All Chapters of LA FILLE DU MILLIARDAIRE ET L'AMOUR INTERDIT : Chapter 11 - Chapter 20

À l’aube, le refuge était déjà en mouvement. La chaleur de la veille s’était transformée en urgence discrète. Élisabeth, infatigable, disposait sur la table de la cuisine divers objets : cartes, clés, faux papiers, téléphones prépayés. Belvida, encore empreinte de la nuit passée, observait chaque geste avec une attention nouvelle. Elle n’était plus simplement une héritière en fuite. Elle devenait une femme prête à affronter l’inconnu. Stéphane entra, vêtu d’un vieux blouson noir. Il avait changé. Son regard n’était plus celui du simple gardien. C’était celui d’un homme en alerte, d’un ancien agent de terrain prêt à reprendre les commandes. — On n’aura pas beaucoup de temps, dit-il en déroulant une carte sur la table. Rodrigo a des contacts partout. On va devoir se déplacer vite et rester imprévisibles. — Et aller où ? demanda Belvida. — Pour l’instant, vers le nord. J’ai un ancien camarade, Julien. Il vit en marge, dans une ferme isolée. Il pourrait nous aider. Ensuite, on verra.

Une lampe nue oscillait faiblement au plafond, projetant des ombres menaçantes sur les murs sales de la pièce. L’air sentait le métal rouillé, la sueur… et la peur. Stéphane était attaché à une chaise, le visage tuméfié, les lèvres fendues, le souffle court. Il avait déjà reçu plusieurs coups. Mais il tenait bon. Son esprit, même épuisé, restait lucide. Il savait que parler revenait à signer son arrêt de mort — et à mettre Belvida en danger. Un homme entra. Grand, sec, avec des gants en cuir. Il tenait une matraque fine et souple. — Alors, monsieur le fantôme… dit-il avec un sourire narquois. On ne trouve rien sur toi. Ni dans les bases de données, ni dans les fichiers privés. T’es un vrai mirage, hein ? Mais chaque mirage finit par se dissiper sous la chaleur. Il fit claquer la matraque contre sa main. Stéphane ne répondit pas. Son silence était sa dernière arme. — Qui t’a envoyé ? T’es là pour Rodrigo ? Pour un de ses ennemis ? Pour le gouvernement ? Dis-le, et peut-être que je

Dans le vaste salon des Calderón, le silence était devenu pesant. Depuis plusieurs jours, Belvida refusait de parler à quiconque, de s’alimenter ou même de quitter sa chambre. Les domestiques murmuraient, inquiets. Blandine montait chaque soir pour tenter de la convaincre de manger, mais la jeune femme restait allongée, le regard vide, fixant un point invisible sur le plafond. Rodrigo, quant à lui, essayait de se convaincre qu’il faisait ce qu’il fallait. Il répétait à haute voix que ce n’était qu’une passade, que Belvida finirait par comprendre que Stéphane n’était qu’un imposteur… un homme sans nom, un danger potentiel. Et pourtant, dans le silence de son bureau, il repensait à ses propres jeunes années, à ses choix et à ses sacrifices. Une part de lui savait qu’il n’avait jamais aimé avec autant d’intensité que sa fille aimait aujourd’hui. Une nuit, Blandine se leva sans un mot. Elle descendit les marches jusqu’au bureau, où Rodrigo feuilletait sans lire un dossier. Elle s’arrêta

Les jours suivants furent marqués par une intense activité en coulisses. Les médias, toujours plus envahissants, continuaient de publier des spéculations sur la relation entre Belvida et Stéphane, alimentant la rumeur sans relâche. À chaque nouvel article, le scandale prenait de l'ampleur. La presse s'acharnait sur leur histoire, la déformant, la scrutant sous tous les angles. Pourtant, ce que le monde ignorait, c'était que derrière la façade médiatique, une opération minutieuse était en cours, dirigée par les membres de l'unité secrète de Stéphane. Le plan était simple, mais risqué. L'objectif était de maintenir Belvida et Stéphane en sécurité tout en manipulant les informations pour détourner les regards des véritables enjeux. Mais cela ne suffirait peut-être pas longtemps. De plus en plus de personnes semblaient intéressées par leur histoire, et certains groupes moins scrupuleux risquaient de se lancer à leurs trousses, guidés par une curiosité malsaine. Stéphane, quant à lui, viv

Dans le salon du rez-de-chaussée, à l’écart des autres, Stéphane s’installa devant l’écran de contrôle sécurisé, relié à son unité. À ses côtés, Marcelo restait silencieux, les bras croisés. Le regard de l’un comme de l’autre était grave. Belvida, assise en face d’eux, écoutait sans rien dire. — « On l’a localisé il y a 48 heures, » commença Stéphane. « Il était à Berlin. Puis il a disparu. À notre arrivée, on a retrouvé des traces d’activités suspectes, des communications cryptées… et un nom codé qui revenait. Erebos. » Belvida fronça les sourcils. — « Erebos ? » Marcelo prit la parole. — « C’est un pseudonyme utilisé par l’un des anciens membres de l’unité. » Stéphane acquiesça lentement. — « C’était mon meilleur ami. Mon frère d’armes. On l’appelait Dario Falco. Il était brillant, méthodique… mais il a mal tourné. Il a trahi, vendu des informations classées à un réseau criminel. » Il s’interrompit, ses poings serrés. — « On l’a cru mort. Mais visiblement, non seulement il