All Chapters of Passion interdite : Chapter 61 - Chapter 70

Chapitre 62 — L’après-nuitMargoLe silence s’étire comme une mer sombre autour de nous. La chambre garde l’odeur du feu et du bois humide, un parfum lourd qui s’accroche à ma peau. La lampe vacille encore, jetant sur les murs des ombres indociles.Je ne bouge pas. Mon corps flotte entre le sommeil et une vigilance nerveuse. Chaque battement de mon cœur cogne contre ma cage thoracique, souvenir d’une tempête qui ne s’est pas vraiment apaisée.Je sens De Roche derrière moi, sa respiration lente mais présente, ancrage silencieux que je redoute autant que je cherche. Sa main n’a pas bougé : elle repose près de mon épaule, comme une promesse muette. Je pourrais m’éloigner, quitter ce lit, reprendre une distance. Pourquoi je reste ?L’image de ses yeux revient, ce mélange de fièvre et de patience. Ce regard qui me lit trop bien. Mon corps, traître, garde l’écho de sa chaleur. Mon esprit, lui, se débat. Désir ou piège ? Force ou faiblesse ? Les questions me griffent, mais je reste immobile,

Chapitre 64 — Le retour en villeMargoLe grondement sourd des réacteurs faiblit quand le jet s’aligne sur la piste. La vibration traverse le sol, remonte dans ma cage thoracique, un battement qui me rappelle que le monde nous attend, impatient.Par le hublot, la ville s’étire sous un voile d’acier et de brume, une forêt de tours effilées qui captent la lumière comme des lames. Je sens De Roche bouger à mes côtés : un redressement presque imperceptible, mais suffisant pour me dire que l’homme de dossiers et de décisions est de retour.Je ramène mes mains sur mes genoux. La chaleur tranquille du vol s’évapore déjà, remplacée par l’adrénaline qui pulse à la mesure de la ville. Ne perds pas ce que tu as trouvé là-haut, murmure une voix en moi.Un léger choc : le jet s’immobilise. La porte s’ouvre et l’air de la ville s’engouffre, lourd d’essence, d’humidité et de pluie tiède. Sur le tarmac, des silhouettes en uniforme attendent, droites comme des balises. À distance, les flashes d’appare

Chapitre 66 — Le Duel des Hautes Tours De RocheLa porte de la salle du conseil se referme avec un cliquetis sec, mais je sais qu’il m’attend.Espoir.Je le sens dans le silence du couloir, comme une énergie électrique prête à éclater à tout instant. Margo reste près de moi, mais son regard glisse vers l’ascenseur clignotant au bout du hall. Elle devine.— Je reviens, murmuré-je, presque un avertissement.Elle ouvre la bouche, hésite, puis hoche la tête. Son regard me suit, suspendu dans l’espace entre nous, fragile mais intense.Le couloir est vide, mais saturé du bourdonnement de la ville et du grondement de l’orage qui se rapproche. Le reflet des néons se découpe sur le marbre, créant des lignes froides qui nous encerclent. Je le trouve adossé à la paroi vitrée, silhouette sombre, profil taillé dans le bleu d’acier des tours illuminées.— Vous partez déjà ? me demande-t-il, sa voix calme mais tranchante.Je franchis les derniers mètres, mes chaussures frappant le sol d’un rythme s

Chapitre 68 — Les pensées d’EspoirEspoirLa nuit est silencieuse, mais ce silence est lourd, presque oppressant. Je suis allongé près d’elle, ma femme endormie à mes côtés, son souffle régulier ponctué de petits mouvements qui trahissent son sommeil profond. Pourtant, malgré cette proximité, mon esprit ne cesse de vagabonder, s’accrochant à une image que je ne peux chasser : Margo.Je ferme les yeux un instant, mais ses traits s’imposent, encore plus précis dans mon imagination que dans la réalité. Chaque jour, elle devient plus belle, et cette beauté ne réside pas seulement dans ses yeux ou son sourire, mais dans cette lumière intérieure que je n’avais jamais remarquée avant. Elle semble rayonner, vibrer, et je me déteste pour l’admettre. Je me déteste d’avoir joué avec ses sentiments, d’avoir cru pouvoir contrôler les choses, d’avoir cru que je pourrais me passer de ce qu’elle représentait pour moi.Je tourne la tête, fixant le plafond de notre chambre, imaginant sa silhouette dans

Chapitre 70 — L’écho des souvenirsEspoirLa lumière de l’après-midi tombe doucement à travers les persiennes de mon bureau, mais elle ne suffit pas à éclairer l’ombre qui pèse sur mes pensées. Chaque dossier sur mon bureau, chaque écran allumé, chaque tic-tac de l’horloge semble me rappeler sa présence. Margot. Son nom résonne dans ma tête comme un écho que je ne peux étouffer.Je tente de me concentrer sur le travail, sur les réunions à venir, sur les clients qui m’attendent. Mais rien n’a d’importance. Tout est flou, tout est périphérique. Son visage s’impose, encore et encore, cette lueur de sécurité qu’elle a trouvée dans les bras de De Roche, ce sourire que je ne reverrai jamais de la même façon. Et moi, ici, à essayer de rattraper le temps perdu avec des gestes vains, des paroles inutiles.Je me lève de ma chaise, marchant lentement jusqu’à la fenêtre. La ville s’étend devant moi, animée, indifférente, mais je ne la vois pas vraiment. Je ne vois qu’elle. Chaque souvenir de nos