ADRIENLa bibliothèque de Lorenzo sent le bois ciré, le cuir vieilli et la lente décomposition du pouvoir. Le patriarche nous y a convoqués. Il est assis dans son fauteuil en cuir, un trône devenu trop grand pour son corps qui semble rétrécir chaque jour. Un verre de brandy tremble dans sa main.Vittoria et moi, nous nous tenons devant lui, non plus comme des subalternes, mais comme des pairs. Pire, comme des successeurs impatients.— L’incident avec le voyou, Kaleb, commence Lorenzo, sa voix éraillée. C’était… maladroit. Brutal. Nous avons des méthodes. Des traditions.— Les traditions, Lorenzo, répond Vittoria d’une voix douce comme un poison, sont faites pour être dépassées. La brutalité, quand elle est publique, est un langage que même les plus simples d’esprit comprennent.— Vous avez montré nos cartes ! s’emporte-t-il en se levant, renversant un peu de brandy. Nous régnons par la peur, oui, mais une peur respectueuse ! Une crainte qui se chuchote, pas qui se crie dans les rues !
Última atualização : 2025-11-13 Ler mais