All Chapters of Cent nuits au bandeau noir : Chapter 31 - Chapter 40

Stéphane passa toute la journée chez Chantelle. Ils avaient ri, plaisanté, échangé des anecdotes légères. L’atmosphère dans l’appartement était plus détendue qu’elle ne l’avait été depuis longtemps. Pour Chantelle, c’était presque étrange : ça faisait si longtemps que je n’avais pas passé un moment comme ça avec quelqu’un.Même s’ils venaient à peine de se rencontrer, Stéphane s’était glissé dans sa vie comme s’il y avait toujours eu sa place. Sa manière d’être, son aisance naturelle, tout donnait l’impression qu’il connaissait déjà la maison, qu’il avait toujours fait partie du décor.Le soir venu, ils s’étaient installés dans le salon. La télévision diffusait une comédie bruyante, rythmée par les rires enregistrés qui fusaient à intervalles réguliers. Sur la table basse, un grand bol de pop-corn chaud et parfumé que Chantelle avait préparé trônait au centre. L’odeur beurrée se mêlait à la chaleur de la pièce, donnant une ambiance conviviale.Le téléphone de Stéphane se mit à sonner,

Lorsqu’elle poussa la porte de la suite présidentielle, Mégane fut saisie par la somptuosité du lieu. De larges baies vitrées laissaient entrer la lumière tamisée de la ville, révélant une vue imprenable sur les toits scintillants. Un immense canapé en velours crème faisait face à une table basse en marbre noir, et une petite salle à manger était juste à côté.Elle posa son sac délicatement sur l’un des fauteuils, s’assit, puis croisa les jambes avec une élégance maîtrisée. Quelques instants plus tard, on frappa doucement à la porte.Un serveur, vêtu se sa combinaison noir et blanc, fit son entrée.— Mademoiselle, puis-je vous servir quelque chose, ou attendez-vous quelqu’un ? demanda-t-il avec un ton professionnel.— Oui, j’attends quelqu’un. Lors

Dans la salle de surveillance, Mégane chancela à peine entrée. Ses jambes se dérobèrent presque sous elle, et elle dut s’agripper au rebord de la table pour ne pas tomber. Les larmes, qu’elle avait jusque-là retenues, commencèrent à couler silencieusement sur ses joues. Elle n’arrivait pas à croire ce qu’elle voyait.Elle se pinça violemment l’avant-bras, assez fort pour laisser une marque rouge, dans l’espoir absurde que tout ceci ne soit qu’un mauvais rêve. Mais la douleur bien réelle confirma que c’était la vérité… ou du moins ce qu’on lui montrait comme vérité.Furieuse, elle se redressa brusquement, pointant l’écran du doigt.— Je sais que vous êtes derrière tout ça ! lança-t-elle d’une voix brisée par la rage.L’agent de sécurité la regarda, interloqué.— Qui, nous ? Vous pensez vraiment qu’on vous connaît, mademoiselle ?— Non… non… ce n’est pas possible… murmura-t-elle, reculant légèrement.Sur l’écran, les images défilaient froidement.— Les caméras ne montrent que vous, expl

Chantelle resta figée, son esprit en plein tumulte. Tout ce qu’il disait avait du sens, et pourtant… un doute demeurait. Elle se mordit la lèvre avant de murmurer, presque pour elle-même :— Mais… cela ne prouve pas votre innocence, M. Wilkerson… Ce numéro est bel et bien le vôtre.Collen laissa échapper un petit rire narquois. Il s’approcha de nouveau, réduisant la distance entre eux.— Mon innocence ? Tu crois que je suis en train de me justifier auprès de toi ? Non… Je t’explique cela uniquement pour que tu sois moins idiote la prochaine fois.Il planta alors son regard dans le sien, un regard si intense qu’il la troubla davantage. Lentement, il prit le téléphone et, d’un geste calculé, le glissa dans la poche de Chantelle, effleurant volontairement sa hanche du bout des doigts.Chantelle sursauta, ses ye

Lorsque le soir arriva, Chantelle rangea soigneusement les dossiers sur son bureau. Comme à son habitude, elle prit son sac, prête à quitter son poste, les épaules légèrement tendues après une longue journée.Au même moment, Collen refermait également la porte de son bureau. Chantelle croisa les bras, passa nerveusement la main sur la lanière de son sac et dit, d’un ton sec :— Monsieur Wilkerson… j'ai fini ma journée. — D’accord, tu peux rentrer à la maison, répondit-il, sa voix froide trahissant à peine l’agitation qu’il essayait de contenir.L’ascenseur se présenta et, comme souvent, ils s’y retrouvèrent côte à côte. Chantelle feignit l’indifférence, les yeux rivés sur le panneau lumineux des étages. Mais elle sentit très vite le regard brûlant de Collen sur elle, intense et presque oppressant. Chaque étage qui descendait semblait alourdir l’air autour d’eux. Son cœur battait plus vite qu’elle ne voulait l’admettre, mais elle s’efforça de rester impassible.Pourquoi me regarde-t-