All Chapters of Le Regret du PDG : reviens, mon amour: Chapter 81 - Chapter 90

Le brouhaha de la salle se fit presque étouffant lorsque je posai le pied sur le tapis rouge. Mon bras tremblait légèrement dans celui de mon père, comme si ce simple contact réveillait toutes les cicatrices que je portais encore à l’intérieur. J’entendais les murmures, les regards curieux, les sourires feints. Ils attendaient un spectacle. Ils attendaient que je joue mon rôle de fiancée parfaite, docile et reconnaissante.Mais à chaque pas, mes poumons se serraient un peu plus.Je jetai un coup d’œil furtif à mon père. Ses lèvres bougeaient à peine, comme s’il répétait une prière silencieuse. Ses yeux brillaient d’un mélange d’angoisse et d’espoir. Il me tenait plus fort qu’il ne l’avait jamais fait, comme s’il avait peur que je m’effondre avant d’atteindre l’autel improvisé.— Tout ira bien, murmura-t-il presque sans voix. S’il te plaît, ma fille, essaie…Je détournai le regard. Ses mots, même doux, ne faisaient qu’attiser le feu qui bouillonnait dans ma poitrine. Il me suppliait en

Le silence régnait dans la grande maison depuis notre arrivée. Je marchais derrière Lila, observant chacune de ses démarches, chacun de ses gestes. Ses épaules étaient raides, son dos droit, mais sa tête semblait plus basse, comme si le poids de toutes ces années s’était soudain matérialisé en un fardeau impossible à porter. La maison semblait immense et vide, et pourtant chaque pièce respirait le luxe et la puissance que j’avais accumulés, mais rien de tout cela n’avait de valeur. Tout ce que je voyais, c’était elle, Lila, immobile et fermée, et je réalisais pour la première fois l’ampleur du mal que je lui avais fait.— Lila… murmurai-je en entrant dans le salon. Juste un mot, je veux… juste un mot.Elle ne bougea pas. Son regard était figé sur le parquet, ses mains crispées sur ses genoux. Elle n’avait même pas la force de détourner les yeux, comme si elle refusait de me voir. Son silence me transperçait plus profondément que n’importe quelle accusation que je pouvais imaginer.— J

Je regardais par la vitre de la voiture alors que nous serpentions sur la route étroite et sinueuse menant aux montagnes. Les pins immenses, enveloppés de brume, défilaient dans un vert profond qui me calmait malgré l’agitation de mon cœur. Jason conduisait, concentré mais souriant de ce petit air qui me rappelait qu’il veillait sur moi, toujours.— Tu sais, murmura-t-il, on arrive bientôt à Montrose. Le chalet est encore plus beau que je ne te l’avais décrit.— Montrose… répétai-je doucement, le nom résonnant étrangement à mes oreilles. C’est… joli.Jason tourna un sourire vers moi :— J’ai pensé que tu avais besoin d’un endroit où tu pourrais respirer, où tu pourrais te sentir libre, même juste pour quelques jours. Ici, personne ne te connaît. Personne ne peut te faire du mal.Je hochai la tête, une petite émotion me serrant la gorge. J’avais presque oublié ce que ça faisait de me sentir réellement en sécurité.Nous arrivâmes enfin devant le chalet, un édifice en bois clair, avec de

La maison était chaleureuse, toute en bois poli, décorée avec simplicité mais goût. La cheminée crépitait doucement, emplissant l’air d’une odeur de pin et de fumée. Jason déposa un petit plateau sur la table basse et, à ma grande surprise, il contenait des guimauves, des biscuits et du chocolat.— Tu plaisantes ? dis-je en écarquillant les yeux. Des guimauves ?— Pourquoi ? Tu n’aimes pas ça ? répondit-il avec un sourire malicieux.— Si, justement ! C’était mon péché mignon quand j’étais petite. Je passais mes soirées à en griller avec mon frère… Je n’arrive pas à croire que toi aussi tu en manges.Jason éclata de rire.— Eh bien, il faut croire qu’on a plus en commun que tu ne l’imagines.Il planta une guimauve au bout d’un pic métallique, l’approcha des flammes et la fit tourner lentement. Je l’imitai, mes doigts légèrement tremblants, mais pas à cause du feu. C’était sa présence à lui, sa manière de me regarder, avec une intensité douce mais profonde, qui troublait mon équilibre.

Le message de Dante arriva en pleine nuit. Jason était déjà allongé dans son lit, les yeux fixés au plafond, incapable de trouver le sommeil. L’écran de son téléphone s’illumina soudain :« Trois heures du matin. Restaurant de tes grands-parents. Pas de refus. »Jason eut un rictus amer. Trois heures du matin ? Cet homme ne connaissait décidément aucune limite. Son premier réflexe fut d’écrire « Non », mais il savait déjà que Dante ne le laisserait pas tranquille. Et puis… une part de lui voulait en finir avec cette ombre qui planait encore au-dessus de Lila. Alors, après un long silence, il répondit :« OK. »Le village dormait profondément quand Jason sortit de chez lui. Le froid mordait l’air, le silence n’était troublé que par le craquement de ses pas sur le gravier. Le restaurant de ses grands-parents n’était pas censé être ouvert à une telle heure. Mais une lumière discrète filtrait par les volets. Jason entra sans frapper.À l’intérieur, l’odeur familière du bois brûlé se mêlai