Semua Bab QUAND LA LUMIÈRE S'EST ETEINTE : Bab 11 - Bab 20

La petite victoire de la terrasse de café résonna en Maïa comme l'écho lointain d'une musique qu'elle avait oubliée. Ce n'était qu'un café, une heure passée à observer les passants, mais c'était la première fois depuis des années qu'elle se sentait libre, non pas de choisir une robe, mais de simplement exister dans le monde, sans la pression constante du regard d'Alexandre. Le sentiment était fragile, tremblant, mais il était là. Le soir, elle s'endormit plus facilement, les images cauchemardesques d'Alexandre se mêlant à une nouvelle image : celle de la douceur du soleil sur sa peau, une chaleur bienveillante, qui ne brûlait pas, qui ne possédait pas.Les jours suivants, le plan de Chloé se mit en place. Elles devaient d'abord lui créer une nouvelle identité, une nouvelle app

Le sac de courses, posé à l’entrée de l’appartement de Chloé, n’était pas un simple amas de vêtements, c’était un trophée. Maïa le regardait comme un soldat regarderait un emblème de guerre. Ces simples jeans et pulls en coton, achetés avec son propre argent, symbolisaient une première bataille gagnée. La peur était toujours là, nichée au creux de son estomac, mais elle n'était plus la seule émotion à l'habiter. Un sentiment de fierté, timide mais persistant, commençait à germer en elle. En enfilant un pull doux et bleu, elle sentit pour la première fois que ses vêtements étaient faits pour elle, pas pour le rôle qu’elle avait dû jouer. C’était une nouvelle peau, une armure de femme ordinaire qui lui offrait une liberté inconnue. Les fibres du pull, douc

La routine s'était installée dans l'appartement de Chloé, une routine douce et protectrice qui pansait les plaies de Maïa. Les matins commençaient par le parfum du café, les rires étouffés de Chloé au téléphone, et le cliquetis des touches de son clavier alors qu'elle travaillait. Maïa, de son côté, se plongeait avec une ferveur nouvelle dans ses propres dossiers de consultante. Chaque analyse, chaque stratégie élaborée, était un pas de plus vers la reconquête de son identité. Le cabinet de conseil, autrefois un simple lieu de travail, était devenu son sanctuaire, un espace où sa valeur n'était pas dictée par un homme, mais par ses compétences.Un après-midi, alors qu'elle révisait un rapport complexe, Léa l'appela via la visioconférence. Son visage, habituellement si serein, affich

Le trajet en taxi fut d'abord un vertige, un mélange de peur et d'adrénaline. Le cœur de Maïa battait la chamade, non plus de la peur qui l'avait paralysée, mais de la tension palpable qu'elle n'avait pas ressentie depuis des années, celle qu'elle éprouvait avant une présentation cruciale à des clients importants. C'était la même sensation, mais l'enjeu était bien plus grand qu'un simple contrat : il s'agissait de sa vie, de sa liberté et de sa dignité.Le taxi s'arrêta devant l'immeuble de verre et d'acier qui abritait son cabinet de conseil. C'était un monument à la réussite, un symbole de la vie qu'elle avait construite avec tant d'efforts, et qu'Alexandre avait tenté de détruire. Les portes automatiques s'ouvrirent, et Maïa entra, son pas, hésitant au départ, se raffermissant à mesure qu'elle avançait. L'od

Le soleil de Paris, matinal et timide, filtrait à travers les rideaux de soie, caressant doucement la pièce de ses rayons. Maïa se réveilla dans le grand lit qui avait été le théâtre de tant de leurs moments, heureux et douloureux. À côté d'elle, Alexandre dormait, son bras protecteur posé sur le traversin, comme si, même dans son sommeil, il craignait de la perdre à nouveau. Son visage, d'ordinaire si ferme, était apaisé, et une mèche de cheveux tombait sur son front, adoucissant son expression. Maïa l'observa un instant, cherchant dans les traits de cet homme l'amant passionné qu'elle avait aimé, et non plus le gardien obsessionnel qui l'avait fait fuir. Le silence de la chambre n'était plus un silence pesant, mais un silence de paix, fragile et incertain. Elle se dégagea délicatement de l'emprise du drap, prenant soin de ne pas le réveiller. Assise au bord du lit, elle repensa à la soirée de la veille, à leurs mots échangés, aux larmes versées, et à l'étreinte qui avait scellé leu