Semua Bab THE ALPHA Wolf’S MATE : Bab 81 - Bab 90

LUNASautant de sa monture avec une agilité silencieuse, Luna se maintint à distance respectueuse de la troupe de Sigvard, dissimulant sa présence derrière les troncs noueux des vieux chênes. Leurs épaules bardées de cuir et d'acier, leurs silhouettes massives se découpaient dans la pénombre, mais aucun ne tourna la tête. Ils ne devaient surtout pas l'apercevoir – elle n'aurait jamais dû se trouver ici. La pleine lune, ronde et laiteuse, dominait la nuit d'un regard spectral, inondant la forêt d'une lueur argentée qui faisait étinceler la rosée sur les fougères. Les ombres des branches s'entrelaçaient comme des doigts squelettiques, et le vent murmurait des secrets à travers les feuilles mortes. Ce soir, la lune était un présage, un augure de sang : le combat était inévitable. D'un geste apaisant, Luna caressa la crinière hirsute de son destrier, dont les naseaux frémissaient d'impatience. - Reste ici... murmura-t-elle, comme si la bête pouvait comprendre le poids de son ordre.

LUNAAssise sur sa couche de laine rude, les doigts tremblants effleurant les stigmates profonds qui zébraient sa hanche, Luna retint un souffle coupable. Dès que son doigt frôla la blessure encore vive, une douleur fulgurante lui transperça les entrailles, telle une lame chauffée à blanc. La plaie, écarlate et béante, semblait hurler son secret sous la lueur vacillante des chandelles.- Mylady, vous devriez vous étendre sur le ventre, de grâce, murmura la servante en s'inclinant comme un saule frêle, ses mains noueuses serrant un bassin de lin immaculé. Laissez-moi panser ces outrages avant que l'infection ne s'y loge.La jeune dame ignorait pourquoi cette vénérable servante lui témoignait tant de respect, bien qu'elle fût elle-même d'un rang semblable, mais elle choisit de garder le silence.Luna leva des yeux cernés de fatigue, son visage pâle comme un linceul sous ses mèches en désordre, avant d'obtempérer d'un hochement las. Elle se retourna avec une lenteur calculée, dévoilant l

LUNALa pluie s'abattait en furie, déchirant les ténèbres de ses lames liquides. Les rafales battaient la bâche de la calèche comme un assaut de spectres, tandis qu'un vent glacé s'insinuait par les jointures du véhicule, mordant la chair jusqu'à l'os. Luna, les doigts engourdis, serrait contre elle les pans de son manteau de laine, mais le frisson qui la parcourait n'était point seulement dû à la bourrasque. Ses yeux, pareils à des braises dans la pénombre, ne quittaient pas Sigvard, affaissé en face d'elle.L'Alpha, livide, grelottait sous l'étreinte de la fièvre, ses traits creusés par la souffrance. Une sueur froide perlait à son front, et ses paupières lourdes tremblaient par intermittence, comme s'il luttait pour ne pas sombrer dans l'inconscience. Seul le mouvement à peine perceptible de ses lèvres, violacées par le froid, trahissait qu'il veillait encore. De temps à autre, un spasme le secouait, et un souffle rauque s'échappait de sa gorge serrée.- Tenez bon, Sigvard, articul

LUNA Un frisson d'horreur parcourut l'échine de Luna tandis qu'elle fixait la vieille femme, désormais assise en face d'elle, les mains noueuses posées sur ses genoux comme des racines desséchées. Les flammes du foyer dansaient dans ses prunelles vitreuses, lui donnant l'apparence d'un spectre éveillé. D'une voix rauque, chargée de siècles de secrets, la sorcière reprit : - On dit que la malédiction pesant sur la descendance d'Olafsen ne sera rompue que si l'un d'eux trouve une femme qu'il aimera plus que sa propre vie. Car dans les temps anciens, Olafsen n'aimait rien ni personne. C'était comme si le sang qui coulait dans ses veines était de glace, et son cœur, un roc insensible. Elle eut un ricanement amer, révélant des dents jaunies par les ans. - Mais cette rumeur n'est qu'à moitié véridique. Le géniteur de ton alpha, en effet, ne ressentit jamais d'amour, et nul ne l'aima en retour, tant sa cruauté était grande. La seule femme qui l'ait jamais véritablement chéri fut Hil

LUNA Une semaine s'était écoulée depuis leur arrivée, et les effets bienfaisants de la potion se manifestaient enfin dans la robuste constitution de Sigvard. Le guerrier nordique se tenait droit devant la même calèche qui les avait amenés en ce lieu, son imposante silhouette baignée par les rayons dorés du soleil matinal. Bien qu'aveugle, il tournait instinctivement son visage vers la lumière, comme une plante assoiffée.Devant lui, Luna restait immobile, le cou arqué en une courbe gracile pour contempler les traits burinés de son visage . Le vent jouait avec les mèches rebelles de sa chevelure, caressant ses joues rosies par l'émotion.- Prenez garde à vous, mon seigneur, murmura-t-elle enfin, brisant le long silence qui s'était installé entre eux comme un hôte indésirable.Depuis cet incident dans la chaumine, quelque chose d'indéfinissable avait changé dans leur relation. Luna le percevait à la manière dont son cœur battait désormais : plus calme, moins enclin à cette agressivité