La pièce baignée de lumière matinale, avec la douce musique du salon de Chloé en fond sonore, était un contraste saisissant avec les nuits noires de l'appartement d'Alexandre. Maïa se sentait de plus en plus à sa place. Le travail qu'elle avait entamé la veille l'avait revigorée, lui rappelant la femme qu'elle était avant de se perdre dans l'ombre de son mariage. Elle avait retrouvé son assurance, son sens de l'analyse, et la satisfaction que lui procurait la résolution de problèmes complexes. Chloé, assise en face d’elle avec sa tasse de café fumante, la regardait avec un sourire.« Je te vois, tu sais, » lui dit Chloé, avec une douceur qui n'appelait pas de réponse. « Je vois la vraie Maïa. »Maïa leva les yeux de son ordinateur, un sourire timide aux lèvres. « Je… j'avais oublié que j'étais cette femme. »« Il ne te l'a jamais prise. Il a juste essayé de te faire croire qu'elle n'existait plus. Mais elle est toujours là, et elle est encore plus forte qu'avant. »Ces mots résonnèren
Le sac de courses, posé à l’entrée de l’appartement de Chloé, n’était pas un simple amas de vêtements, c’était un trophée. Maïa le regardait comme un soldat regarderait un emblème de guerre. Ces simples jeans et pulls en coton, achetés avec son propre argent, symbolisaient une première bataille gagnée. La peur était toujours là, nichée au creux de son estomac, mais elle n'était plus la seule émotion à l'habiter. Un sentiment de fierté, timide mais persistant, commençait à germer en elle. En enfilant un pull doux et bleu, elle sentit pour la première fois que ses vêtements étaient faits pour elle, pas pour le rôle qu’elle avait dû jouer. C’était une nouvelle peau, une armure de femme ordinaire qui lui offrait une liberté inconnue. Les fibres du pull, douc
Le sac de courses, posé à l’entrée de l’appartement de Chloé, n’était pas un simple amas de vêtements, c’était un trophée. Maïa le regardait comme un soldat regarderait un emblème de guerre. Ces simples jeans et pulls en coton, achetés avec son propre argent, symbolisaient une première bataille gagnée. La peur était toujours là, nichée au creux de son estomac, mais elle n'était plus la seule émotion à l'habiter. Un sentiment de fierté, timide mais persistant, commençait à germer en elle. En enfilant un pull doux et bleu, elle sentit pour la première fois que ses vêtements étaient faits pour elle, pas pour le rôle qu’elle avait dû jouer. C’était une nouvelle peau, une armure de femme ordinaire qui lui offrait une liberté inconnue. Les fibres du pull, douc
La petite victoire de la terrasse de café résonna en Maïa comme l'écho lointain d'une musique qu'elle avait oubliée. Ce n'était qu'un café, une heure passée à observer les passants, mais c'était la première fois depuis des années qu'elle se sentait libre, non pas de choisir une robe, mais de simplement exister dans le monde, sans la pression constante du regard d'Alexandre. Le sentiment était fragile, tremblant, mais il était là. Le soir, elle s'endormit plus facilement, les images cauchemardesques d'Alexandre se mêlant à une nouvelle image : celle de la douceur du soleil sur sa peau, une chaleur bienveillante, qui ne brûlait pas, qui ne possédait pas.Les jours suivants, le plan de Chloé se mit en place. Elles devaient d'abord lui créer une nouvelle identité, une nouvelle app
Les jours qui suivirent l'appel à Léa s'écoulèrent lentement, comme une eau paisible qui lave les rives d'une tempête. L'appartement de Chloé était un havre de paix, un cocon protecteur dans lequel Maïa pouvait enfin se laisser aller à la convalescence. Le bruit de la ville, filtré par les fenêtres, était un murmure lointain qui n'arrivait pas à percer le silence de l'appartement. Les couleurs vives des coussins, la chaleur douce de la couverture, l'odeur de thé et de pain grillé étaient autant de rappels que ce monde, celui de Chloé, était bien réel, et infiniment plus sûr que le luxe froid et étouffant qu'elle avait quitté.Maïa passait ses journées à errer d'une pièce à l'autre, comme un fantôme qui cherche sa place. La douleur physique commençait à s'estomper, mais la douleur émotionnelle restait vive. L'ecchymose sur sa pommette avait viré au jaune verdâtre, un signe de guérison, mais la plaie dans son cœur restait ouverte, une blessure béante qui ne guérissait pas. La nui
Le lendemain matin, après les larmes et la conversation cathartique de la veille, le silence revint. Mais ce n'était plus le silence oppressant du choc, c'était le silence lourd d'une tâche à accomplir. Maïa, le corps encore endolori, était assise sur le canapé de Chloé, enveloppée dans une couverture qui lui semblait être une armure protectrice. Son regard était fixé sur la ville qui s'éveillait derrière la fenêtre. Les lumières de l'aube se reflétaient sur les vitres, mais elle ne les voyait pas vraiment. Elle était perdue dans un abîme intérieur, revivant sans cesse les moments de la nuit. Le goût métallique du sang, le claquement de la porte, le froid glacial du couloir… L'appartement d'Alexandre, sa vie luxueuse et la carrière qu'elle avait construite avec tant d'efforts lui semblaient désormais un lointain mirage, un rêve qui s'était transformé en cauchemar.Chloé était assise en face d'elle, une tasse de thé à la main, sa présence une ancre rassurante. Elle ne parlait pa