Semua Bab L'empreinte du désir : Bab 31 - Bab 40

Chapitre 31 — Les Hommes de CendreNikolaiIls marchent devant nous, silhouettes rugueuses, silhouettes taillées dans la survie. Pas un mot inutile, pas un regard en arrière. L’homme à la barbe noire — celui qui a parlé le premier — s’appelle Solim. Il est grand, large d’épaules, mais son dos est voûté comme s’il portait encore le poids des morts qu’il n’a pas pu enterrer. Sa main droite reste toujours près de sa ceinture, où pend un vieux fusil rafistolé avec du fil de fer et du cuir usé.Derrière lui, Rafe, le plus jeune, des yeux trop vifs, trop clairs, un couteau toujours entre les doigts, qu’il fait tourner comme un tic nerveux. Il nous jette des regards en coin, comme s’il essayait de décider s’il devait nous craindre ou nous mépriser. À côté, Mikkel, le silencieux, un géant blond au regard éteint, traîne légèrement la jambe gauche. Il ne parle pas, mais chaque geste est précis, calculé. Enfin, Jaro, celui qui ne cesse de tousser. Une toux sèche, creuse, douloureuse à entendre.

Chapitre 33 — Ceux qui rampentNikolaiLe camp est endormi, mais pas en paix. Chaque respiration semble guettée par quelque chose qui rôde à la lisière. Même les chiens, maigres et nerveux, ont cessé d’aboyer. Ils se contentent de fixer l’obscurité, les oreilles basses. Saria murmure encore. Des mots sans fin, des fragments de peur que ni le temps ni le sommeil n’effacent.Je veille, assis, les mains sur le fusil. Je sens Aelis tout près. Sa chaleur me retient de glisser dans la panique. Ses yeux sont ouverts dans l’ombre. Elle ne dort pas. Comme moi, elle écoute.Les respirations. Les froissements. Et ce silence plus profond que les autres. Ce silence qui n’est pas un manque, mais une présence.Aelis— Tu l’as senti ? je demande.— Oui.Il n’a pas besoin de me demander quoi. Il sait.Depuis qu’on est revenus, quelque chose nous suit. C’est comme une ombre accrochée à nos pas. Pas un bruit, pas une trace. Mais la certitude que nos contours ne sont plus seuls. Qu’on est devenus transpa

Chapitre 35 — Le retour aux cendresNikolaiLe voyage vers Tcherno s’annonce comme un retour dans un cauchemar que je croyais enterré à jamais. Les paysages défilent, désolés, grisâtres, marqués par la guerre et l’oubli. Chaque kilomètre avalé me rapproche de l’endroit où j’ai laissé mon humanité, là où le sang de mes frères a coulé, là où j’ai été brisé. Le vent s’engouffre par la fenêtre entrouverte, emportant avec lui une odeur âcre de cendres et de métal brûlé, souvenir d’un feu qui n’a jamais cessé de consumer ce lieu et mon âme.Je ne suis plus l’homme que j’étais. Je suis celui qui a appris à cacher ses blessures sous une armure froide. Celui qui a appris que la loyauté ne se mendie pas, elle s’exige. Chaque souvenir revient comme un coup de poing. Le visage de Saria, ses larmes, son cri étouffé dans la nuit tout cela me pousse à avancer malgré la peur. La peur que tout recommence, que les mêmes erreurs me détruisent encore.AelisJe le regarde conduire, les traits tirés, la mâ

Chapitre 37 — Le crépuscule des âmesNikolaiLe monde autour de moi semble s'effondrer alors que le dernier souffle d'Olek s'éteint dans un murmure rauque. Son regard, autrefois si plein d'arrogance et de défi, se vide lentement, laissant derrière lui une coquille vide. Le silence qui suit est assourdissant, un vide qui résonne avec la promesse de renouveau. Mais c'est un silence lourd de conséquences, de choix impossibles et de routes encore à tracer.Je tombe à genoux, le poids des années de lutte et de survie m'écrasant enfin. Les souvenirs affluent, une marée de visages perdus et de promesses non tenues. Pourtant, au milieu de ce chaos, une clarté émerge. Une compréhension que ce combat, bien qu'achevé, n'est que le début d'une nouvelle bataille, celle pour reconstruire ce qui a été détruit. Je me souviens des jours sombres où l'espoir semblait hors de portée, et je réalise que chaque sacrifice, chaque larme versée, nous a conduits à cet instant.AelisJe m'approche de Nikolai, me

Chapitre 39 — Les murmures du crépusculeNikolaiAlors que le soleil décline à l'horizon, une tranquillité rare enveloppe la ville. Le travail de la journée a été ardu mais gratifiant, et nous pouvons déjà voir les premiers signes de changement. Les habitants de Tcherno, autrefois repliés sur eux-mêmes par la peur et la méfiance, commencent à s'ouvrir, à participer à notre vision commune d'un avenir meilleur.Pourtant, au milieu de cette effervescence collective, je ressens le besoin de m'éloigner un moment, de faire le point sur tout ce que nous avons accompli et ce qui reste à faire. Je marche lentement vers les hauteurs surplombant la ville, là où le vent est plus fort, où l'esprit peut vagabonder librement. Les souvenirs de nos batailles me hantent encore, mais ils sont aussi les fondations sur lesquelles nous devons construire notre avenir.AelisJe le suis discrètement, consciente de son besoin de solitude mais ressentant également le mien. La journée a été longue, et bien que n