All Chapters of La Luna Indésirable: Chapter 81 - Chapter 90

Point de vue de SophiaJe n'aurais jamais pensé voir quelqu'un transformer un scandale en couronnement, mais Leah était là, se pavanant dans la maison comme si elle était intouchable, pieds nus, le ventre gonflé, les cheveux lissés en arrière avec le style délibéré de quelqu'un qui se moque de l'opinion des mortels. Le reste de la meute l'évitait, d'abord par convenance, puis par peur, et enfin par un étrange dégoût respectueux que je n'avais jamais vu que chez les monstres et les saints.J'attendais qu'elle commette une erreur. Pendant une semaine, je l'avais observée, m'attendant à ce qu'elle craque, qu'elle rampe, qu'elle fasse au moins semblant que les règles avaient un sens pour elle. Au lieu de cela, elle souriait aux enfants, engloutissait trois petits-déjeuners par jour sous les yeux des omégas et faisait la sieste, la tête posée sur les genoux du subordonné le plus proche. Je ne pouvais plus respirer. Je ne pouvais plus dormir, je ne pouvais plus manger et, surtout, je ne pou

Point de vue de LeahQuand je me suis réveillée, j'étais déjà pressée contre sa chaleur. Le bras de Kyle était lourdement enroulé autour de ma taille, son pouce traçant distraitement des cercles sur ma peau. Il m'a fallu quelques secondes pour reconnaître le plafond étranger au-dessus de moi : blanc et plat, fracturé par la lumière du jour qui clignotait lentement, les ombres des stores rayant le mur. Nous nous étions endormis dans son lit après l'avoir détruit. Ma tête me lançait à cause du whisky, de ses mains et de la façon désespérée dont je l'avais supplié de continuer. Maintenant, dans le calme du matin, la pièce sentait comme nous : le sexe, la sueur et son détergent.Je ne voulais pas bouger. Je ne voulais pas déplacer la moindre molécule d'air, de peur que cela ne brise le charme. Le nez de Kyle était pressé contre mes cheveux. J'entendais le lent et régulier battement de sa respiration, le bourdonnement rythmique de sa vie qui battait à côté de la mienne. Même endormi, son é

Point de vue de KyleÀ 15 heures, la maison était calme ; même les fantômes de la bagarre de la nuit dernière semblaient s'être éclipsés pour se reposer. Je traversai le parquet en éponge, une serviette autour des hanches, sentant les rayons du soleil de l'après-midi à travers la fenêtre orientée à l'ouest. Dans la salle de bain, Leah était déjà nue, embuant le miroir, ses cheveux humides et serrés en chignon sur le dessus de sa tête.Elle ne prenait même plus la peine de se cacher de moi. Je la regardais se raser une jambe, les pieds posés sur le rebord de la baignoire, la mousse de rasoir s'écaillant pour révéler l'or de sa peau, l'ecchymose sur sa cuisse à moitié apparente.« Tu me regardes encore », dit-elle d'une voix neutre, presque ennuyée.Mais j'ai surpris le mouvement de son regard dans le miroir, vif et brûlant, comme elle me regardait quand nous étions enfants et que nous nous mettions au défi de sauter la clôture du jardin.« J'ai déjà tout vu », ai-je dit en m'approchant

Punto de vista de SophiaEl restaurante había sido una actuación, y yo debería haber ganado un Óscar. Cada vez que Leah abría la boca para decir algo dulce, sentía un sabor a hierro y bilis en la boca. La observaba comer, con bocados pequeños y pulcros, mientras Kyle le cortaba el filete como si fuera una delicada inválida, como si sus manos no fueran lo suficientemente buenas para hacerlo. Cuanto más me sonreía, más ganas tenía de gritar, pero seguí el juego. Le dije que estaba preciosa y, cuando me dio las gracias, casi me atraganto. El regusto de mis propias mentiras se me pegó a los dientes durante todo el camino a casa.Esa noche, tumbada en la cama, pensé en cada minuto que había pasado en la cama de Kyle, con su mano enroscada en mi cadera, la forma en que solía atraerme hacia él e inhalar el aroma de mi champú como si fuera el oxígeno que le negaban. Ahora dejaba sus zapatos en la puerta de Leah y se esperaba que yo me inclinara ante la Luna.Debería haberlo dejado pasar. Debe

Punto de vista de KyleEl peor enemigo es aquel que vive dentro de ti. Llevo semanas en guerra: con los nudillos blancos sobre las sábanas, rechinando los dientes en silencio en la oscuridad de la noche, reviviendo una y otra vez las mismas viejas noticias en mi mente. Aquellas en las que soy el tonto que ama a una mujer que ya lleva en su vientre al hijo de otro.No quería estar despierto. Quería dejarme llevar, flotar en una oscuridad química, exhalar mi cuerpo hasta el olvido y despertar dulce, ignorante, sin recuerdo alguno de esta podredumbre enfermiza en mis entrañas. Pero el sueño tenía otros planes, o quizá los tenía Leah, tumbada a mi lado, con el vientre elevándose bajo la fina tela y las piernas enredadas como si fuera la dueña de toda la maldita cama. Podría haberlo sido si me lo hubiera pedido. Yo habría construido un palacio a su alrededor, lo habría llenado de sedas y habría salado las puertas para protegerla de todos los lobos, excepto de mí.En lugar de eso, me tumbé