All Chapters of L'ÉPOUSE ABANDONNÉE: Chapter 111 - Chapter 120

ÉZRANLe trajet de retour depuis l'hôpital est un voyage entre deux mondes. Le monde d'avant, marqué par la perte et la lutte, et ce monde nouveau, incroyable, fragile, où l'impossible est devenu réalité. Je conduis avec une lenteur exagérée, chaque nerf de mon corps tendu pour protéger le précieux secret qui repose maintenant dans le ventre de Gracias. Mon regard ne quitte la route que pour se poser sur elle, encore pâle mais transfigurée par une lumière intérieure que je croyais à jamais éteinte.Elle regarde par la fenêtre, une main posée sur son abdomen, un sourire rêveur et incrédule aux lèvres. Je vois le reflet de ses larmes silencieuses dans la vitre. Des larmes de guérison.Quand j'ouvre la portière pour l'aider à descendre devant notre maison, c'est avec des gestes d'une délicatesse que je ne me savais pas capable. Comme si elle était en verre. Comme si notre avenir tout entier tenait dans ce moment.— Je ne suis pas une porcelaine, Ézran, murmure-t-elle avec un petit rire e

ÉZRANLe cabinet du Dr. Arnaud est d’une blancheur immaculée, aseptisée, silencieuse. Un contraste brutal avec le tourbillon d’émotions qui m’habite. Je suis assis, les mains serrées sur les genoux, à attendre. Gracias est à la maison, sous la surveillance discrète de Liam. Je lui ai promis de la rappeler dès que je saurais.La porte s’ouvre. Le Dr. Arnaud, un homme d’un certain âge au regard perçant, entre avec une feuille de résultats à la main. Son expression est impénétrable.— Monsieur .Je me lève, incapable de prononcer un mot. Mon cœur bat à tout rompre, au point que j’ai l’impression qu’il va déchirer ma poitrine.— Asseyez-vous, je vous prie.J’obéis, les jambes molles.— Nous avons procédé à un spermogramme complet, ainsi qu’à une échographie doppler des voies génitales, comme vous le savez. Les résultats sont… surprenants.Il pose la feuille devant moi. Des chiffres, des graphiques. Un langage étranger qui détient pourtant la clé de mon âme.— Il y a cinq ans, le diagnosti

ÉZRANLe calme en moi n'est pas l'absence de tempête, mais l'œil du cyclone. Une focalisation absolue. Lidia a franchi une ligne qu'aucun être sensé n'aurait dée franchir. Elle a visé l'innocent. Notre enfant. Cet acte ne relève plus de la vengeance, mais de la folie pure. Et une bête folle, ça s'abat.Je n'en parle pas à Gracias. Sa paix, celle de notre bébé, sont sacrées. Je l'entoure d'un cercle de protection encore plus serré, mais de manière discrète. Plus de gardes du corps visibles, mais un réseau d'hommes en civil veillant à chaque instant. Le système de sécurité de la maison est upgradé, devenant une forteresse numérique et physique. Elle ne remarque rien, absorbée par les merveilles de sa grossesse.Pendant ce temps, dans l'ombre, j'agis.Liam a laissé faire la tentative de piratage. Nous avons tout tracé. L'identité du hacker, ses liens financiers avec Lidia. Nous avons même récupéré une copie de ce qu'il a dérobé : des données médicales brutes, sans interprétation. Heureus

DEUX MOIS PLUS TARDGRACIASLa grossesse avance, et avec elle, une sérénité que je n'aurais jamais crue possible. Notre petite fille grandit, et son énergie tranquille colore nos journées. Ézran est un mari attentif, presque trop, mais sa sollicitude est devenue une douce habitude. Il a fait de notre maison une forteresse de bien-être, et je m'y sens en sécurité, aimée, protégée.Pourtant, malgré ce bonheur, une petite mélancolie persiste. Une absence. Celle d'un visage familial. Ma propre mère est morte il y a des années, me laissant seule face au monde et à la froideur de ma belle-famille. La dernière conversation avec Elena, la mère d'Inès, ma demi-sœur, m'a marquée. Elle avait demandé pardon, mais le fossé creusé par les années de préférence et le drame récent semblait infranchissable. Depuis, le silence.Un après-midi, alors que je trie des affaires pour la chambre du bébé, une enveloppe sobre glissée sous la porte attire mon attention. Aucun timbre, aucun expéditeur. Juste mon n

GRACIASLe retour à la maison est une entrée dans un nouveau monde. Un monde bercé par le souffle léger d'une petite fille nommée Léonie. Un nom qui évoque la douceur et la force, comme un petit lionceau fragile mais plein de vie. Elle est la lumière qui a chassé les dernières ombres de nos cœurs.La maison, déjà un sanctuaire, a trouvé son âme. Elle résonne de nouveaux sons : les petits gémissements de Léonie, le bruit de la balancelle, mes chuchotements pour l'endormir. Et puis, il y a un autre son, plus inattendu, plus précieux encore : le rire d'Ézran.Je l'observe, parfois, sans qu'il ne me voie. L'homme que le monde entier redoute, l'homme d'acier et de décisions impitoyables, est devenu... gaga. Complètement, irrémédiablement gaga.Il passe des heures, assis dans le fauteuil de la nursery, à la regarder dormir. Il a interdit à quiconque de porter la poussette, c'est son privilège exclusif. Il parle affaires au téléphone d'une voix basse et ferme, et une seconde après, sa voix s