Lahat ng Kabanata ng BAISE-MOI 2: Kabanata 31 - Kabanata 40

MayaDemain, tout recommence. Le réveil, les embouteillages, les mails, les sourires forcés, la robe sage, les jambes croisées, les appels en visio, le clavier qui claque pendant que je tente de ne pas penser à ce que je suis vraiment. Demain, la lune de miel sera finie. Mais pas encore. Pas ce soir. Pas tant que je suis là, nue, entre les draps défaits, entre deux corps, deux hommes, deux désirs qui me regardent comme s’ils allaient me dévorer.Noé est derrière moi, possessif, presque animal, sa paume plaquée contre ma nuque, sa cuisse calée entre les miennes pour m’ouvrir sans effort, tandis que devant moi, il y a cet autre homme, celui qu’il a choisi, qu’il a observé avant de me l’offrir comme un dernier vertige, un cadeau de fin de voyage. Son regard brûle contre ma peau, sa langue trace une ligne invisible entre mes seins, son souffle accroché à ma gorge.— Tu sais que c’est la dernière nuit, ma femme, murmure Noé derrière moi.Je hoche la tête, incapable de parler, ma bouche déj

CamilleIl s’appelle André.Et il est beau, d’une beauté discrète, presque effacée, mais d’autant plus fascinante qu’elle ne cherche jamais à se montrer. Pas de ces hommes qui pavannent ou qui séduisent à grand renfort de sourires étudiés ; non, André est l’exact opposé : il vous regarde avec cette fixité tranquille, il vous écoute comme si chaque mot comptait, et il impose par sa seule manière d’être, sans hausser la voix, sans aucun besoin d’artifice.Et c’est précisément ce qui m’attire.Ce qu’il retient, je veux le faire jaillir. Ce qu’il contient, je veux le faire déborder.Et surtout , surtout , il est à Éléa.Cela, c’est le nœud du désir, le cœur palpitant de l’interdit : ce qui m’appartient n’a jamais eu autant de goût que ce qui ne m’était pas destiné. Et ce soir, alors que je franchissais le seuil de leur appartement avec un sourire doux et des talons sûrs, j’ai vu dans ses yeux ce que je cherchais sans le chercher : une faille. Une infime hésitation, à peine un battement de

CamilleLe déjeuner est simple. Des légumes sautés, du riz gluant, une salade croquante au piment doux. Éléa parle beaucoup. Elle commente chaque bouchée, raconte un souvenir par-dessus l’autre. André sourit, ponctue parfois d’un hochement de tête. Mais je vois l’ombre dans son regard. L’écho du moment dans la chambre.Moi, je me suis assise à sa gauche.Ce n’est pas un hasard.La place était vide, offerte, mais je l’ai choisie. Éléa est à sa droite, naturellement. Je sens sa main se poser parfois sur son avant-bras, comme pour affirmer une place qu’elle croit encore indiscutable.Mais entre eux, il y a un vide.Et moi, je suis là.Je sens la chaleur de son corps, tout proche. Sa jambe qui se tend à peine pour éviter la mienne. Sa respiration plus courte chaque fois que je penche un peu vers lui.Je parle peu.Je préfère l’observer.Je note les détails : la tension de sa mâchoire, ce muscle qui se contracte parfois dans son cou, comme une retenue. Les silences qu’il laisse entre deux

ÉLÉAIl flotte.Depuis quelques jours, il flotte.Comme une brume discrète entre lui et moi. Pas de dispute, pas de froideur. Juste... un éloignement subtil. Des réponses plus lentes. Des gestes plus absents.Ce matin encore, il a oublié de m’embrasser avant de partir.Ce n’est rien. Ça arrive.Mais je sens.Je sens dans la façon dont il fixe son café. Dans la manière qu’il a de se recoiffer sans s’en rendre compte, comme s’il voulait plaire à quelqu’un d’autre.Alors je me penche. Doucement.— Tu vas bien, mon cœur ?Il sursaute presque. Me regarde avec un sourire trop rapide.— Oui, bien sûr. Pourquoi tu demandes ça ?Je hausse les épaules. J’essaie d’être légère. Pas inquiète. Pas suspicieuse.— Tu as l’air… distrait. Tu dors mal ?Il secoue la tête. Avale une gorgée.— Non, je suis juste un peu pris par le boulot en ce moment. Rien de grave.Je hoche la tête. Je lui fais confiance.Évidemment que je lui fais confiance.C’est mon mari.Et Camille est ma meilleure amie.ANDRÉElle m

ANDRÉJ’ai mis de l’eau sur mon visage , beaucoup trop d’eau froide, glaciale. Mais elle n’efface rien.Mon reflet m’insulte. Mes joues sont rouges. Mon regard fuyant. Mon pantalon mal remis.Je remonte la fermeture avec une lenteur cérémonieuse. Comme si ce geste pouvait recoller quelque chose en moi. Je me rhabille, je me redresse, mais tout sonne faux. Tout moi est de travers.Elle était là à genoux.J’ai failli jouir.J’ai failli trahir.Je suis déjà coupable, même si rien n’est allé jusqu’au bout. Mais qu’est-ce que "jusqu’au bout", au juste ? À partir de quel moment passe-t-on le seuil ? La première caresse ? Le premier battement d’acceptation ? Le premier renoncement ?Je me racle la gorge. Je pousse la porte. L’air du couloir me gifle. Le bruit de la musique me ramène à la réalité. Elle est trop forte. Trop pleine. Elle me donne envie de fuir.Mais je retourne à la table.Éléa est là, dos droit, élégante, deux verres devant elle. Un pour moi. Je reconnais ma bière. Un peu tiéd