Lahat ng Kabanata ng Le Cercle des Maîtresses: Kabanata 111 - Kabanata 120

Le jour se leva comme un cœur qui se prépare à donner. La brume, ordinairement timide au-dessus du port, se retira en révérence, laissant la lumière s’étaler comme un grand drap d’or. La Maison du Vent paraissait prête — non plus seulement refuge, mais agora. Des guirlandes de tissus blancs et de sel pendillaient aux fenêtres ; les essuie-mains soigneusement pliés formaient une mosaïque sur la table centrale. Partout, on sentait la solennité et la fête tenir la même main.On avaient annoncé la cérémonie trois semaines auparavant : la garde du nouveau souffle s’unirait à la forteresse des Filles du Vent et aux héritières restées pour former un seul Cercle, indissoluble. C’était la promesse que Noor, Isma, Aïna, Sélène et Myrrha avaient portée ensemble — une promesse contre la plainte des années. Les femmes du village vinrent, certains hommes aussi, mais pour la première fois la foule n’était pas curieuse, elle était actrice ; elle avait soif de voir ce que la mer et le feu pouvaient co

La lune se leva sur la vallée silencieuse, immense et blanche, comme un témoin éternel des secrets du passé. Le vent portait encore les murmures des anciennes générations, et cette nuit-là, les femmes du nouveau cercle se réunirent pour la première fois sous l’arbre du Serment.Elles étaient sept — descendantes des survivantes, filles du feu et de la résilience. Chacune portait dans ses yeux une étincelle de douleur, mais aussi une lueur de renaissance. Naomi, la plus âgée, prit la parole la première. Sa voix, grave et douce, portait la mémoire de tout ce qui avait été brisé avant elles.— “Ce soir, nous ne parlons pas de vengeance,” dit-elle en regardant le ciel. “Nous parlons de guérison. De ce qu’elles n’ont jamais pu terminer. De ce que nous devons continuer.”Un silence s’installa. Dans ce silence, la brise effleura leurs cheveux, et la terre sembla vibrer sous leurs pieds. Puis, peu à peu, chacune prit la parole, avouant ses blessures, ses amours perdus, ses peurs encore vivante

Le silence tomba comme une couverture de verre sur la vallée. Les flammes bleues s’éteignirent lentement, laissant derrière elles un parfum de cendre douce et d’air humide. Le monde semblait suspendu, entre la mort et la renaissance.Naomi fut la première à bouger. Ses doigts effleurèrent la terre encore tiède, puis le manteau vide du gardien. Aucun corps, aucune trace de sang — seulement cette absence dense, presque vivante, qui pesait comme une prière inachevée.Céleste demeurait immobile au centre du cercle, le visage tourné vers le ciel. L’éclat rouge qu’elle tenait contre son cœur battait encore faiblement, tel un cœur emprunté au néant.— “Il est parti,” souffla Léa.— “Non,” répondit Céleste dans un souffle à peine audible. “Il respire encore, là où je ne peux pas le suivre.”Amara, penchée sur les symboles brûlés au sol, sentit quelque chose vibrer sous ses paumes.— “Le sceau n’est pas refermé,” murmura-t-elle. “Ce qui s’est ouvert entre eux n’a pas disparu. Il s’est simpleme

La pluie tombait sur les ruines du vieux monastère, une pluie épaisse, presque rouge, mêlée à la poussière et à la cendre. Le vent faisait gémir les pierres, comme si les esprits de celles qui avaient péri dans les guerres spirituelles revenaient pleurer leur liberté volée.Amina se tenait au centre du cercle, la tête levée, les bras ouverts, sa robe blanche collée à sa peau trempée. Autour d’elle, les nouvelles femmes du cercle se tenaient en silence, chacune portant une flamme dans une lanterne de cristal. Ces flammes représentaient les âmes de leurs mères, de leurs sœurs, de toutes celles que la douleur avait brisées avant elles.Zahara s’approcha lentement, tenant entre ses mains un vieux grimoire couvert de symboles d’or et de sang séché.— Tu es sûre de vouloir le faire ? demanda-t-elle d’une voix grave.Amina hocha la tête.— Je n’ai plus peur. Le feu ne me consume plus. Il m’éclaire.Depuis la mort de Leandro, le silence s’était installé dans le cercle comme une malédiction. L

La terre avait retenu son souffle depuis des lunes. Partout, des rumeurs de lumière et d’ombre couraient comme des oiseaux blessés : des femmes qui s’éveillaient à l’aube avec la marque d’un feu sur la paume, des rêves où des villes entières se transformaient en braseros de mémoire, des prières anciennes qui revenaient au goût du sel. Les Filles du Feu n’étaient plus une légende — elles étaient une armée de cœurs qui battait à l’unisson, une constellation en marche.Amina avait envoyé des messagères partout — des caravanes de femmes portant la braise sacrée, des chants et des pictogrammes, des feux allumés sur des collines oubliées. Les flammes naissaient comme des étoiles neuves, et la nuit, les chemins brillants formaient des constellations que même les marins consultaient. Mais la lumière attire le regard des prédateurs. Là où l’on rallume, les ombres apprennent à guetter.On les retrouva d’abord dans les ports : des pêcheurs virent des silhouettes noires glisser au bord des quais,