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18LE POINT DE VUE DE MARC Je verse le vin dans son verre, observant le liquide ambré danser à la lumière tamisée de la cabine. Isabella l'accepte avec un sourire qui ne parvient pas tout à fait à masquer la tension dans ses épaules."Comment tu te sens ?" je demande en me calant dans mon siège de cuir.Elle prend une gorgée, ses doigts se crispant légèrement autour du verre. "Stressée," avoue-t-elle. "Je suis souvent stressée ces temps-ci, et même maintenant..." Sa voix s'estompe, son regard se perdant vers le hublot où défilent les nuages.Je me penche en avant, mes coudes sur mes genoux. "Raconte-moi."Elle parle alors – des réunions interminables, des décisions qui pèsent, de cette pression constante qui ne semble jamais la quitter. Même ici, à dix mille mètres d'altitude, elle la porte comme un manteau invisible.Je ne peux pas rester à distance. Je me lève et viens m'asseoir près d'elle, si près que je peux sentir la chaleur de sa présence. Puis, sans réfléchir, je pose douceme

20LE POINT DE VUE D'ISABELLA Le léger grondement des réacteurs s’était tu depuis quelques minutes déjà.À travers le hublot, j’apercevais les lumières de Paris qui s’étiraient à perte de vue des constellations dorées sur un tapis d’encre.Le jet privé de Marc venait de se poser avec une douceur presque irréelle, et je sentais encore les vibrations de l’atterrissage sous mes pieds.Je me redressai lentement, émergeant d’un demi-sommeil paisible après notre partie de jambes en l'air dans l'avion. Je sens encore mes jambes trembler. Pendant tout le vol, j’avais laissé ma tête reposer sur sa poitrine, mes mains se promenaient sur sa poitrine assez souvent . C’était devenu presque naturel.La chaleur de sa peau à travers sa chemise, le battement régulier de son cœur, ce parfum boisé qui s’infiltrait dans l’air du cockpit tout cela avait un effet rassurant, presque troublant.Je levai les yeux vers lui.Il lisait encore des documents sur sa tablette, concentré comme si rien d’autre n’ex

22LE POINT DE VUE DE D'ISABELLA Le lendemain matin, Paris s’éveillait lentement sous un ciel pâle.Les bruits de la ville filtraient à travers la fenêtre entrouverte les klaxons lointains, les pas pressés, le murmure des conversations en terrasse.Assise devant le miroir, je terminais de me préparer, les mains un peu tremblantes.Marc avait prévu une réunion importante avec ses partenaires français, des investisseurs qu’il devait rencontrer depuis des mois.Et, contre toute attente, il m’avait demandé de l’accompagner.— Tu viens avec moi, Isabella.— Moi ? Mais… c’est une rencontre d’affaires, Marc. Je ne veux pas te déranger.Il avait souri, d’un air tranquille.— Tu ne me déranges pas. Tu fais partie de ma vie, désormais. Et je veux qu’ils le sachent.Ses mots résonnaient encore dans ma tête.Je me regardai une dernière fois dans la glace.Une robe noire élégante, des boucles d’oreilles discrètes, les cheveux relevés en chignon. Sobre, mais sûre de moi.Du moins, j’essayais de l’

24LE POINT DE VUE DE D'ISABELLALe temps s’est arrêté.Marc, agenouillé devant moi, la bague entre les doigts, me regardait avec cette intensité que je ne lui avais jamais vue. Ses yeux, d’ordinaire si sûrs, brillaient d’une émotion qui me désarma.Il prit une inspiration, et sa voix, basse, vibra dans l’air du matin.— Isabella… depuis le jour où tu as franchi la porte de mon bureau, tu as tout changé. Tu es entrée dans ma vie sans prévenir, sans frapper, et tu l’as remplie de douceur, de chaos, de lumière. J’ai découvert en toi ce que je croyais avoir perdu depuis longtemps : la paix, la tendresse, la vérité.Je sentais mon cœur battre plus fort à chaque mot. Il poursuivit, plus ému encore :— Avec toi, j’ai appris qu’aimer, ce n’est pas posséder. C’est partager, rire, se disputer, se retrouver. Tu es mon refuge, Isabella, et la seule personne avec qui je veux me réveiller tous les matins. Alors aujourd’hui… je n’ai qu’une question.Il leva la bague, ses mains légèrement tremblante

26 : LA lune de MIEL La porte de la suite se referma dans un murmure feutré. Isabella sentit son cœur battre contre ses côtes, comme un oiseau captif cherchant à s'envoler. La chambre baignait dans une lumière tamisée, les voilages blancs ondulant doucement sous la brise nocturne qui entrait par la fenêtre entrouverte.Marc se tenait près d'elle, si proche qu'elle percevait la chaleur qui émanait de lui. Il ne la touchait pas encore, mais elle ressentait déjà sa présence dans chaque fibre de son être.— Isabella... murmura-t-il, et son prénom dans sa bouche était une caresse.Elle leva les yeux vers lui. Dans la pénombre, son regard brillait d'une intensité qui la fit frissonner. Lentement, avec une douceur infinie, il porta la main à son visage, effleura sa joue du bout des doigts. Ce contact léger déclencha en elle une cascade de sensations.Sa respiration s'accéléra. Elle vit la gorge de Marc bouger alors qu'il déglutissait, preuve qu'il n'était pas aussi calme qu'il voulait le pa