La neige avait cessé de tomber, mais l’air gardait cette immobilité sacrée des lendemains de miracle. La vallée, blanchie jusqu’à l’os, respirait lentement, comme si elle craignait d’interrompre le sommeil du monde. À l’intérieur de la Maison, le feu brûlait encore, nourri par la veille et les mains d’Arna. L’enfant dormait sur ma poitrine, minuscule flamme argentée, son souffle régulier s’accordant à celui de Kaël. Il n’avait presque pas fermé l’œil, et pourtant son regard gardait cette lumière fébrile des veilleurs qui savent qu’ils assistent à plus qu’une naissance.Lorsque la porte s’ouvrit, un souffle froid s’insinua dans la pièce. Le cercle des anciens entra, un à un, silencieux comme des ombres bienveillantes. Leurs manteaux étaient lourds de neige, leurs visages creusés par le temps. Kaël se redressa sans me quitter, posant une main protectrice sur mon épaule. Je sentis dans le lien, à la base de ma nuque, cette vigilance de l’Alpha qui ne s’éteint jamais, même dans la paix.A
Huling Na-update : 2025-11-09 Magbasa pa