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Le soleil matinal filtre à travers les fenêtres tandis que je descends, l'estomac gargouillant malgré mon hésitation. Je n'ai pas pris de petit-déjeuner à la salle à manger depuis cette première journée humiliante avec Anton. Le souvenir est encore cuisant : ses paroles glaciales me transperçaient tandis que tous les convives faisaient semblant de ne rien entendre, même si leurs mines pincées et leurs regards gênés disaient le contraire. L'idée de devoir affronter à nouveau ces regards compatissants me serre la poitrine.Un arôme alléchant de bacon grésillant et de café fraîchement moulu m'attire vers la cuisine. L'espace d'un instant, je pense qu'Ana est arrivée tôt pour cuisiner, mais en tournant le coin, je suis accueillie par une vision inattendue. Liam est debout devant les fourneaux, vêtu d'un tablier noir par-dessus ses vêtements décontractés, une spatule à la main, s'occupant de plusieurs poêles avec une aisance naturelle.Il se retourne à mon entrée, son sourire éclatant dans

Quelques jours se sont écoulés depuis qu'Anton m'a reproché d'avoir appelé mon Alpha, et je ne l'ai plus revu depuis. Une partie de moi en est soulagée : chaque fois qu'il s'approche, j'ai l'impression d'étouffer. Mais il a fait quelque chose d'inattendu.Chaque jour, Dan vient me donner des nouvelles des recherches pour retrouver ma mère. Les informations ne sont jamais bonnes, mais au moins je sais qu'ils cherchent. Je sais qu'Anton est derrière tout ça. C'est peut-être sa façon de se racheter, mais ça ne suffit pas. Loin de là. Je ne veux toujours pas le voir.Je prépare le petit-déjeuner dans la cuisine quand Ana entre, ses cheveux blonds tout ébouriffés de sommeil. Elle porte un pull gris douillet et un jean moulant, l'air détendu, et vient s'installer au comptoir.« Bonjour, Luna », dit-elle en s'étirant avant de se percher sur l'un des tabourets.« Je ne suis pas ta Luna. Mais bonjour quand même », je signe avec un léger sourire. Je suis contente de la voir après la façon dont

Après quelques grandes inspirations, je sors de l'alcôve au moment précis où Liam apparaît. Son timing est si parfait que je me demande si Anton ne lui a pas envoyé un message.« Ma Luna me ferait-elle l'honneur de m'accompagner à l'intérieur ? »Ses yeux bleus sont chaleureux et bienveillants, d'une manière qui me rappelle cruellement tout ce qu'Anton n'est pas. Il me tend le bras avec une légère inclinaison, un geste galant et désuet, comme dans les romans d'amour que je lisais chez Moonlight Books – à l'époque où ma vie était simple, avant les vampires, les compagnons et tout ce cauchemar.Je devrais le reprendre. Je devrais insister pour qu'il cesse de m'appeler Luna, puisque son frère m'a clairement fait comprendre que je ne porterais jamais ce titre.Mais les mots, même si je pouvais les prononcer, restent bloqués dans ma gorge. Mes mains tracent des signes qu'il ne peut déchiffrer, puis je saisis mon téléphone.« Je sais que tu ne peux pas parler », dit-il doucement avant que j

La lumière du matin me transperce les paupières comme des aiguilles. Je gémis, me retourne et regrette aussitôt mon geste tandis que la pièce se met à tourner.Attendez. Pas de vertige. Pas de mal de tête lancinant. Pas de nausées.Je me redresse lentement, faisant le point. Je porte toujours ma robe de la veille. Mais malgré la quantité incroyable de vin que j'ai bue, je me sens… bien. Fatiguée, peut-être un peu déshydratée, mais sans les terribles symptômes d'une gueule de bois.Merci à la lune pour la guérison des loups-garous.Après une douche rapide, j'enfile des vêtements confortables — un pull gris doux et un legging noir — et je descends. Mon estomac gargouille, me rappelant que j'ai à peine touché à mon dîner hier soir. J'étais trop occupée à regarder Anton flirter avec Scarlett pour manger.La cuisine est vide et paisible dans la lumière matinale. Je rassemble les ingrédients pour les crêpes, me laissant emporter par le rythme familier des mesures et du mélange.Alors que je

Le monde défile à toute allure pendant que je cours – arbres, maisons, membres de la meute que je ne remarque même pas. Mes pieds savent où aller, même si mon esprit est encore prisonnier de cet instant.La cabane d'Ana surgit dans ma vision brouillée de larmes, petit havre de paix à la lisière du territoire de la meute. J'atteins à peine la porte d'entrée que mes jambes me lâchent, mon poing martelant le bois dans un appel désespéré et muet.La porte s'ouvre aussitôt. Ana me jette un coup d'œil – visage strié de larmes, défait – et me fait entrer sans un mot. Aucune question. Aucune explication demandée. Elle me conduit simplement à la chambre d'amis, son bras autour de mes épaules tremblantes, et me laisse m'effondrer.C'était il y a plusieurs heures.La porte de la chambre d'amis s'ouvre dans un léger clic, et Ana entre, un plateau chargé de thé et de biscuits à la main. La lumière de fin d'après-midi filtre à travers les persiennes, projetant des ombres zébrées sur les murs couleu