All Chapters of Puisque père et fils ont choisi la même femme idéale, pourquoi pleurer si je me remarie ?: Chapter 11 - Chapter 20

La feuille est tombée en voltigeant sur les souliers impeccablement cirés d’Adrien.Il n’y avait que six caractères tracés d’une écriture flamboyante : Lettre de démission Claire JarryUn souffle collectif a parcouru l’assemblée.Oser défier « le Juge Charon » en public ? Cette fille avait des nerfs d’acier !Une veine a battu sur la tempe d’Adrien.Claire, les yeux rouges d’une beauté glaciale, a dit avec un sourire éclatant : « Grâce à Mademoiselle Morel, j’ai eu le privilège de recevoir l’attention de tant de cadres du groupe… Au moins, ces deux années chez Charon n’auront pas été vaines. »Son regard a croisé celui, stupéfait, d’Adrien.« Alors, c’est terminé. Plus jamais. »Sur ces mots, elle s’est retournée et est partie d’un pas décidé, la silhouette droite comme un pin.Elle ne s’est pas retournée.« Cette Claire est vraiment allée trop loin ! Qui sait qui la protège pour qu’elle se permette une telle insolence ! »Madame Darcourt, hors d’elle, a grincé : « Monsieur Cha

La voiture de sport s’est éloignée de plus en plus, tandis que Claire continuait de fixer le siège du groupe Charon, ce lieu où elle avait travaillé deux ans durant, donnant toute son énergie et sa sueur.Ce n’est que lorsqu’il a disparu de sa vue qu’elle a baissé les yeux et a détourné le regard.« Clairou, c’est pour toi. »Maxime, les yeux fixés sur la route, la main gauche sur le volant, a tendu de la droite la clé de la Ferrari : « Je n’avais pas pu t’offrir ton cadeau d’anniversaire en étant à l’étranger l’autre jour… Joyeux anniversaire. »Les grands yeux de Claire se sont arrondis de surprise : « Maxime, c’est beaucoup trop cher, je ne peux pas accepter. »« Pourquoi pas ? Moi je trouve que ce n’est même pas à la hauteur de ce que tu mérites. »Dans le regard clair et franc de Maxime, il y avait une douceur sincère : « Et puis, je me doutais que tu allais refuser, même pour cette voiture-là. Alors une plus chère, je n’ai même pas osé. Je l’ai commandée il y a longtemps : si t

Camille voyait Claire discuter avec Maxime, et pas seulement discuter : cette femme d’ordinaire si douce et effacée rayonnait d’une assurance qu’elle ne lui avait jamais connue.Ses sourcils se sont froncés, et ses ongles rose pâle se sont enfoncés dans sa paume.Maxime, elle le connaissait bien : l’étoile montante du barreau, revenu des États-Unis avec un salaire à sept chiffres. L’an passé, quand le groupe technologique NimWay s’est retrouvé au cœur d’un litige financier, son père a déboursé une somme considérable pour le faire plaider leur cause ; il a essuyé un refus poli mais glacial. En y repensant, la colère lui remontait encore : son père, grand patron respecté, n’a même pas pu obtenir un rendez-vous avec Maître Delaunay.Et maintenant, là, sous ses yeux, Claire était avec lui, comme si de rien n’était, et tous deux semblaient proches, presque complices.Camille a inspiré profondément avant de se tourner vers Adrien ; sa voix s’est faite douce, presque caressante : « Addie, p

Sur la route du retour vers la résidence de Bellevue, Adrien gardait le visage fermé ; l’habitacle de la berline de luxe semblait une glacière.Léo était recroquevillé sur son siège, n’osant presque pas respirer.« Addie… tu es encore fâché contre Claire ? »Camille, d’une voix douce, a tenté de détendre l’atmosphère.« Je ne m’attendais pas à ce que ma sœur connaisse Maître Delaunay. Son cercle relationnel est finalement bien plus vaste que tu ne l’imagines. »« Léo. »Adrien a planté son regard dans le visage pâle de son fils ; sa voix a claqué, autoritaire : « Qui t’a appris à dire un mot pareil que tromperie ? »Effrayé par le visage fermé de son père, Léo s’est mis à trembler.« Papa… je… »« De nos jours, avec les médias partout, les enfants entendent beaucoup de choses, » a ajouté doucement Camille en caressant les cheveux du petit.« Les idées des enfants vont dans tous les sens. Voir sa maman avec un homme qu’il ne connaît pas, la voir s’absenter plusieurs jours de suite…

À l'intérieur du bureau, les deux femmes se faisaient face, l'air était saturé d'électricité.À l'extérieur, une grappe d'employés se massait, l'œil brillant de curiosité, avides de ragots.Folle de rage et de honte, Madame Darcourt a hurlé vers la porte : « Allez, dégagez ! Retournez travailler ! »Le couloir s'est vidé aussitôt, comme un vol d'oiseaux effrayés.« Pff ! Avec ça, tu crois pouvoir me faire tomber ? »Les yeux de Madame Darcourt ont lancé un éclat mauvais ; elle s'est rassise avec une fausse nonchalance, jambes croisées, et un sourire provocateur : « Et quelles preuves as-tu que c'est moi qui ai lancé ces rumeurs ? J'ai seulement répété ce que tout le monde disait. Et je n'ai jamais pris de mégaphone pour le crier partout : j'en ai parlé entre collègues, comme on bavarde à la pause. Qu'est-ce que tu peux me faire pour ça ? »Ce visage rusé, perfide, avait quelque chose de repoussant, comme une bête malade.« Tu as raison. Si ce n'était que des ragots chuchotés, moi qu