Le tambour a d’abord frappé comme un cœur qui s’ébroue, et la clairière a suivi, d’un seul corps. Des torches courtes allumaient les visages, la résine craquait, une ivresse chaude passait de main en main. Les premiers rires ont éclaté, puis des cris, puis des hurlements pleins d’air, sans menace, portés comme des étendards. Sous mes pieds, la terre vibrait, vaste et sûre. Je n’avais plus senti le territoire respirer ainsi depuis des lunes. Kaël se tenait à mon côté, prêt à s’aimanter dès que je bougerais, un appui qui ne pèse pas, une chaleur tout contre ma hanche. Sa présence me rendait plus légère, plus brillante, plus vivante.On nous a happés par le centre, des bras familiers, des paumes qui poussent en riant. Les jeunes avaient défait leurs cheveux, la poussière s’était mêlée aux colliers, et la ronde s’ouvrait, s’enroulait, se déployait autour du brasier. Arna, rose et ravie, buvait une liqueur de baies qu’elle réserve aux nuits rares. Les anciens craquaient des graines sucrées
Huling Na-update : 2025-11-02 Magbasa pa