All Chapters of Mon contrat avec Aiden Knight: Chapter 41 - Chapter 50

LéaLe feu s’était apaisé, ne laissant plus qu’un lit de braises rougeoyantes dans l’âtre.La maison respirait lentement, comme vivante.Chaque craquement du bois, chaque soupir du vent, résonnait étrangement dans le silence.Je restai immobile contre Aiden, mon oreille posée sur sa poitrine, écoutant la cadence régulière de son cœur.Mais malgré la chaleur, quelque chose en moi se glaçait.Cette impression persistante d’être observée, cette tension diffuse qui, depuis le matin, n’avait cessé de croître.J’essayais de la chasser, de me convaincre que ce n’était rien une illusion née du froid, du vent, du passé trop lourd qui refusait de mourir.Et pourtant.Un nouveau bruit, plus net cette fois, fendit l’air : un choc sourd contre le volet.Je me redressai brusquement.Aiden leva les yeux vers moi, les sourcils froncés, le regard encore brumeux de fatigue.— Qu’est-ce qu’il y a ?Je fis signe de me taire.Le silence se fit, dense.Puis à nouveau : toc… toc…Pas fort. Pas violent. Mais

Le matin s’étirait avec lenteur sur la nouvelle planque isolé des Knight, comme si la Suisse elle-même cherchait à retenir le souffle du monde. Les montagnes s’élevaient autour d’eux, silhouettes blanches et immobiles, gardiennes silencieuses de leurs secrets. La lumière filtrait à travers les rideaux de lin, douce et pâle, effleurant le parquet ciré et la pierre encore tiède près de la cheminée. Dans cet écrin de silence, on n’entendait que le craquement régulier du feu et le bruissement lointain du vent dans les sapins. Aiden était assis près de la cheminée, torse penché en avant, ses doigts crispés sur les accoudoirs du fauteuil. Chaque mouvement restait mesuré, chaque respiration lente. Son corps, encore marqué par les semaines de rééducation, portait les traces des fractures et des brûlures issu de leur dernier mésenvature. Pourtant, son regard ce bleu acier qu’aucune douleur n’avait jamais pu ternir brillait d’une flamme calme, presque dangereuse. La volonté pure, nue, inaltérab

La nouvelle s’était abattue sur eux comme une lame glaciale. Deux jours. Peut-être moins. La neige, dehors, s’était remise à tomber, silencieuse et lourde, ensevelissant tout. Le monde semblait vouloir effacer leurs traces, comme si la montagne elle-même cherchait à les protéger ou à les ensevelir avec leurs secrets. Serena, droite dans son manteau de laine sombre, s’était installée devant la grande carte accrochée au mur du bureau. On y voyait les routes, les cols, les lignes frontières qu’ils avaient franchies en fuyant. Elle traçait des traits rapides au crayon rouge, ses gestes précis, presque militaires. — Ils viennent du sud, murmura-t-elle. Par la vallée. S’ils franchissent le tunnel avant l’aube, ils seront ici demain soir. — Et les communications ? demanda Aiden. — Brouillées. Le satellite n’est plus sûr. On a peut-être vingt-quatre heures avant qu’ils coupent tout. Léa resta un instant immobile, observant Serena. Ses yeux, d’un gris métallique, brillaient d’une intensi

Il y avait dans la lumière de Palerme quelque chose d’injustement apaisant. Une douceur trompeuse, presque cruelle, tant elle contrastait avec les nuits qu’ils avaient traversées. Le ciel, d’un bleu dense, semblait vouloir tout effacer, tout recouvrir comme si le passé n’avait jamais existé. Et pourtant, à chaque souffle de vent, à chaque parfum de citron qui flottait sur les collines, Léa se souvenait que la paix, chez eux, n’était qu’une illusion fragile. Aiden ne s’y habituait pas encore. Il marchait dans cette maison italienne comme un homme qui ne savait pas s’il méritait encore le calme. Après tant de mois à se battre contre la douleur, à apprendre de nouveau à marcher, à respirer sans que son corps ne le trahisse, il se sentait presque coupable d’être là, vivant, debout, dans ce lieu où tout respirait la paix. Il se souvenait du jour où il s’était effondré dans les bras de Léa, le visage vidé, les mains couvertes de sang, et ces mots brisés : « Scott Ford est mort… Léa,

Les jours avaient pris la couleur de la mer. Une lenteur bleue, douce, un peu amère. Palerme semblait s’être faite pour eux un lieu où le temps s’effilochait entre deux battements de cœur. Chaque matin, Léa ouvrait les volets avant Aiden. Elle aimait ce geste simple, ce froissement des rideaux, la lumière dorée qui s’écrasait sur les draps froissés. L’air sentait toujours le sel et les fleurs d’oranger. Elle se penchait, respirait la mer, puis allait chercher deux cafés un pour elle, trop sucré, un pour lui, noir, presque brûlant. Aiden la rejoignait sur la terrasse, souvent pieds nus, la canne oubliée quelque part dans le couloir. La guérison n’était pas totale, mais son corps commençait à lui obéir de nouveau. Et Léa, à chaque pas qu’il faisait sans grimacer, sentait sa poitrine s’alléger. — Tu marches presque normalement, dit-elle un matin en le voyant arriver sans appui. — Presque. — Presque, c’est déjà beaucoup. Il haussa les épaules, un demi-sourire aux lèvres. Il avait c