All Chapters of QUAND L’INTERDIT NOUS BRÛLE: Chapter 21 - Chapter 30

Aidan était furieux, une colère sourde bouillonnant sous son calme apparent. Il revoyait le visage d'Éléa, sa peur. Et la certitude que quelqu'un voulait nuire à sa femme. Sa possessivité, exacerbée par l'instinct de protection, atteignait des sommets. Il resserra ses règles. Pas de rendez-vous imprévus. Seulement dans son appartement, ou des déplacements professionnels où leurs interactions pouvaient être justifiées.Une semaine passa sans nouvelle. L'angoisse grandissait. Éléa et Aidan communiquaient par des messages codés, des appels furtifs. Leurs rencontres, déjà rares, devinrent presque inexistantes. La distance imposée, bien que nécessaire, pesait lourdement sur leur lien passionnel.Un après-midi, Aidan convoqua Éléa à son bureau sous un prétexte anodin. Le dossier était bien réel, mais l'objectif était tout autre. Dès que la porte se referma derrière elle, il l'attira vers lui, l'embrassant avec une ferveur qui la laissa haletante.— Je n'en peux plus, Éléa, murmura-t-il c

Éléa resta là, pétrifiée. Elle avait vu son regard se poser sur elle, un instant, et dans ce regard, elle n'avait pas vu l'amour, mais la suspicion, la rage, la déception, l'ombre d'une accusation muette. Aidan ne l'avait pas défendue, il avait nié Clara avec une fureur terrible, mais il ne l'avait pas non plus regardée comme un allié, mais comme une source de douleur supplémentaire. Son cœur se brisa en mille éclats. Il l'avait rejetée, publiquement, sans un mot, sans un regard d'apaisement. Elle n'était rien qu'une autre femme dans son monde de mensonges. Elle était vulnérable. Et elle avait été une folle de croire qu'il pourrait être différent, que son amour briserait les murs de cet homme.Sans un mot, Éléa tourna les talons. Elle se fraya un chemin à travers la foule, le brouillard dans son esprit l'empêchant de voir où elle allait. Elle sortit de l'hôtel, l'air frais de la nuit cinglant ses joues, mélangeant ses larmes naissantes à la poussière de Paris. Tout était fini.Elle

Pendant ce temps, Éléa était bien loin, dans un petit village côtier du Canada, niché entre des forêts denses et les eaux froides de l'Atlantique. Son choix s'était porté sur ce lieu isolé pour son anonymat, sa tranquillité, son contraste absolu avec le tourbillon parisien qu'elle avait fui.Le début avait été un enfer. La solitude l'avait frappée de plein fouet. Les hivers canadiens, rudes et longs, avaient accentué son sentiment d'isolement. Elle avait passé ses journées à pleurer, le corps lourd de la grossesse et l'âme meurtrie par les paroles d'Aidan. Chaque nuit, elle revoyait son visage, ses yeux d'acier, et entendait sa voix la chasser, la traiter de manipulatrice, lui ordonner de se "débarrasser de ça". La douleur était si vive qu'elle en avait le souffle coupé.Mais il y avait cette petite flamme. Cette nouvelle vie qui grandissait en elle. Son bébé.Elle avait trouvé un petit appartement modeste au-dessus d'une vieille librairie-café. La propriétaire, une femme âgée et b

La vie d'Éléa devint un tourbillon de nuits courtes et de jours remplis d'un amour infini, mais doublé. Anya et Léo étaient des bébés calmes, aux grands yeux curieux, qui s'éveillaient au monde avec une douceur désarmante. Éléa redécouvrit des joies simples : les premiers sourires en simultané, les babillements jumeaux, le parfum unique de la peau de ses bébés. Elle était mère, deux fois mère, et cette identité la définissait désormais plus que toute autre. Elle travaillait toujours à temps partiel au café, Martha et parfois Thomas l'aidant à garder Anya et Léo pendant ses heures de service.Thomas s'investit pleinement dans son rôle de quasi-père. Il était incroyablement patient avec les jumeaux, ses grandes mains de charpentier se montrant étonnamment délicates pour changer deux couches, préparer deux biberons, ou les bercer simultanément. Il les berçait, leur lisait des histoires d'une voix grave et douce, et leurs rires d'enfants emplissaient la petite maison. Sa présence était u

Les destins, en ce mois de printemps sur la côte Est, s'entremêlaient sans que les principaux intéressés le sachent. Éléa et Thomas aimaient emmener Anya et Léo au parc principal de la ville, un vaste espace vert avec des aires de jeux animées et un lac pittoresque. C'était leur rituel du samedi matin, un moment de pure insouciance pour les enfants, et de tranquillité pour les adultes. Les rires cristallins de Anya et Léo résonnaient souvent parmi les balançoires et les toboggans, un son doux et familier pour Éléa, qui observait avec un sourire les boucles sombres de ses enfants virevolter au gré de leurs jeux.Ce même samedi, Aidan avait décidé de prendre une pause dans ses intenses négociations. Son jet privé était garé à l'aéroport local, et il devait se rendre à une exposition d'art caritative dans cette même ville côtière dans la soirée, une obligation sociale imposée par l'un de ses nouveaux partenaires. Il avait quelques heures devant lui avant la réunion de l'après-midi, et i