ZAREKAu début, j’y ai cru. Quand ses yeux se sont ouverts, quand sa main a serré la mienne, quand ses lèvres ont laissé passer ce souffle fragile, j’ai cru que la vie l’avait regagnée, que mon cri avait franchi l’abîme et qu’elle m’était rendue. Mais la lumière s’est éteinte aussitôt. Ses paupières sont retombées comme des pierres, son corps s’est relâché contre moi, et la chambre a replongé dans un silence plus cruel que la mort.La sorcière n’a pas cessé. Sa voix a continué d’emplir les murs, ses incantations ont brûlé l’air jour et nuit, inlassables, obstinées, comme si elle savait que la bataille n’était pas perdue. Moi, j’ai attendu. Chaque seconde, chaque heure, chaque jour, j’ai espéré que ses yeux s’ouvriraient de nouveau, que son souffle retrouverait sa chaleur, que sa voix prononcerait mon nom.Mais cinq mois ont passé.Je ne sais plus ce qu’est le temps. Le palais s’est réduit à cette chambre, à ce lit, à son visage endormi. J’ai oublié la lumière du soleil, oublié les con
Last Updated : 2025-09-09 Read more