Semua Bab L'empreinte du désir : Bab 21 - Bab 30

Chapitre 22 — Le sang, les cendres, l’éveilNikolaiJe n’ai jamais cru aux miracles.Encore moins à ceux qui viennent avec la douleur.Et pourtant, ce matin, quand je regarde Aelis respirer, là, dans mes bras, une part de moi se fissure.Elle a tenu bon.Elle a marché droit vers le cœur du feu.Elle a mis un genou en terre devant un pouvoir ancien……et elle l’a forcé à plier.Mais je vois déjà la brûlure dans ses yeux.Je sens le prix qu’elle a payé.Le vent soulève ses mèches, colle contre ses joues les cendres de la tour détruite.Autour de nous, les soldats crient, s’embrassent, rient ou pleurent. On dirait qu’ils ne savent pas ce qu’ils célèbrent exactement : la victoire ou le simple fait d’être encore debout.Moi, je ne célèbre rien.Je me contente de la serrer plus fort.— Ne me lâche pas, murmure-t-elle.Sa voix est rauque, abîmée.— Jamais, Aelis.Je la porte jusqu’à notre tente, traversant les rangées de blessés, de visages fatigués, de mains tremblantes qui me saluent. Le si

Chapitre 24 — La Cendre et la ChairAelisL’aube n’est qu’une illusion quand on descend trop profondément. Ici, la lumière ne revient jamais vraiment. Elle s'efface, se dissout, avalée par les pierres noires. Elle laisse place à une pénombre tiède, vivante, qui palpite à chaque respiration. On dirait qu’elle nous observe. Qu’elle se souvient.Le silence est presque parfait. Pas un souffle de vent. Pas un écho. Rien que nos pas, lourds, mesurés, brisant l’immobilité comme une profanation. Nous marchons depuis des heures, peut-être des jours. La notion du temps s’efface. Seule la brûlure au fond de moi me guide. Le feu, désormais silencieux sous ma peau, me montre la voie. Il pulse au creux de ma poitrine, comme un second cœur, plus ancien, plus profond, plus vrai.La roche change peu à peu. Les parois deviennent lisses, striées de nervures rouges. Le sol est chaud. Des gravures émergent ici et là, figures tordues et symboles rongés par le temps. Des galeries annexes se dessinent, béant

Chapitre 26 — Cendres et RésistanceLa porte du tunnel craque, lourde et grinçante, comme un portail vers l’enfer lui-même. Chaque pierre vibre sous le poids du métal qui grince, de l’air qui se fige, des ombres qui s’étirent dans le noir. Les silhouettes s’engouffrent une à une dans l’obscurité, avançant avec une détermination féroce, portées par la haine et la soif de vengeance. Le cœur me bat à tout rompre, tambour sourd dans ma poitrine.Je serre la main d’Aelis, ferme et chaude, mon ancre dans ce chaos imminent. Son feu brûle sous ma peau, vibrant, prêt à s’enflammer au moindre contact.— Ils sont là, murmure-t-elle, le souffle court, sa voix tremblante mais pleine de défi, tranchant le silence comme une lame.Je hoche la tête, le regard rivé à la pénombre. J’attrape chaque détail : les ombres mouvantes, le souffle rauque de l’ennemi, l’odeur âcre de la poussière et de la sueur. Il y a cette tension électrique dans l’air, sourde, sournoise, qui serre mes entrailles comme un poing

Chapitre 28 — Résonances d’un Matin IncertainNikolaiL’aube peine à percer l’obscurité, et pourtant déjà la lumière timide s’infiltre par une fissure du tunnel où nous sommes restés, enlacés, toute la nuit. Mes paupières sont lourdes, mon corps endolori, mais je n’ose pas bouger, je ne veux pas briser cet instant suspendu qui s’est glissé entre la guerre et la survie. Chaque souffle d’Aelis contre moi est un écho de vie, un rappel que même au milieu du chaos, il y a encore une chance de douceur.Aelis dort encore contre moi, ses doigts serrant faiblement mon t-shirt, son souffle régulier comme un murmure d’apaisement. Je la regarde, attentif à chaque détail, au moindre frisson qui traverse sa peau, à la douceur tranquille qui émane d’elle. Je n’avais pas réalisé à quel point elle était devenue essentielle, à quel point ce simple contact, ce lien ténu, était devenu mon ancre dans ce chaos. J’essaie de graver dans ma mémoire ce visage, cette sérénité fragile, pour les jours sombres qui

Chapitre 30 — La Ligne de FailleNikolaiJe n’ai pas dormi. Pas vraiment. Peut-être ai-je fermé les yeux quelques minutes, bercé par sa respiration, mais le moindre bruissement me tire de l’état second dans lequel je dérive depuis des heures. Le ciel est encore noir, saupoudré d’étoiles pâles, mais une lueur grise commence à poindre à l’est. L’aube approche. Et avec elle, l’inévitable recommencement. L’inquiétude, les gestes lents, le silence chargé.Je regarde Aelis dormir. Ses traits sont enfin détendus, sa bouche entrouverte, sa main posée contre mon torse. Elle a l’air presque paisible. Presque… vivante. Ça ne dure jamais. Un coup de vent, un souvenir, une douleur dans la chair, et tout s’effondre à nouveau.Je caresse doucement ses cheveux, humides de sueur. J’effleure ses tempes, la courbe de sa mâchoire, ce point fragile juste sous son oreille. Elle frémit à peine.Je pourrais rester là. Je pourrais fuir avec elle, loin de tout. Mais le monde ne nous laissera pas cette chance.