NORALe silence qui suit leur départ est d’une densité presque irréelle, un vide saturé d’électricité, comme si tout l’air de la pièce refusait de circuler, figé dans la stupeur et l’humiliation. Et pourtant, derrière les murs, sous le plancher, au-delà de la porte restée entrouverte, je sens le monde vibrer, bruissant, grouillant du tumulte invisible des rumeurs qui s’enflent, se gonflent, se déforment déjà. Les mots de Clémence continuent de résonner dans ma tête , voleuse, salope , avec la même brutalité qu’une gifle qui se répète encore et encore.Je reste debout, le souffle court, incapable de faire un geste. Mes doigts agrippent le bord du bureau, mes phalanges blanchissent, comme si j’essayais de m’ancrer à la réalité pour ne pas basculer. Le sol tangue, le monde vacille. Le parfum d’Hugo flotte encore, lourd, mêlé à ma propre odeur, cette trace de fièvre et de peau froissée qui trahit tout. Ça me monte à la tête comme une drogue, ça me fait honte et ça me manque déjà.Je l’ent
Last Updated : 2025-10-24 Read more