garder. Pour moi, ce moment est arrivé tranquillement, sans fanfare, sans avertissement, dans le doux silence du matin, alors que je m'habillais devant le miroir et que je remarquais la douce courbe qui se dessinait sous le tissu de ma chemise, un renflement délicat et indéniable qui n'était pas là la semaine précédente.Je me suis figé, non pas parce que j'étais surpris – je le savais, bien sûr, j'avais senti le changement, j'avais entendu les battements subtils d'un deuxième cœur à l'intérieur de moi, je m'étais réveillé chaque matin avec une nausée qui me tordait les entrailles comme un poing serré – mais parce que, même si l'on se prépare autant que possible à une vérité que l'on connaît déjà, le moment où elle devient visible, le moment où elle c

Le point de vue de KyleIl y a des matins qui ne s'annoncent pas avec chaleur ou lumière, qui ne vous tirent pas doucement des bras du sommeil avec la promesse tranquille d'un nouveau départ, mais qui arrivent plutôt comme une lame pressée contre votre gorge : soudains, froide et cruelle, comme si l'univers lui-même avait décidé que vous ne deviez pas vous réveiller pour trouver le réconfort, mais pour rendre des comptes. C'est exactement ainsi que je me suis réveillé aujourd'hui, non pas avec un soupir ou un étirement, mais avec une inspiration brusque qui m'a semblé trop bruyante dans une pièce trop silencieuse, la sueur collant à ma peau comme une culpabilité et les poings serrés dans les draps sous lesquels je ne me souvenais pas m'être glissé.Tout semblait normal, mais rien ne l'était.Le lit, l'air, le silence... C'était le genre de calme qui n'apaisait pas, celui qui palpitait d'absence, avec la certitude que quelque chose avait bougé sans moi, que le temps avait passé sans mo

Point de vue de SophiaJe détestais la façon dont l'air de cette maison collait à ma peau. Les murs semblaient ne jamais respirer, les fenêtres refusaient de s'ouvrir de plus d'un centimètre, comme si toute la maison avait peur de me laisser m'échapper. La lumière du soleil se glissait sur le carrelage, anémique et pâle. L'horloge de la cuisine faisait tic-tac, bruyante et creuse. Même ma propre respiration me semblait étrangère, envahissante, comme si quelqu'un d'autre portait ma peau.Je m'étais coiffée comme il aimait, les cheveux tirés en arrière, rien ne tombait sur mon visage, pas même les petites boucles rebelles qui adoucissaient mon menton. Il disait que cela me donnait un air majestueux, mais il ne l'avait jamais dit ouvertement. Ses compliments étaient toujours indirects, paresseux, comme s'il me jetait une friandise après une journée de silence. Je savourais chaque miettes comme si c'était un repas.J'ai essuyé le comptoir pour la troisième fois ce matin-là, en étalant de

Point de vue de KyleLe pire son au monde n'était pas un coup de feu, ni un cri, ni même l'écho de ton propre nom dans une maison vide. C'était le petit halètement choqué que Leah avait poussé en entrant et en découvrant Sophia, les genoux pressés contre mes hanches, les lèvres roses et gonflées, la paume aplatie sur mon torse nu alors que je me vidais en elle. Ce moment est resté gravé dans ma mémoire, comme une aiguille plantée à la base de mon crâne. Je n'arrêtais pas de le revivre, même lorsque Sophia s'est enroulée autour de moi, telle une chatte, me murmurant des obscénités à l'oreille.Leah était censée être quelque part dans le manoir, en train de travailler. Elle n'était même pas censée utiliser cette porte ; elle détestait son grincement et le fait qu'elle coinçait parfois. Mais elle était là, debout sur le seuil, les yeux grands ouverts comme la lune et tout aussi froids. Je la regardai absorber la scène : le petit sourire narquois de Sophia, mon visage déformé et impuissan