All Chapters of DOMINATION : Chapter 101 - Chapter 110

Les mois qui suivirent le départ de Lara furent un gouffre.Un silence sans fin.Einer n’avait jamais su ce que signifiait “manquer quelqu’un” avant cela.Mais maintenant, chaque objet, chaque pièce de son appartement lui rappelait son absence.Une tasse oubliée, une écharpe restée sur le fauteuil, le parfum léger qu’il sentait parfois dans le couloir.Tout semblait hanté.Alors, il fit ce qu’il savait faire : se fermer.Il retourna au travail, s’y jeta corps et âme.Ses journées s’étiraient jusqu’à minuit, ses nuits n’étaient plus que des heures blanches passées à fixer les plafonds vides.Son père, vieillissant, commençait à lui confier plus de responsabilités dans l’entreprise familiale, et Einer les assumait sans broncher.Il devint froid, méthodique, intransigeant.On le respectait, on le craignait.Personne n’osait plus l’approcher.Puis vinrent les femmes.Au début, ce furent des distractions.Des visages croisés lors de dîners d’affaires, de galas, de réunions.Des

La porte claqua derrière lui, et ce simple bruit fit tressaillir Léa. Durval s’avança dans le salon, les traits fermés, son regard sombre accroché au carnet noir posé sur la table basse. Un silence lourd s’abattit aussitôt. On aurait pu entendre le battement du cœur de Léa tant elle retenait son souffle. — C’est quoi ça ? demanda-t-il d’une voix glaciale, sans la quitter des yeux. Léa ne répondit pas. Ses doigts tremblaient. Elle aurait voulu trouver les mots, une explication, quelque chose qui adoucirait l’orage qui grondait déjà dans le regard de l’homme qu’elle aimait. Mais sa gorge était sèche. Einer s’avança lentement, son manteau encore sur les épaules, sa mâchoire crispée. — Dis-moi, Léa… tu as fouillé dans mes affaires ? Le ton était bas, contrôlé, mais chaque mot portait une charge explosive. — Je… non, pas fouillé. J’ai trouvé ce carnet… par hasard. Je voulais juste… comprendre. — Comprendre quoi ? coupa-t-il, en haussant la voix. Il s’empara du ca

La nuit tombait lentement, déposant sur la maison un manteau de quiétude.Dans la cuisine, la vapeur s’élevait doucement du plat que Léa venait de sortir du four.Elle avait voulu un repas simple, chaleureux : du riz, du poisson grillé, un peu de légumes sautés.Rien d’extravagant, juste de quoi ramener un peu de normalité après les jours sombres qu’ils avaient traversés.Durval mit la table en silence.Il était calme, plus doux qu’à l’accoutumée, mais Léa sentait cette fatigue dans ses gestes, cette tension qui lui nouait les épaules.Depuis leur dispute, depuis ces larmes partagées sur le sol du salon, quelque chose s’était fissuré en lui pas une cassure nette, mais une ouverture timide.Il ne disait pas grand-chose, mais Léa voyait bien qu’il essayait.Émilie arriva en courant, les cheveux en bataille, son carnet d’école serré contre elle.— J’ai fini mes devoirs ! annonça-t-elle fièrement.Léa lui lança un sourire attendri.— C’est bien, ma chérie. Viens mettre les verres

Le matin s’annonçait clair, doux, presque paisible.Léa avait mal dormi, mais cette fois, ce n’était pas l’inquiétude c’était l’excitation.Son échographie était prévue à dix heures.Elle s’était levée tôt, avait pris le temps de se coiffer, de lisser sa robe bleue claire.Elle voulait se sentir belle, confiante.Durval, lui, avait dû passer rapidement à son bureau, promettant de la rejoindre à la clinique.En attendant, Léa marcha lentement sur le trottoir, une main posée sur son ventre encore discret.Chaque pas résonnait comme une promesse.La ville s’éveillait à peine, les vitrines s’ouvraient, le bruit des voitures formait ce murmure familier du matin.Et elle, au milieu de tout ça, portait une vie.Une part de lui.À la réception, elle donna son nom, signa les papiers, puis s’installa dans la salle d’attente.Autour d’elle, d’autres femmes, certaines seules, d’autres accompagnées.Elle les regardait, discrètement : les mains entrelacées, les sourires nerveux, les peti

L’air du matin était tiède, chargé du parfum métallique des voitures et du bourdonnement familier des moteurs d’avion. Le ciel de Paris, encore pâle, s’étirait en reflets d’argent derrière les vitres de l’aéroport.Einer tenait fermement le bras de son père. C’était étrange de le voir marcher à ses côtés, calmement, sans tension dans les épaules, sans ce froid invisible qui d’ordinaire les séparait.Jason Durval avait un léger sourire. Il semblait fatigué, mais détendu presque léger.— Tu n’étais pas obligé de venir jusqu’ici, tu sais, dit-il d’un ton paisible.— Si, répondit Einer. Je voulais le faire.Léa marchait à leurs côtés, un peu en retrait. Elle observait, silencieuse, ce lien fragile se retisser pas à pas. Dans la main de Jason, un petit sac de voyage, simple, loin de l’homme d’affaires qu’il avait été toute sa vie.— Vous partez pour longtemps ? demanda-t-elle.— Deux semaines, peut-être trois, répondit-il. J’ai loué une petite maison en bord de mer. Je crois qu’il est