Tous les chapitres de : Chapitre 31 - Chapitre 40

Le silence avait repris ses droits dans la villa, mais mes sens restaient tendus comme des cordes. Chaque pas résonnait dans le marbre, chaque ombre semblait prête à se transformer en menace. J’inspectais pièce par pièce, le regard aiguisé, scrutant les moindres indices de l’attaque. Des traces de pas boueuses, un bris de verre, le mouvement subtil d’une fenêtre entrouverte… tout me parlait. Ces intrus n’étaient pas amateurs. Quelqu’un voulait me tester… ou pire, atteindre Julianne.Je quittai la salle principale, mon corps encore couvert de sang, les muscles tendus et les nerfs en alerte. L’eau chaude de la salle de bains lavait le sang sur ma peau, mais n’effaçait pas la colère sourde qui bouillonnait en moi. Chaque goutte me rappelait que ce monde ne pardonne pas, et que ceux qui s’en prennent à moi ou à Julianne devront payer.Alors que je sortais de la salle de bains, un cri strident me figea sur place. La voix de Julianne, glaciale et paniquée, résonnait dans toute la villa. Je

Scène – Le matin après la tempête La lumière du matin filtrait à travers les rideaux lourds de la maison, traçant des bandes pâles sur le sol jonché d’objets renversés. Le silence n’était pas apaisant, il était oppressant. Chaque meuble brisé, chaque éclat de verre semblait murmurer la colère d’Ulric, la violence de la nuit précédente. Julianne, assise sur le canapé, les genoux repliés contre sa poitrine, sentait son cœur battre à tout rompre. Elle avait peur. Oui. Mais pas seulement. Il y avait ce mélange étrange, insupportable et fascinant, de rage et de protection, qu’il dégageait. Elle savait que sans elle, il sombrerait dans un monde qu’elle ne pourrait jamais suivre, mais avec lui… sa vie entière était une ligne de crête, fragile et dangereuse. Ulric apparut dans l’encadrement de la porte, ses épaules larges encore tendues, ses mains tachées de sang séché. Il n’avait pas dormi, ou du moins, pas dans le calme. Ses yeux noirs étaient durs, mais un éclat d’angoisse brillait au

Scène – Le malaise et la révélationJulianne sentit un vertige l’envahir dès le matin. Son estomac se nouait, une nausée persistante la poussant à s’asseoir sur le canapé. Chaque battement de son cœur semblait trop rapide, trop fort. Elle essaya de respirer calmement, mais une fatigue soudaine l’obligea à poser ses mains sur ses genoux. Elle savait qu’elle ne pouvait pas ignorer ce malaise : quelque chose n’allait pas.Après quelques instants, décidée, elle se leva péniblement et prit rendez-vous chez le médecin. La route jusqu’au cabinet fut un mélange de peur et de doute. Son esprit tourbillonnait : Et si c’était grave ? Et si… je n’étais pas prête ? Ses mains tremblaient légèrement sur le volant. Chaque vibration de la voiture semblait amplifier le malaise dans son corps.Le médecin l’accueillit avec douceur et professionnalisme, la mettant immédiatement à l’aise. Après quelques questions sur ses symptômes et quelques examens rapides, il lui tendit un petit objet. Julianne comprit

Ulric resta immobile quelques instants, le souffle court, le corps lourd de toutes ces nuits sans sommeil. Les démons qui le harcelaient, les ennemis tapis dans l’ombre, les regards calculateurs de ses hommes… tout cela pesait sur ses épaules comme un plomb qu’il ne pouvait jeter. Et pourtant, il avait passé tellement de temps à tout donner pour les autres — pour la mafia, pour sa réputation, pour Julianne… — qu’il avait presque oublié ce que c’était de penser à lui. Moi aussi, j’ai mes limites… moi aussi, j’ai mal… moi aussi, je suis fatigué… pensa-t-il, en sentant pour la première fois la fatigue réelle dans ses membres. Il posa une main sur son front et laissa un soupir s’échapper, presque honteux. Ce n’était pas de la faiblesse, juste… humain. Et il se surprit à espérer quelques instants de répit, un instant où il pourrait fermer les yeux et ne plus être Ulric le Capo, Ulric le guerrier, Ulric l’implacable. Julianne le regardait, encore tremblante, et pour un moment, la pression

Ulric sentit un frisson le traverser alors qu’il regardait Julianne, blême et silencieuse, le visage encore marqué par la peur. Il avait passé tant de temps à la protéger, à la garder dans un cocon, à se battre pour qu’aucune ombre ne l’atteigne… mais maintenant, quelque chose en lui se fissurait. Assez… assez de cette illusion… pensa-t-il. Elle doit savoir. Elle doit voir l’homme que je suis vraiment. Il inspira profondément, laissant sa colère et sa rage couler librement dans ses veines. Chaque meurtre, chaque trahison, chaque bain de sang… c’était lui. Brutal, impitoyable, dangereux. Et Julianne avait le droit de le voir tel quel. “Écoute-moi,” dit-il, sa voix basse mais tranchante, brisant le silence pesant. “Tu crois que je peux tout contrôler. Que je peux tout faire pour te protéger… que je peux te garder à l’abri de ce que je suis. Mais c’est impossible. Je ne suis pas un homme comme les autres. Je ne le serai jamais. Et tu as le droit de voir le monstre que je suis.” Ju