All Chapters of Réincarnée pour me venger: trahison et infidélité : Chapter 71 - Chapter 80

La nuit est tombée depuis longtemps sur la villa Wood-Durnel, mais Isadora ne trouve pas le sommeil. Elle fait les cent pas dans le vaste salon, le verre de vin rouge à la main, le visage fermé, le regard sombre. La lampe tamisée éclaire à peine ses traits tirés. Tout en elle respire la nervosité et l’agacement. Marc est rentré de l’hôpital, mais il dort déjà, épuisé, et elle a préféré descendre plutôt que de rester à côté de lui. Sa jalousie la ronge, son esprit ne trouve aucun répit.Elle revoit encore la silhouette de Nora, si belle, si élégante, dans cette cérémonie où l’on a rendu hommage à Claire. Elle avait attiré tous les regards, et même Marc, pourtant blessé et affaibli, n’avait pas pu détacher ses yeux d’elle. Cette petite domestique, sortie de prison par miracle, osait se tenir droite, sûre d’elle, presque arrogante, vêtue comme une femme de haute société. Comment cela était-il possible ? Comment une fille simple, sans études, sans avenir, pouvait-elle soudain revenir ave

Les mots claquent dans la pièce. Les employés au couloir ont baissé le ton; on entend des claviers qui s’arrêtent. Claire sent son cœur battre, mais elle ne panique pas. Elle a passé trop d’années à jouer des drames qu’on croyait la détruire pour se laisser submerger par une accusation — surtout quand elle sait honnêtement ce que ce soi-disant suçon représente, et surtout ce qu’elle est devenue depuis sa résurrection.Elle se lève lentement, croise les bras, et soutient son regard comme on plante une bannière.— Qu’est-ce que tu crois ? répond-elle, froide. Tu veux une explication ?Il fait un pas vers elle, l’odeur de son parfum l’enveloppe, la menace est physique. Sa voix descend, dangereuse :— Tu as couché avec un autre homme ? C’est Miguel ? C’est cet Espagnol de pacotille qui traîne autour de toi ? Je vais le tuer, Nora. Tu n’as pas le droit de me tromper.Le menace a la brutalité d’un verdict. Marc serre la mâchoire. Ses doigts se crispent si fort qu’on devine le claquemen

La nuit tombe vite, épaissie par un voile de nuages bas qui avale les réverbères. Devant l’immeuble où vit « Nora », l’air est humide ; la façade en pierre brille sous la pluie fine qui commence à tomber. Marc est déjà là, appuyé contre la rambarde en fer forgé, la cravate défait, les mains enfoncées dans les poches de son manteau. Il fixe la porte d’entrée comme on fixe une cible, la mâchoire serrée, le regard dur. Chaque minute qui passe alimente sa colère ; il attend sans impatience apparente, mais ses épaules vibrent d’une tension contenue et sa blessure lui fait mal depuis tout à l’heure mais il refuse d’abandonner.Les passants se font rares à cette heure. Un taxi fend la rue, klaxonne, puis s’éloigne. Le grondement lointain d’une autoroute, un chien qui aboie deux rues plus loin : la ville respire en sourdine. Marc inspire lentement, sent l’air froid remplir ses poumons, et goûte cette solitude préparatoire à l’orage. Il repense à la trace rouge sur le cou de « Nora », à la fa

— arrête donc de me prendre pour une idiote !, Marc. Et je ne l’emmène pas encore, on peut gérer ici. Mais écoute-moi bien : tu n’as pas le droit de poser la main sur lui. Tu comprends ? Il est… important pour moi. Et si jamais tu touches encore Miguel, je ferai tout pour que la vérité sorte.Marc reste silencieux un long moment. La respiration à l’autre bout du fil change ; elle sent qu’il pèse ses mots. Il ne sait pas qu’il parle à Claire, à la véritable femme qu’il a cru faire disparaître ; pour lui, c’est Nora, vulnérable, exposable.— Nora… souffle-t-il, d’un ton qui cherche l’apaisement. Je n’ai pas voulu… ce n’était pas prévu. C’était… un avertissement.— Un avertissement qui a laissé un homme en sang, réplique Nora Claire sans ciller. Tu as dépassé les limites. Si tu recommences à mettre tes pattes sur mon fiancé, je te promets que je ferai ce qu’il faut. Je ne plaisante pas.Les doigts de Marc serrent le téléphone ; elle l’entend respirer plus fort, chercher un mot. Son t

Elle plie la feuille avec soin, sans replier son message : le pli doit être net, l’écriture doit rester lisible mais ne doit pas révéler son identité. Elle glisse la lettre dans une enveloppe qu’elle scelle d’un geste rapide. Avant de sortir, elle regarde Miguel dormir à l’ombre de la lampe ; il dort d’un sommeil lourd, la mâchoire encore contractée, un pansement sur la lèvre. Elle hésite une seconde à le réveiller a le prévenir qu’elle va jouer au chat et à la souris avec la famille Durnel mais elle sait qu’il ne comprendrait pas, ou qu’il mpaniquerait. Elle décide que pour l’instant, c’est son risque à elle.La nuit dehors mord la peau quand elle quitte l’appartement. L’air est vif, la ville presque vide, et chaque pas la rapproche d’un lieu qu’elle a foulé tant de fois, la villa Durnel — ce palais de marbre et de fausses consolations. Elle sait où poser l’enveloppe pour qu’on la trouve vite : devant la grande baie vitrée ml du bureau d’Isadora au siège du groupe. C’est exposé, hu