Le Roi Alpha Zarek Draven est condamné. La prophétie est sans appel : il mourra avant son trente-unième hiver. Seule la rencontre de son âme sœur peut briser la malédiction… mais le destin se rit de lui. Mais elle est humaine , fragile , mortelle , donc interdite . Les lois sont claires : Un Alpha ne peut s’unir à une humaine sans causer sa mort. S’il la revendique, elle périra . S’il la rejette, c’est lui qui mourra. Pris au piège entre amour et devoir, vie et perte, Zarek devra défier les traditions, les anciens… et la nature elle-même. Mais le prix d’un amour interdit est toujours le sang.
View MoreZarek
La nuit ne porte plus de silence.
Elle hurle , en dedans , en dehors.
Dans chaque bruissement de vent contre les verrières du palais.
Dans chaque soupir de pierre qui se fend sous le froid.
Et dans ma tête. Toujours.
Je fixe les flammes vacillantes du brasero central, les bras croisés, les muscles tendus, le cœur battant trop lentement pour un loup, trop vite pour un roi.
J’ai connu la guerre. L’exil. La trahison. Rien ne m’a jamais fait trembler.
Mais ça…
Ce murmure.
Ce verdict ancien que les Oracles ont récité d’une voix blanche…
« Avant ton trentième et unième hiver, ton cœur cessera de battre.
Nul remède. Nulle armée. Nulle victoire.
Seule l’âme sœur brisera la lame.
Mais l’union pourrait te tuer. Et le rejet t’achèvera. »
Ils ont répété ces mots à genoux, les yeux noyés d’étoiles, comme si leurs bouches n’étaient plus vraiment les leurs.
Depuis…
Depuis je porte en moi l’ombre d’une mort suspendue.
Une condamnation à aimer ou à périr. Et dans les deux cas, à tout perdre.
— Sire ?
Je pivote lentement. C’est Drystan. Mon bêta. Mon frère d’armes. Il porte la même tension que moi, sans la résignation.
Sa loyauté brille comme un fer rouge dans la nuit.
— Ils sont prêts, dit-il.
Je hoche la tête.
Au loin, les tambours grondent. Les loups des cinq lignées se sont rassemblés pour le Conseil de l’Hiver.
Officiellement pour discuter des frontières.
Officieusement, pour décider s’il vaut mieux me tuer avant que la prophétie ne s’accomplisse.
Je descends les marches de pierre noire, chaque pas résonne comme un glas.
Ma cape traîne derrière moi comme un linceul.
Le Grand Hall se dresse, immense et glacial. Il déborde de murmures, d’yeux fuyants, de nuques baissées.
Même les plus anciens. Même ceux que j’ai sauvés.
Tous ont peur.
Car un roi condamné ne règne plus.
Il menace.
— Zarek Draven, Roi Alpha des Cinq Lignées, proclame une voix solennelle.
Je prends place sur le trône d’obsidienne.
Le froid me mord la nuque.
Le métal vibre encore du dernier jugement prononcé ici : celui du roi que j’ai renversé.
Mon père.
— Parlons, dis-je simplement.
Alarion se lève. Un ancien. La peau parcheminée, la langue plus tranchante qu’une lame de lune.
— La prophétie est claire. Tu n’as pas trouvé ton âme sœur. Et s’il s’agit d’une humaine, alors tu dois mourir avant qu’elle ne cause ta perte.
— Mourir pour ne pas risquer d’aimer ? C’est cela, notre loi ?
— Non, gronde-t-il. Mais c’est la tienne.
Tu es un roi, pas un mâle en rut.
Le silence tombe.
Lourd.
Cruel.
Je pourrais bondir. Lui briser la nuque. Leur rappeler qui je suis.
Mon sang porte la marque des Draven :
Nés de la Lune Rouge.
Féroces.
Jamais soumis.
Mais je reste immobile.
Ma voix tranche plus froid que l’acier.
— Si je dois mourir… alors je choisirai le jour. Et la raison.
Je quitte la salle avant qu’ils ne puissent voter. J’en ai assez entendu.
Le vent me frappe dès que je franchis les portes du palais.
La forêt s’étale en contrebas, respirant lentement sous la neige.
Je l’aime.
Elle m’a élevé. Elle m’a formé.
Et c’est là-bas, disent les Oracles, que je la trouverai.
Elle.
Mon interdite.
Mon âme sœur.
Je n’y crois pas.
Je ne veux pas y croire.
— Sire ? murmure Drystan, toujours à mes côtés. Et si c’était vrai ?
Si cette âme… existait ?
Je tourne la tête. Lentement.
Je croise son regard. Mon ton est tranchant.
— Alors elle me tuera.
Et je pars. Seul.
Je laisse les hurlements de mes meutes derrière moi.
Mes bottes s’enfoncent dans la neige jusqu’aux genoux.
Chaque pas me rapproche de ma fin.
Ou de son visage.
Je ne sais pas ce que je préfère.
---
La forêt me reconnaît.
Ses arbres millénaires frémissent à mon passage.
Les feuilles se taisent. Le vent se détourne.
Même les bêtes s’ensevelissent.
Mais ce soir… quelque chose vibre.
Une pulsation étrangère.
Un battement que je ne reconnais pas.
Et cette odeur.
Pas celle du sang.
Pas celle de la peur.
Autre chose.
Plus ancien.
Plus doux.
Plus dangereux.
Je m’arrête net. Le souffle suspendu.
Les crocs frémissants sous ma peau.
— Non… pas maintenant.
Pas ça.
Une empreinte invisible glisse contre moi comme une main trop chaude.
Elle s’infiltre dans mes os. Déchire mes murailles.
Et ma bête…
Ma bête murmure : Elle.
Je me mets à courir. Instinct pur.
Je bondis entre les troncs, plus loin que jamais.
Là où même les loups n’osent plus aller.
Là où les anciens disent que la forêt se souvient du tout premier hurlement.
Et pourtant, elle est passée par là.
L’odeur flotte dans la brume.
Vanille. Musc. Et quelque chose d’autre.
Un feu doux et étrange.
Ni louve. Ni sorcière. Ni bête.
Et pourtant… marquée.
Je traverse une clairière.
Un feu éteint fume encore dans le froid.
Elle est déjà partie.
Mais le sol garde son empreinte.
Et l’air… sa trace.
Je reste figé.
Mon cœur bat comme un avertissement.
Je ne sais pas ce qu’elle est.
Mais mon âme frémit.
Ma malédiction reconnaît quelque chose que moi, je refuse encore de nommer.
---
Je rentre au palais avant l’aube, le regard hanté.
Le Conseil exige ma tête.
Le Nord attend un roi.
Mais je n’ai plus qu’une seule pensée.
La retrouver.
Je convoque Drystan.
— Nous partons. À l’aube.
Il fronce les sourcils.
— Où ? Et pourquoi ?
— Pour la trouver.
— Qui ? demande-t-il, plus lentement.
Je plante mes yeux dans les siens.
— Celle qui m’appelle.
Celle que la forêt cache.
Il pâlit.
— Tu crois… que c’est elle ?
Je ne réponds pas.
Je ne veux pas savoir.
Mais mon corps, lui, a déjà décidé.
— Rassemble les registres. Tous les villages. Toutes les femmes en âge de porter la marque.
— Zarek… Si les anciens l’apprennent…
— Ils ne l’apprendront pas.
Je la chercherai jusqu’à ce que je la voie.
Je le saurai.
Je la reconnaîtrai.
Le voyage commence trois jours plus tard.
De village en village, mon regard coupe, tranche, rejette.
Elles sont nombreuses.
Belles, fragiles, arrogantes, dévouées.
Aucune n’est elle.
Je cherche la marque pas celle qu’on voit , celle qu’on sent.
Dans la chair et dans l’âme.
Et à chaque « non », ma rage s’intensifie . Mon impatience devient fureur.
Je rêve d’elle.
Je l’entends.
Et chaque nuit sans elle me rend plus dangereux.
Au septième village, je ressens un écho . Un manteau. Une jeune fille.
Une trace presque effacée.
Je l’attrape , trop vite , trop fort.
— Où as-tu eu ça ?
Elle tremble , sa voix est brisée.
— Ce… ce n’est pas le mien. Une autre me l’a prêté. Pour le voyage.
Je hume le tissu.
L’odeur y est furtive et tenace.
Elle.
Je lève les yeux vers l’Est.
Mon cœur bondit dans ma poitrine.
Un fil invisible se tend dans cette direction.
Elle s’éloigne.
Mais elle n’est plus hors d’atteinte.
Je murmure :
— Je suis à ta poursuite maintenant.
Tu ne m’échapperas plus.
Je ne sais pas qui elle est.
Ni ce qu’elle est.
Je n’ose pas croire ce que mes sens murmurent.
Mais je sais une chose :
Elle est à moi.
Et je ne laisserai rien ni personne me l’arracher.
ZAREKIls avancent.Lents. Silencieux.Leurs pas résonnent comme des échos mortels dans ce couloir étroit. Le néon au plafond clignote par saccades, jetant des éclairs blancs sur leurs visages masqués. On dirait des spectres vêtus de chair artificielle.Drystan lève son arme, tendu comme une corde prête à se rompre.Je n’ai même pas besoin de respirer pour savoir que ce ne sont pas des hommes.Leur odeur est fade, presque inexistante. Un vide.Ils ne respirent pas comme nous. Peut-être qu’ils ne respirent pas du tout.Sarah serre ma main.Son cœur bat vite, affolé, comme un oiseau prisonnier. Je sens sa peur, la brûlure de son sang qui pulse. Mais sous cette panique, quelque chose vibre… une chaleur sourde, presque vivante, qui remonte le long de mon bras. Comme si elle me contaminait de sa lumière.— Reste derrière moi, dis-je d’une voix basse et dure.— Qui… qui sont-ils ? souffle-t-elle.Je ne réponds pas. Pas maintenant. Le nom que je donnerais ne changerait rien.Les silhouettes
ZAREKJe marche , ou plutôt, je traîne ma carcasse meurtrie dans les couloirs glacés de l’hôpital. Chaque pas est un supplice. Mes côtes râlent, mes muscles protestent, comme si chaque fibre de mon corps hurlait de rester immobile. Mais je ne peux pas. Je ne peux pas attendre. Attendre, c’est mourir.Les néons au plafond clignotent, me déchirant les yeux. Le bruit métallique des chariots, plus loin, vrille mes nerfs. Ça résonne comme des chaînes dans ma tête. Tout sent le sang, le chlore, la peur. Une peur qui n’appartient à personne et à tout le monde, celle qui s’accroche aux murs, aux rideaux de plastique, aux corps qui passent.Drystan me suit, un pas derrière, son souffle plus court que d’habitude. Je sens son regard me transpercer, lourd de reproches et d’inquiétude.— Zarek, tu n’es pas en état…Sa voix est un grondement, bas et tendu, comme un chien prêt à mordre. Je ne réponds pas. Je l’ignore.Le bloc C n’est plus très loin. Je le sais. Je le sens. Ou plutôt… je la sens.Un
ZAREKLe matin racle la surface de la ville comme une lame sale.Rien n’est pur ici. Pas la lumière. Pas l’air. Pas même les regards.J’observe la ville du haut de la baie vitrée de la suite.Tout n’est que vacarme et vertige. Un chaos mécanique qui me donne la nausée.Drystan entre sans frapper, les bras croisés, l’air tendu.— Elle dort encore, dit-il. Je crois qu’on lui a injecté quelque chose. Elle a des marques dans le cou.Je ne réponds pas.Je fixe la rue en contrebas. Les gens qui marchent vite, pressés, emmitouflés dans leurs existences creuses.Ils ne sentent rien.Ils ne savent rien.Mais moi, je sais. Quelque chose ici pue l’ancien. L’éveil. La mutation.— On ne peut pas rester cloîtrés ici. Pas si on veut la trouver.Drystan acquiesce.— J’ai repéré un garage. On peut louer un véhicule discret, équipé. Sans puce de géolocalisation. Marché noir.— Parfait. Discrètement. Pas de questions.Il hoche la tête et quitte la pièce.Je passe mes doigts sur ma nuque.La sensation de
ZarekJe marche dans la nuit.L’air est glacé, sec, tranchant comme une lame.La forêt derrière moi gronde de frustration, comme si elle sentait que j’abandonne une terre qui m’était acquise.Mais je ne peux pas rester.Je ne dois pas rester.Rien ici ne m’a parlé , ni chair , ni âme.Et pourtant… quelque chose, dans cette brume, murmure que je ne suis pas si loin.Mais pas assez proche non plus.— Tu crois que ça peut être une humaine ?— Ce n’est pas une humaine.Je crache les mots dans l’air comme un poison que je refuse d’avaler.Drystan relève la tête, surpris.— Tu y penses encore, à cette fille fiévreuse ?Je serre les poings.— Un roi ne se lie pas à une humaine. C’est contre toute nature. Contre la Loi.Il hoche la tête. Mais je sais qu’il n’est pas convaincu.Et pire encore : je ne le suis pas non plus.Il y avait dans ce nom murmuré, dans la tension de l’air, dans le regard fiévreux qu’elle m’a lancé avant de perdre connaissance…quelque chose qui a fait tressaillir mon omb
ZarekLe vent mord.Il ne caresse plus, il lacère.Chaque rafale est une gifle, chaque flocon une écharde.La forêt change, plus on s’approche des frontières du sud. Moins de conifères. Plus de cendres dans l’air. Et une odeur que je ne supporte pas : celle de l’humain.Je monte à cheval depuis trois jours. À côté, Drystan garde le rythme, infatigable, les sens en alerte. Sa fidélité est une ancre, sa présence, un mur entre moi et la folie qui me guette.Il est le seul à m’accompagner. Le seul à ne pas me regarder comme un roi condamné.Il est né avec moi, a combattu avec moi, a hurlé sous la même lune.Et parfois, il ose me dire ce que d’autres n’oseraient même pas penser.— Tu t’épuises, Zarek.Je serre la mâchoire. Mon regard fouille les ombres mouvantes des arbres. Un bruit, un parfum, une silhouette. J’attends. Je guette.Mais rien.Encore.— Ce n’est pas de l’épuisement, Drystan. C’est de l’instinct. Il est plus fort que moi. Je le sens. Elle n’est plus loin.Il grogne, lève les
SarahLe vacarme des klaxons s’accroche à mes pas comme une seconde peau. Ce n’est plus un bruit : c’est une présence, un souffle continuel, âcre, nerveux. Les talons des passants claquent contre l’asphalte détrempé, et leurs visages sont fermés, tirés, pressés par l’urgence de vivre, ou juste celle de tenir debout encore un jour.Une pluie fine tombe depuis l’aube. Elle ne mouille pas vraiment. Elle ronge. Elle s’infiltre. Elle s’insinue dans les fibres du manteau, dans les plis de la peau, jusque dans la cage thoracique. Je resserre ma capuche, enfonce les mains dans les poches, refuse de remettre ces gants troués que je traîne depuis deux hivers. Par fierté peut-être ou par obstination idiote. Il n’y a plus vraiment de différence, à force.Encore un entretien inutile.Encore des sourires figés et des regards fuyants. Le genre de phrases que j’ai appris à décoder : « Nous avons d’autres candidats », « Vous êtes… intéressante, mais… », « Nous vous recontacterons ». Personne ne rappel
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