Tous les chapitres de : Chapitre 161 - Chapitre 170

Chapitre 164 — Le prix du cœurPoint de vue de KaelLe monde autour de moi n’était plus qu’un hurlement.Du sang, des flammes, et ce rugissement sourd dans ma tête : Arielle.Je savais qu’elle venait. J’avais senti sa présence à travers le lien, entendu le battement de son cœur dans mes veines. Mais une part de moi avait refusé d’y croire, jusqu’à ce que je la voie.Et quand je l’ai vue… tout s’est arrêté.Elle surgissait d’entre les arbres, la peau marquée de boue et de poussière, ses yeux emplis d’un feu que même la guerre ne pouvait éteindre. Elle courait vers moi, ignorant les flèches, les épées, les loups déchaînés autour d’elle. Mon souffle s’est coupé.— Arielle !J’ai hurlé son nom jusqu’à m’en déchirer la gorge.Je me suis élancé vers elle, mais le champ de bataille entre nous semblait s’étirer à l’infini. Chaque pas était un combat. Chaque respiration, une douleur.Les ennemis, sentant ma distraction, se sont rués sur moi.Je les ai abattus comme un fou, incapable de penser,

Chapitre 164 — “Ne le prenez pas”Point de vue d’ArielleLe champ de bataille était un enfer.Des cris, du sang, des corps à terre. L’odeur du fer et de la terre brûlée m’étouffait, mais je ne sentais plus la douleur de ma blessure. Tout ce que je voyais, tout ce que je cherchais, c’était lui.Kael.Mon cœur battait si fort que j’avais l’impression qu’il allait exploser. Et puis je l’ai vu.Debout, entouré de guerriers, le regard sauvage, la mâchoire serrée, les yeux remplis de rage… et de peur. Une peur que je n’avais jamais vue chez lui.Nos regards se sont croisés, et tout le reste a disparu.— Arielle ! hurla-t-il, sa voix plus forte que le tonnerre.Je fis un pas vers lui, mais les soldats ennemis me retinrent brutalement.Je me débattais comme une folle, hurlant son nom, alors que ma plaie se rouvrait et que la douleur montait jusqu’à mes côtes.— Lâchez-moi ! criai-je. Lâchez-moi !Mais soudain, un silence lourd est tombé sur le champ. Même les cris des loups se sont tus.Kael

Chapitre 166 — De la peur à la fureurPoint de vue d’ArielleJe restai seule pendant un long moment après le départ de Selene, incapable de bouger, incapable même de respirer correctement. Ses mots tournaient dans ma tête, acides, venimeux, blessants. Ils se répétaient encore et encore, comme des échos que je ne pouvais pas faire taire.Je finis par me lever lentement, mes jambes tremblantes sous mon propre poids. Chaque pas me faisait mal, mais c’était une douleur qui me rappelait que j’étais encore vivante. Je m’approchai du petit miroir fissuré accroché au mur du refuge.Quand mes yeux croisèrent mon reflet, j’eus un choc.Une femme pâle, amaigrie, aux yeux cernés et au visage couvert de larmes me fixait. Ce n’était pas la Luna que Kael avait aimée, ni la guerrière qu’il avait cru voir en moi. C’était une ombre. Une coquille vide.Je posai ma main sur le miroir, observant la faiblesse dans mes traits.— Regarde-toi… murmurai-je à voix basse. Tu ressembles à celle qu’elle voulait qu

Chapitre 167 : Les chaînes du désespoirPoint de vue de KaelLe froid le réveille avant même la douleur.Un froid mordant, humide, presque vivant — celui des pierres anciennes qui suintent le sang et la peur. Kael entrouvre les yeux, mais tout est flou. L’air sent le fer brûlé et la cendre. Une chaîne tire violemment sur son poignet, et la douleur explose jusque dans ses os. Le métal est argenté. De l’argent pur.Il grogne, la mâchoire serrée, le souffle court.Chaque mouvement arrache un cri à son corps, comme si le feu se propageait lentement dans ses veines.Il baisse la tête. Son torse est couvert de sang séché, de plaies ouvertes. Son propre sang fume légèrement sous la morsure de l’argent.— Arielle… murmure-t-il, presque sans voix. voix Son cœur bat plus fort à la seule pensée d’elle. Les souvenirs reviennent par vagues — le combat, la fumée, son cri… puis ce moment où il l’a vue s’effondrer, blessée.Il se revoit hurler son nom, supplier qu’on l’éloigne du champ de bataille.

Chapitre 170 : Le Pouvoir Réveillé d’AriellePoint de vue d’ArielleLa forêt s’étendait autour de moi comme un labyrinthe de secrets et de murmures, chaque arbre, chaque buisson, chaque pierre semblait retenir son souffle. Je savais que Kael était là, quelque part, prisonnier et en danger, et chaque seconde qui passait me déchirait un peu plus. Je ne pouvais plus rester immobile, attendant que le destin décide pour moi. Mon corps tout entier vibrait d’une force nouvelle, sauvage et insatiable, et je sentais que ce pouvoir devait être utilisé maintenant.Je pris une profonde inspiration, sentant l’air glacé remplir mes poumons. Mes yeux brillèrent légèrement dans l’obscurité, reflétant la lune comme deux éclats d’argent. Mes sens, éveillés au-delà de tout ce que j’avais jamais connu, me permettaient de sentir les moindres mouvements dans les bois. Je pouvais entendre le souffle des animaux, le froissement des feuilles sous des pas lointains, même le cœur d’un loup solitaire battre dans